La Bible en ses Traditions

Apocalypse 7,10–12

Byz V S TR Nes

10 Et ils criaient d’une voix forte disant :

— Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône et à l’Agneau !

11 Et tous les anges se tenaient autour du trône, des vieillards et des quatre animaux

et ils se prosternèrent sur leurs faces devant le trône

12 disant : — Amen !

La louange, la gloire, la sagesse, l’action de grâces

l’honneur, la puissance et la force soient à notre Dieu pour les siècles des siècles, amen !

Réception

Cinéma

1,1–22,21 Allusions à l'Apocalypse

  • Ingmar Bergman, Det sjunde inseglet [« le septième sceau »] (1957).
  • Vincente Minnelli, The Four Horsemen of the Apocalypse (1961).
  • Andrei Tarkovski, Offret [« le sacrifice »] (1985).
  • Peter Jackson, The Lord of the Rings (en particulier le 3e film, 2003).

Musique

6,1–7,17

17e s.

Marc-Antoine Charpentier (1643-1704), Motet pour une longue offrande, H.434: Pluet super peccatores, 1698

La Chapelle Royale, Philippe Herreweghe (dir.)

© Licence YouTube Standard→, Ap 6,1-7,17 Ps 11,6s

Composition

Le titre du Motet pour l’Offertoire de la Messe Rouge que Charpentier a rebaptisé par la suite Motet pour une longue offrande (vraisemblablement à cause d’une autre exécution) se réfère aux cérémonies annuelles qui accompagnaient la rentrée du Parlement de Paris à la mi-novembre. A cette occasion, une messe était célébrée à laquelle les magistrats assistaient vêtus de leur robe d’écarlate, d’où le nom donné à l’office. Il s’agit d’une des dernières œuvres que Charpentier composa alors qu’il se trouvait maître de musique des enfants de la Sainte-Chapelle, voisine du Parlement. Il avait été nommé à cet important poste le 18 juin 1698, les dignitaires du lieu ayant estimé “qu’il compose et possède la musique en perfection” ; il y mourra le matin du 24 février 1704 “sur les sept heures”.

Paroles

Pluet super peccatores laqueos; ignis et sulphur, et spiritus procellarum, pars calicis eorum. Quoniam justus Dominus, et justitias dilexit: aequitatem vidit vultus ejus.

Il fera pleuvoir sur les pécheurs des pièges du feu et du soufre et un souffle de tempête sera la part de leur coupe. Car juste est le Seigneur et il a aimé les actes de justices, sa face a vu la droiture.

Arts visuels

9–17 une foule immense que personne ne pouvait compter Dessiner n'est pas compter

Enluminure du 8e s. 

Beatus de Liébana (ca. 730-798), Commentaire sur l'Apocalypse (ca. 784), manuscrit, folio NP

Bibliothèque Nationale de France, Paris (France) © Domaine Public→

Cette foule innombrable et bariolée (qui ne comprend ici néanmoins que des hommes) n'a pas ses regards tournés vers le trône et l'Agneau comme les autres personnages, mais vers nous. Comme pour nous dire qu'ils furent à notre place et que nous pouvons les rejoindre à la leur : dès lors, ils sont nombreux non pas pour qu'on les compte mais pour qu'on mesure que tous les lecteurs peuvent à leur tour grossir leur groupe.

Art contemporain

Hubert Dolinkiewicz (1998-), Męczennicy [Les Martyrs] (huile sur toile), 50 x 70 cm

© Dolinkiewicz→

La représentation est ici évocation, et à l'inverse de la précédente : l'on ne voit personne, aucun martyr, mais seulement un pan de ces robes blanchies « dans le sang de l'Agneau ». Ce sang est rappelé par l'encre rouge qui sort d'une des quatre plumes auréolées de lumière sur fond rouge sombre : les martyrs témoignent en effet, et leur sang versé, qui est témoignage, est une parole venant illuminer les ténèbres.