Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Et Agrippa dit à Paul :
— Il t'est permis de parler pour toi-même.
Alors Paul, ayant étendu la main, se défendit :
Vjustifia :
1 ...
2 — De tout ce dont je suis accusé par les Juifs, roi Agrippa
je m’estime heureux de devoir me défendre aujourd’hui devant toi,
2 ...
3 surtout parce que tu connais toutes les coutumes et toutes les questions qui se posent parmi les Juifs.
C'est pourquoi je te prie de m’écouter avec patience.
3 ...
4 Et ma vie, donc dès
V depuis ma jeunesse, depuis le commencement dans ma nation à Jérusalem
tous les Juifs le savent ;
4 ...
5 me connaissant depuis le début,
s’ils veulent en témoigner,
que j’ai vécu selon la plus stricte secte de notre religion, en Pharisien.
5 ...
6 Et maintenant je me présente, étant jugé
quant à l’espérance en la promesse que Dieu a faite à nos pères
6 Et maintenant, c’est sur l’espérance de la promesse faite à nos pères par Dieu que je me tiens là, soumis au jugement,
7 et dont nos douze tribus, en servant sans relâche nuit et jour, attendent qu'elle se réalise.
C’est quant à cette espérance que je suis accusé par les Juifs, ô roi.
7 promesse à laquelle nos douze tribus, servant avec ardeur nuit et jour, espèrent arriver.
C’est au sujet de cette espérance que je suis accusé par les Juifs, ô roi.
8 Pourquoi juge-t-on incroyable parmi vous
que Dieu ressuscite des morts ?
8 ...
9 Et j'ai pensé autrefois que je devais faire beaucoup de choses contraires au nom de Jésus de Nazareth.
9 ...
10 C’est ce que j’ai fait à Jérusalem
j’ai enfermé en prisons beaucoup parmi les saints
ayant reçu pouvoir des grands prêtres
Vprinces des prêtres
et tandis qu’ils étaient mis à mort, j’ai apporté mon suffrage.
10 ...
11 Et par toutes les synagogues les punissant souvent je les forçais à blasphémer
et étant d'autant plus enragé
Vtransporté de fureur contre eux
je les poursuivais jusque dans les cités du dehors.
11 ...
12 C’est dans ce but qu’allant
Vque, alors que je me rendais à Damas avec l'autorisation et permission des grands prêtres
Vprinces des prêtres
12 ...
13 au milieu du jour je vis sur la route, ô roi, une lumière venant du ciel, plus éclatante que celle du soleil, qui m'entourait, ainsi que ceux qui allaient
Vétaient avec moi.
13 ...
14 Et comme nous étions tous tombés par terre
j’entendis une voix qui me disait
Vparlait en langue hébraïque :
— Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?
Il t'est dur de regimber contre l’aiguillon.
14 ...
15 Et moi, je dis : — Qui es-tu, Seigneur ?
Et le Seigneur dit :
— Moi je suis Jésus que tu persécutes.
15 ...
16 Mais lève-toi et tiens-toi sur tes pieds
car je te suis apparu pour cela : t’établir ministre et témoin des choses que tu as vues
et de celles pour lesquelles je t’apparaîtrai
16 ...
17 t'arrachant du milieu de ce peuple et des païens
vers lesquels je t’envoie
Vmaintenant je t’envoie
17 ...
18 pour ouvrir leurs yeux
afin qu’ils se tournent des ténèbres vers la lumière et de la puissance de Satan vers Dieu
en sorte qu'ils reçoivent la rémission des péchés
et l’héritage parmi les sanctifiés
Vsaints par la foi en moi.
18 ...
19 En conséquence, roi Agrippa, je n’ai pas désobéi à
Vété incrédule envers la vision céleste
19 ...
20 mais à ceux de Damas d’abord et à Jérusalem
et dans tout le pays de Judée et aux païens j’ai annoncé
de se repentir
Vfaire pénitence et de se tourner vers Dieu
en pratiquant des œuvres dignes de la repentance.
Vpénitence.
20 ...
21 C’est à cause de cela que les Juifs, s'étant saisis de moi alors que j'étais dans le temple, essayaient de me tuer.
21 ...
22 Ayant donc obtenu le secours de Dieu
jusqu’à ce jour je suis resté
Vje reste debout rendant témoignage devant petit et grand
ne disant rien d'autre que ce que les prophètes et Moïse ont dit devoir arriver :
22 ...
23 « que le Christ souffrirait,
qu'il serait le premier à ressusciter d'entre les morts et qu'il annoncerait la lumière au peuple et aux païens. »
23 ...
24 Comme il parlait ainsi pour sa défense
Vdisait cela et qu'il se justifiait
Festus dit à haute voix :
— Tu es fou, Paul !
Ton grand savoir t'a tourné vers la folie.
24 ...
25 Et Paul :
— Je ne suis pas fou, excellent Festus, dit-il
mais ce sont des paroles de vérité et de bon sens que j’exprime.
25 ...
26 Car le roi est informé de ces choses et je lui parle avec assurance
de fait je crois qu’il n'ignore aucune de celles-ci
de fait cela ne s'est pas passé dans un recoin !
26 ...
27 Crois-tu, roi Agrippa, aux prophètes ?
Je sais que tu y crois.
27 ...
28 Et Agrippa à Paul :
— Peu s’en faut que tu ne me persuades de devenir
Nesme faire chrétien.
28 ...
29 Et Paul :
— Qu’il s’en faille de peu ou de beaucoup, je prie Dieu
que non seulement toi mais encore tous ceux qui m’écoutent aujourd'hui deveniennent tels que moi, je suis
à l’exception de ces chaînes.
29 ...
30 Et le roi se leva, ainsi que le procurateur, Bérénice et ceux qui siégeaient avec eux.
30 ...
31 Et après s’être retirés ils se parlaient les uns aux autres en disant :
— Cet homme n’a rien fait qui mérite la mort ou la prison.
31 ...
32 Et Agrippa dit à Festus :
— Cet homme aurait pu être relâché s’il n’en avait appelé à César.
32 ...
14–20 Renversé par le Seigneur : la conversion de Paul
L'une des plus anciennes représentations de la conversion de Paul sur le chemin de Damas est une fresque de l’époque de Damase (305-384, évêque de Rome), sur la tombe de Leone, dans les catacombes de Commodilla :
Au milieu de toute cette agitation, on ne remarque pas immédiatement Paul, en bleu canard et dos au spectateur, tombé de son cheval. Le sujet principal est ici représenté en tout petit, noyé dans le paysage alpin et la foule de soldats. Remarquable par sa composition, le tableau peut être mis en parallèle avec Le suicide de Saül. Mais le Saul des Actes se convertit, pour devenir Paul, l'Apôtre des Gentils.
Paul ne parle pas sans raison du glaive de la parole (Ep 6,17). Sa rencontre avec le Seigneur sur le chemin de Damas et
en figure toute la violence par cette lance qui traverse de façon oblique le tableau, passant derrière Paul précisément au niveau de ses yeux aveuglés. C'est quant Paul perd la vue qu'il perd ses illusions, que paradoxalement les écailles lui tombent des yeux et qu'il voit la vraie lumière. Cette thématique de l'aveugle voyant fait d'ailleurs écho à toute une tradition mythologique grecque, avec Tirésias notamment, devin aveugle de Thèbes.Ce dernier tableau fut surnommé à l'époque « La conversion du cheval », par dérision. La place occupée dans la composition par la monture de Paul (qui est de surcroît absente du texte) fut vivement critiquée.
Paul a les bras en croix, comme le Sauveur dont il a la révélation, évoquant en cela l'événement sur lequel l'apôtre des Gentils fonde sa foi et sa pensée : la mort et la résurrection du Christ.