Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Et je vis l’Agneau qui ouvrit le premier des sept sceaux
et j’entendis l’un des quatre animaux qui disait comme d’une voix de tonnerre : — Viens et vois !
V Nes— Viens !
TR— Viens, regarde
2 TR Neset vois ! Et je vis :
et voici un cheval blanc.
Celui qui le montait avait un arc
on lui donna une couronne
et il partit en vainqueur et pour vaincre.
3 Et quand il eut ouvert le deuxième sceau
j’entendis le deuxième animal qui disait : — Viens !
TR— Viens et regarde !
4 Et il sortit un autre cheval qui était roux.
Celui qui le montait reçut le pouvoir d’ôter la paix de la terre
afin que les hommes s’égorgeassent les uns les autres
et on lui donna une grande épée.
5 Et quand il eut ouvert le troisième sceau
j’entendis le troisième animal qui disait : — Viens et vois !
TR— Viens, regarde et vois !
Et voici
Byz S TR Nesje vis paraître un cheval noir.
Et celui qui le montait tenait à la main une balance
6 et j’entendis au milieu des quatre animaux comme une voix qui disait :
— Une mesure de blé pour un denier !
Trois mesures d’orge pour un denier !
Et : — Ne gâte pas l’huile et le vin !
7 Et quand il eut ouvert le quatrième sceau
j’entendis la voix du
Byzle quatrième animal qui disait : — Viens et vois !
Nes— Viens !
TR— Viens, regarde
8 Et
TR Neset vois ! Et je vis paraître
Vvoici un cheval de couleur verdâtre
Vpâle.
Celui
VEt celui qui le montait se nommait « la Mort »
et l’Enfer le suivait.
On leur donna pouvoir sur la quatrième partie de la terre
pour faire tuer par l’épée, par la famine, par la mortalité et par les bêtes féroces de la terre.
9 Et quand il eut ouvert le cinquième sceau
je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été immolés
pour la parole
Vle verbe de Dieu et pour le témoignage Byzpour l'Agneau qu’ils avaient eu à rendre.
10 Et ils crièrent d’une voix forte en disant :
— Jusqu'à quand, maître saint et véritable, ne feras-tu pas justice et ne redemanderas
Vréclameras-tu pas notre sang à ceux qui habitent sur la terre ?
11 Alors on leur donna à chacun une robe blanche
V TRdes robes blanches
et on leur dit de se tenir en repos encore un peu de temps
Byzun temps
jusqu’à ce que fût complet le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères qui devaient être mis à mort comme eux.
12 Et je vis quand il eut ouvert le sixième sceau
qu’il se fit un grand tremblement de terre
et le soleil devint noir comme un sac de crin
la lune entière
TRla lune parut comme du sang
13 et les étoiles du ciel tombèrent vers
Vsur la terre
comme les figues non encore mûres tombent d’un figuier secoué par un gros vent.
Vle figuier projette ses figues encore pas mûres lorsqu'il est secoué par un grand vent.
14 Et le ciel se retira comme un livre qu’on roule
et toutes les montagnes et les îles furent remuées de leur place.
15 Et les rois de la terre et les grands et les généraux
et les riches et les puissants et tout esclave ou
Vet homme
TRtout homme libre
se cachèrent dans les cavernes et les rochers des montagnes
16 et ils disaient aux montagnes et aux rochers : — Tombez sur nous
et dérobez-nous à la face de celui qui est assis sur le trône et à la colère de l’Agneau
17 car il est venu le grand jour de sa
V Nesleur colère
et qui peut subsister ?
Vtenir ?
1,1–22,21 Allusions à l'Apocalypse
12–17 les étoiles du ciel tombèrent sur la terre Le 6e sceau : enluminé ou enjolivé ?
C'est surtout l'ouverture du sixième sceau que l'on retrouve ici. L'ensemble est moins effrayant que dans le texte, avec une mention spéciale au beau ciel bleu roulé « comme un livre », à la lune plutôt changée en fleur qu'en « sang », au soleil plutôt éclipsé que devenu « noir comme un sac de crin » et aux étoiles qui forment comme un tapis de fleurs, elles qui sont dites tomber « comme le figuier projette ses figues non encore mûres lorsqu'il est secoué par le vent ».
1–8 un cheval blanc Farandole apocalyptique
Jean figure quatre fois, à chaque fois pris par la main par un des « quatre animaux » (auxquels la Tradition fait correspondre les quatre évangélistes), qui semblent effectivement lui dire : « viens et vois » et l'entraîner dans une ronde équestre ...
12–16 ; 20,12–15 ; 22,7–10.18s comme un livre qu'on roule + le livre de la vie + ces choses ... Le livre plus solide que le monde L'apocalypticien compare volontiers le monde à un livre : →Apocalyptique (littérature —), 6.
Ici, il évoque la fragilité du cosmos ; à la fin du livre, qui coïncide avec celle du cosmos, tout laisse place à des livres (Ap 20,12-15) et le livre se termine comme il a commencé avec une insistante thématisation de l’écrit et livre eux-mêmes : Procédés littéraires Ap 6,12–16 ; 20,12–15 ; 22,7–10.18s
Si les savants ont peine à entrer dans le langage du cosmos, les artistes, eux, le connaissent bien. Plusieurs peintres ont été sensibles à cette inscription du livre et du paysage l’un dans l’autre. (Cf. Arts visuels Ap 1,11 ; 12,1 ; 15,1 ; 19,13).
,Sur cette petite peinture méconnue de Botticelli, par exemple, le livre que Jean est en train d’écrire et les rochers sur lesquels il s’appuie ne ressemblent-ils pas à des tomes sur une étagère dérangée ?
Et ne nous font-ils pas porter un regard nouveau sur les rochers volcaniques de Zouloufi, au nord de Patmos ?