Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Écris à l’ange de l’Église d’Éphèse :
— Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite
celui qui marche au milieu des sept chandeliers d’or :
2 — Je connais tes œuvres, ton labeur et ta patience
je sais
V[et je sais] que tu ne peux supporter les méchants
que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et ne le sont pas
et que tu les as trouvés menteurs
3 que tu as de la patience
que tu as eu à supporter pour mon nom
et que tu n'as pas abandonné.
3 que tu supportes
que tu as de la patience
que tu t'es fatigué pour mon nom
et que tu n'as pas cédé.
4 Mais j’ai contre toi que tu t’es relâché de ton premier amour.
5 Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi
et reviens à tes premières œuvres
sinon je viendrai à toi et j’ôterai ton chandelier de sa place
à moins que tu ne te repentes.
6 Pourtant tu as ceci que tu hais les œuvres des Nicolaïtes
Vnicolaïtes, œuvres que moi aussi je hais.
6 ...
7 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises !
À celui qui vaincra, je lui donnerai à manger de l’arbre de vie qui est dans le
TRau milieu du paradis de mon Dieu.
TR NesDieu.
1,1–22,21 Allusions à l'Apocalypse
1.8.12.18 Écris à l'ange de l'Église d'Éphèse + Smyrne + Pergame + Thyatire ... Messages surnaturels Comment représenter la rédaction de messages ordonnée par un être surnaturel et sa transmission à des anges ?
Quatre messages pour quatre églises, ainsi qu'un maximum de détails : au détriment du rôle des anges et de Jean ... Celui-ci est à peine visible, écrasé entre les chandeliers et sous les pieds du personnage central qui est le Christ (auréole crucifère) dont le surnaturel se manifeste par le « glaive à deux tranchants » qu'il a en bouche et par ses cheveux exceptionnellement blancs pour sa jeunesse. La transmission des messages est représentée de manière mystérieuse par ces rouleaux qui se dirigent tout seuls vers les anges des différentes églises qui, pour être détaillées, trahissent néanmoins une ignorance totale de Celui qui leur écrit.
Ici, seuls Jean et l'ange de l'Église d'Éphèse sont représentés, dans un environnement très simple. Ils ont la même apparence, les ailes de l'ange permettant seules de le distinguer, ainsi peut-être que son auréole, légèrement plus importante et brillante. Le message est concrétisé très sobrement, et Jean semble donner l'ordre à l'ange de le transmettre, ce qui lui confère une autorité.
7 je lui donnerai à manger de l’arbre de vie Motif judéo-chrétien
L’arbre du paradis originel des Écritures, dont les fruits devaient assurer l'immortalité, peut se rapprocher de l’arbre mythologique décoratif présent dans les croyances de nombreux peuples, depuis l'époque préhistorique en Mésopotamie et dans l'Antiquité, entre autres en Égypte, en Grèce, en Babylonie, en Perse et en Inde, avec des symboliques variées. Au Moyen-Orient, l’Arbre de Vie symbolise l’immortalité ; en Chine et en Inde, le centre de l’univers. Dans le bouddhisme, il est nommé « le Bodhi » : Bouddha a eu l’éveil sous cet arbre, lieu de ses enseignements premiers.
Dans l'art chrétien médiéval, ces symbolismes naturels ne sont pas oubliés.
Il s'agit de l'une des huit illustrations apparaissant à la fin de chaque groupe de chants de thème similaire, dans cette compilation de 318 chants profanes latins (quelques uns en moyen-haut allemand) en un manuscrit de 112 feuillets, contenant aussi deux pièces sur la Nativité et sur la Passion.
Jusque dans l'art islamique il symbolise la renaissance éternelle de la nature, et la fugacité de la condition humaine.
Ce pommier ombrageant des gazelles paissant tranquillement à gauche et chassées par un lion à droite, pourrait symboliser l'existence humaine oscillant entre répit et danger.
Au 20e s. encore, il inspire de grands plasticiens. L'un des plus célèbres « arbres de vie » du siècle passé est celui de Klimt.
Les trois parties du triptyque sont intitulées : L’Attente, L’Arbre de Vie et L’Accomplissement. L'œuvre achevée n'est pas publique, elle a été réalisée sur fresque par l'atelier de la Wiener Werkstätte, chargé de la réalisation de la décoration du Palais Stoclet (le belge Adolphe Stoclet, commanditaire de Klimt). L’arbre de vie est un sujet extrêmement ancien. On trouve deux arbres dans le Jardin d’Éden : l’Arbre de vie et l’Arbre de la Connaissance, actant principal du péché originel. L’Arbre de Klimt concentre le cycle de la vie (feuilles d'automne et bourgeons de printemps), l'ensemble du cosmos (oiseau et fleurs), monde sous-terrain des racines, monde humain du tronc et monde céleste des branches. Il est structuré en sept branches (symboles des caractères et humeurs humains) démultipliées en ramifications finissant en spirales (suggérant la répétition cyclique de la vie). Les deux panneaux qui l'encadrent présentent à gauche une danseuse, « L’attente » et à droite « L’accomplissement » avec un couple d’amoureux rappelant le « Baiser ».
Dans le christianisme, les deux arbres du paradis, l’arbre de la connaissance du bien et du mal et l’arbre de l’immortalité, sont des types du Messie crucifié : l’arbre de la croix est le lieu où la mort est devenue le début de la vie. La typologie de la croix comme arbre culmine au 13e s. chez →. Lignum
Dans les arts visuels, elle se déploie dans le motif des « crucifix ramifiés » : la croix-Arbre de Vie devient tronc feuillu à branches, fruits et nœuds.
Le motif est à la fois protologique et eschatologique, renvoyant à la fois à la Genèse et à l'Apocalypse, à l'Éden et au Golgotha, à Ève et à Marie, à Adam et au Christ nouvel Adam :
Inscription sur le pourtour : « Universæ viæ Domini, misericordia et veritas » (Ps 24,10), dans le phylactère : « qui vicerit dabo illi edere de ligno vitæ » (Ap 2,7). Ce médaillon pourrait avoir fait partie d'un triptyque →Stavelot Triptych 1980, 28,6.
La tradition mystique juive (Kabbale) elle-même déploie sa méditation de l’unipluralité divine sous forme d'un Arbre de Vie, l’« arbre séphirotique » :
Les séphiroth sont les dix puissances créatrices émanées de l'énergie du Créateur et faisant rayonner le Sans-fin (En Sof) dans le monde fini. En voici une traduction possible :
Dans l’architecture sacrée tant juive que chrétienne le motif de l'arbre de vie apparaît fréquemment, diversement stylisé.