Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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12 Et je vis quand il eut ouvert le sixième sceau
qu’il se fit un grand tremblement de terre
et le soleil devint noir comme un sac de crin
la lune entière
TRla lune parut comme du sang
13 et les étoiles du ciel tombèrent vers
Vsur la terre
comme les figues non encore mûres tombent d’un figuier secoué par un gros vent.
Vle figuier projette ses figues encore pas mûres lorsqu'il est secoué par un grand vent.
14 Et le ciel se retira comme un livre qu’on roule
et toutes les montagnes et les îles furent remuées de leur place.
15 Et les rois de la terre et les grands et les généraux
et les riches et les puissants et tout esclave ou
Vet homme
TRtout homme libre
se cachèrent dans les cavernes et les rochers des montagnes
16 et ils disaient aux montagnes et aux rochers : — Tombez sur nous
et dérobez-nous à la face de celui qui est assis sur le trône et à la colère de l’Agneau
1,1–22,21 Allusions à l'Apocalypse
12–17 les étoiles du ciel tombèrent sur la terre Le 6e sceau : enluminé ou enjolivé ?
C'est surtout l'ouverture du sixième sceau que l'on retrouve ici. L'ensemble est moins effrayant que dans le texte, avec une mention spéciale au beau ciel bleu roulé « comme un livre », à la lune plutôt changée en fleur qu'en « sang », au soleil plutôt éclipsé que devenu « noir comme un sac de crin » et aux étoiles qui forment comme un tapis de fleurs, elles qui sont dites tomber « comme le figuier projette ses figues non encore mûres lorsqu'il est secoué par le vent ».
12–16 ; 20,12–15 ; 22,7–10.18s comme un livre qu'on roule + le livre de la vie + ces choses ... Le livre plus solide que le monde L'apocalypticien compare volontiers le monde à un livre : →Apocalyptique (littérature —), 6.
Ici, il évoque la fragilité du cosmos ; à la fin du livre, qui coïncide avec celle du cosmos, tout laisse place à des livres (Ap 20,12-15) et le livre se termine comme il a commencé avec une insistante thématisation de l’écrit et livre eux-mêmes : Procédés littéraires Ap 6,12–16 ; 20,12–15 ; 22,7–10.18s
Si les savants ont peine à entrer dans le langage du cosmos, les artistes, eux, le connaissent bien. Plusieurs peintres ont été sensibles à cette inscription du livre et du paysage l’un dans l’autre. (Cf. Arts visuels Ap 1,11 ; 12,1 ; 15,1 ; 19,13).
,Sur cette petite peinture méconnue de Botticelli, par exemple, le livre que Jean est en train d’écrire et les rochers sur lesquels il s’appuie ne ressemblent-ils pas à des tomes sur une étagère dérangée ?
Et ne nous font-ils pas porter un regard nouveau sur les rochers volcaniques de Zouloufi, au nord de Patmos ?