La Bible en ses Traditions

1 Jean 1,0 ; 5,1–10,21

Byz V S TR Nes

Tout homme qui croit que Jésus est le Christ est né de Dieu

et tout homme qui aime celui qui l’a engendré

aime aussi celui qui est né de lui.

À ceci nous connaissons que nous aimons les enfants

Vceux qui sont nés de Dieu :

chaque fois que nous aimons Dieu et observons ses commandements ;

en effet, telle est la charité de Dieu :

que nous gardions ses commandements

et ses commandements ne sont pas pénibles

parce que tout ce qui est né de Dieu remporte la victoire sur le monde

et la victoire qui a vaincu le monde, c’est notre foi.

Qui est celui qui est vainqueur du monde

sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ?

C’est ce même Jésus-Christ qui est venu par l’eau et par le sang

non avec l’eau seulement mais avec l’eau et avec le sang.

Et c’est l’Esprit qui rend témoignage parce que l’Esprit est la vérité.

Byz V TR Nes
S

Car il y en a trois qui rendent témoignage TRdans le ciel : le Père, le Verbe et l’Esprit Saint; et ces trois sont un.

Et l'Esprit rend témoignage, car cet Esprit est la vérité.

Byz V Nes
S TR

 l’Esprit, l’eau et le sang ; et ces trois sont Byz Nesen un.

Et il y en a trois qui rendent témoignage TRsur la terre : l’Esprit, l’eau et le sang ; et ces trois sont en un.

Byz V S TR Nes

Si nous recevons le témoignage des hommes

le témoignage de Dieu est plus grand

et c’est bien là le témoignage de Dieu

qui a rendu témoignage à son Fils.

10 Celui qui croit au Fils de Dieu a ce témoignage en lui-même

celui qui ne croit pas Dieu, le fait menteur

puisqu’il n’a pas cru au témoignage que Dieu a rendu à son Fils.

11 Et voici ce témoignage : c’est que Dieu nous a donné la vie éternelle

et que cette vie est dans son Fils.

12 Celui qui a le Fils a la vie

celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie.

13 Je vous ai écrit ces choses afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle

Byz TRque vous avez la vie éternelle et que vous croyiez au nom du Fils de Dieu, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu.

14 Et nous avons auprès de Dieu cette pleine confiance

que, si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute.

15 Et si nous savons qu’il nous écoute, quelque chose que nous lui demandions,

nous savons que nous obtenons ce que nous avons demandé.

16 Si quelqu’un voit son frère commettre un péché qui ne va pas à la mort

qu’il prie et il lui donnera la vie à tous ceux dont ce péché ne va pas à la mort.

Il y a tel péché qui va à la mort, ce n’est point pour ce péché-là que je dis de prier.

17 Toute iniquité est un péché et il y a tel péché qui ne va pas à la mort.

18 Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche pas,

mais celui qui est né

Vla génération de Dieu se garde lui-même

Vle conserve

et le malin ne le touche pas.

19 Nous savons que nous sommes de Dieu

et que le monde entier est plongé dans le mal.

Byz V TR Nes
S

20 Mais nous savons que le Fils de Dieu est venu

et qu’il nous a donné l’intelligence pour connaître le vrai Dieu

et nous sommes dans le Véritable

Vvrai Dieu, étant en son Fils Jésus-Christ.

C’est lui qui est le Dieu véritable et la vie éternelle.

20 ...

Byz V S TR Nes

21 Petits-enfants, gardez-vous des idoles.

Byz TRAmen !

VICI FINIT L'ÉPÎTRE DE JEAN · I ·

Réception

Arts visuels

5,5–12 l'Esprit, l'eau et le sang Grünewald lu par Huysmans

Retable du 16e s.

Chef-d'œuvre du gothique tardif, le retable d'Issenheim ornait le maître-autel de l'église de la préceptorie dans le couvent des Antonins à Issenheim. 

Matthias Grünewald (ca. 1475/1480-1528), Retable d'Issenheim (tempera et huile sur bois de tilleul, 1512-1516), 269 x 307 cm

Musée Unterlinden, Colmar (France) © Domaine public→

En configuration fermée, le panneau central du retable représente une crucifixion à l'intensité dramatique toute particulière.

Au pied de la croix à gauche, Marie soutenue par Jean, et Marie-Madeleine déplorent la mort du Christ.

À droite, Jean-Baptiste tient d'une main le livre ouvert des Ecritures et désigne le Christ de l'autre ; à ses pieds, le sang d'un agneau portant une croix entre ses pattes jaillit dans un calice. La présence de Jean-Baptiste rappelle le baptême du Christ (et ainsi l' « esprit » et l'« eau » mentionnés par Jean dans son épître) ; elle signale également l'accomplissement de la parole prophétique qui s'opère dans la Passion, la dépassant par là-même et renvoyant déjà à la résurrection, puisque Jean-Baptiste est mort au moment de la crucifixion du Christ.

  • Joris-Karl Huysmans (1848-1907), Là-bas, 1891, chapitre 1 : « Ah ! devant ce Calvaire barbouillé de sang et brouillé de larmes, l’on était loin de ces débonnaires Golgotha que, depuis la Renaissance, l’Église adopte ! Ce Christ au tétanos n’était pas le Christ des riches, l’Adonis de Galilée, le bellâtre bien portant, le joli garçon aux mèches rousses, à la barbe divisée, aux traits chevalins et fades, que depuis quatre cents ans les fidèles adorent. Celui-là, c’était le Christ de saint Justin, de saint Basile, de saint Cyrille, de Tertullien, le Christ des premiers siècles de l’Église, le Christ vulgaire, laid, parce qu’il assuma toute la somme des péchés et qu’il revêtit, par humilité, les formes les plus abjectes. —— C’était le Christ des pauvres, Celui qui s’était assimilé aux plus misérables de ceux qu’il venait racheter, aux disgraciés et aux mendiants, à tous ceux sur la laideur ou l’indigence desquels s’acharne la lâcheté de l’homme ; et c’était aussi le plus humain des Christ, un Christ à la chair triste et faible, abandonné par le Père qui n’était intervenu que lorsque aucune douleur nouvelle n’était possible, le Christ assisté seulement de sa Mère qu’il avait dû, ainsi que tous ceux que l’on torture, appeler dans des cris d’enfant, de sa Mère, impuissante alors et inutile. (...) Grünewald était le plus forcené des idéalistes. Jamais peintre n’avait si magnifiquement exalté l’altitude et si résolument bondi de la cime de l’âme dans l’orbe éperdu d’un ciel. Il était allé aux deux extrêmes et il avait, d’une triomphale ordure, extrait les menthes les plus fines des dilections, les essences les plus acérées des pleurs. Dans cette toile, se révélait le chef-d’œuvre de l’art acculé, sommé de rendre l’invisible et le tangible, de manifester l’immondice éplorée du corps, de sublimer la détresse infinie de l’âme. —— Non, cela n’avait d’équivalent dans aucune langue. En littérature, certaines pages d’Anne Emmerich sur la Passion se rapprochaient, mais atténuées, de cet idéal de réalisme surnaturel et de vie véridique et exsurgée. Peut-être aussi certaines effusions de Ruysbroeck s’élançant en des jets géminés de flammes blanches et noires, rappelaient-elles, pour certains détails, la divine abjection de Grünewald et encore non, cela restait unique, car c’était tout à la fois hors de portée et à ras de terre. »