La Bible en ses Traditions

Apocalypse 5,13

Byz V S TR Nes

13 Et toute créature qui est

Byz S TR Nestoutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre

et dans la mer et toutes les choses qui s’y trouvent

je les entendis Byz Vtoutes qui disaient : — À celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau

louange, honneur, gloire et puissance dans les siècles des siècles !

Réception

Cinéma

1,1–22,21 Allusions à l'Apocalypse

  • Ingmar Bergman, Det sjunde inseglet [« le septième sceau »] (1957).
  • Vincente Minnelli, The Four Horsemen of the Apocalypse (1961).
  • Andrei Tarkovski, Offret [« le sacrifice »] (1985).
  • Peter Jackson, The Lord of the Rings (en particulier le 3e film, 2003).

Musique

12s Digne est l'Agneau

18e s.

  • Johann Sebastian Bach, Das Lamm, das erwürget ist BWV 21 (1714)

Johann Sebastian Bach (1685-1750), Das Lamm, das erwürget ist BWV 21 (Cantate Ich hatte viel Bekümmernis mvt 11), 1714

© Licence YouTube standard→, Ap 5,12s, Ps 94,19, Ps 42(41), 5, Ps 116,7

Paroles
Das Lamm, das erwürget ist, ist würdig zu nehmen Kraft und Reichtum und Weisheit und Stärke und Ehre und Preis und Lob. Lob und Ehre und Preis und Gewalt sei unserm Gott von Ewigkeit zu Ewigkeit. Amen, Alleluja! (Ap 5,12-13)
Composition

Cette cantate religieuse (dont le titre se traduit par « J'avais grande affliction en mon cœur »), remarquable par le temps qu'y a consacré Bach et sa durée (45 min), met en scène le passage de l'expression endeuillée d'une profonde souffrance à la louange et à la confiance des pécheurs dans la grâce de Dieu. Les paroles bibliques sont particulièrement mises en valeur et exprimées sous forme de dialogues.

  • Georg Friederich Händel, The Messiah HWV56 - 'Worthy is the Lamb' (1741)

George Frideric Handel (1685-1759), The Messiah HWV56 - 'Worthy is the Lamb', 1741

Ivars Taurins (dir.), Karina Gauvin (soprano), Robin Blaze (contre ténor), Rufus Müller (ténor), Brett Polegato (bariton)

© Licence YouTube standard→, Ap 5,12s

Paroles

Worthy is the Lamb that was slain, and hath redeemed us to God by His blood, to receive power, and riches, and wisdom, and strength, and honour, and glory, and blessing. Blessing and honour, glory and power, be unto Him that sitteth upon the throne, and unto the Lamb, for ever and ever. Amen. (Ap 5,12-14)

Digne est l'Agneau qui fut tué et qui nous a rachetés auprès de Dieu par Son sang, de recevoir puissance, richesses, sagesse et force, et honneur, et gloire, et bénédiction. Bénédiction et honneur, gloire et puissance, soient à Celui qui siège sur le trône et à l'Agneau, dans les siècles des siècles. Amen.

Composition

Le Messie est une des œuvres les plus populaires de Händel. Elle est désormais considéré comme le chef-d'œuvre du genre oratorio. L'œuvre est écrite pour orchestre et chœur, avec cinq solistes (soprano, mezzo-soprano, contralto, ténor et basse); elle comprend une ouverture, une sinfonia pastorale et 51 récitatifs, airs et chœurs.

Arts visuels

1–14 un Agneau était debout : il semblait avoir été immolé Contemplation(s) de l'Agneau

12e s.

Beatus de Silos, Commentaire de l'Apocalypse (enluminure sur parchemin, 1109) 38 x 24 cm, Add MS 11695, f. 86v

abbaye Saint-Dominique de Silos (Espagne), British Library de Londres (Angleterre, Royaume-Uni) © Domaine public→

Anonyme, L'Agneau mystique (mosaïque, clipeus dans la voûte de la chapelle du Saint-Sacrement)

cathédrale Santa Maria Assunta, Torcello (Italie) © Domaine public→

Au zénith de la voûte de la chapelle, dans un cercle aux mosaïques chatoyantes où apparaît la couronne de la victoire, est représenté l’Agneau de laine blanche ; surmonté de la croix avec l’étendard de la résurrection dont il porte la hampe de la patte droite, et la tête nimbée d’une auréole crucifère. De son poitrail jaillissent huit jets de deux couleurs : de sang et d’eau.

Il y a là la représentation explicite de « l’Agneau égorgé » et vainqueur, tel que le célèbre le livre de l’Apocalypse (Ap 5,6-12), qui fait référence à plusieurs reprises au « juste » immolé décrit par Isaïe (Is 53,7). Grand prêtre et victime, le Christ sera l’ultime Agneau sacrifié : saint Jean (Jn 19,31) situe la mort de Jésus la veille de la Pâque juive, au moment où traditionnellement on immolait dans le Temple les agneaux pour le repas pascal en souvenir de l’exode. Dans le même évangile (Jn 1,29), prophétiquement, Jean-Baptiste désigne Jésus comme « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde », Celui que présente le prêtre à chaque Eucharistie.

L’agneau symbole du Christ ressuscité trône donc avec une juste majesté au sommet de la chapelle du Saint-Sacrement. « Notre pâque, le Christ, a été immolé » comme le proclame saint Paul (1Co 5,7). Saint Irénée ajoute : « Dieu sauva les fils d’Israël…à travers l’immolation d’un agneau sans tache… ». L'Église est le peuple nouveau sauvé par l’Agneau immolé… (Cf. Père J.-M. Nicolas).

17e s.

Le célèbre agneau de Zurbaran n'est pas représenté debout et victorieux, mais les pattes liées pour le sacrifice, prêt à être immolé :

Franscisco de Zurbarán (1598-1664), Agnus dei (huile sur toile, entre 1635 et 1640), 38 x 62 cm

salle 010A, inv. P07293, musée du Prado, Madrid (Espagne)  © Domaine public→, Lv 22,17-30 ; G—Is 53,7-8 ; Ac 8,32

Peintre espagnol du siècle d'or, Francisco de Zurbaran se distingue dans les peintures religieuses où son art révèle une grande force visuelle et un profond mysticisme. Il a réalisé six versions de ce sujet qui diffèrent peu les unes des autres. L'agneau est traité avec un grand réalisme, et la toile porte l'inscription : « Comme une brebis, il fut conduit à l’abattoir ; comme un agneau muet devant le tondeur, il n’ouvre pas la bouche. » (Ac 8,32). L'animal ne se débat pas et consent humblement à son sort. L'absence de décor et la surface occupée par l'agneau met chacun devant sa responsabilité : « Ce sont nos souffrances qu’il a portées, c'est de nos douleurs qu’il s’est chargé ; et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. » (Is 53,4-5