Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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2 Et je vis un autre ange qui montait du côté où le soleil se lève
tenant le sceau du Dieu vivant
et il cria d’une voix forte aux quatre anges à qui il avait été donné de nuire à la terre et à la mer
9 Après cela, je vis une foule immense que personne ne pouvait compter
de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue.
Ils étaient debout devant le trône et devant l’Agneau
vêtus de robes blanches
et Byz S TR Nestenant des palmes à la main.
1,1–22,21 Allusions à l'Apocalypse
1–8 tenant le sceau du Dieu vivant Signe cruciforme et intertexte
Regardez bien le « sceau du Dieu vivant » (signum) que tient l'ange en-dessous du soleil : une croix ! Quel meilleur signe pour la signature, le cachet royal ? Ce n'est certes nulle part dans le texte : toutefois de fortes raisons intertextuelles et calligraphiques président à ce choix. En Ézéchiel, le signe dont il faut marquer au front ceux qui doivent être sauvés du fléau divin est littéralement, dans le texte hébreu, un tav, soit la lettre « t », dernière lettre de l'alphabet hébraïque, servant aussi à désigner l'indésignable (Sg 14,21) : Dieu (on retrouve ce procédé avec l'alpha et l'oméga grecs sous la plume de l'auteur de l'Apocalypse). Or son origine graphique phénicienne est en forme de croix... De là, le fléau et le signe salvateur d'Exode (Ex 12) sont également réinterprétés pour dessiner des croix avec le sang typologique du Christ. Et de là, le sceau de l'ange de l'Apocalypse ne peut être que cette croix du Christ, maintenant dévoilée...
9–17 une foule immense que personne ne pouvait compter Dessiner n'est pas compter
Cette foule innombrable et bariolée (qui ne comprend ici néanmoins que des hommes) n'a pas ses regards tournés vers le trône et l'Agneau comme les autres personnages, mais vers nous. Comme pour nous dire qu'ils furent à notre place et que nous pouvons les rejoindre à la leur : dès lors, ils sont nombreux non pas pour qu'on les compte mais pour qu'on mesure que tous les lecteurs peuvent à leur tour grossir leur groupe.
La représentation est ici évocation, et à l'inverse de la précédente : l'on ne voit personne, aucun martyr, mais seulement un pan de ces robes blanchies « dans le sang de l'Agneau ». Ce sang est rappelé par l'encre rouge qui sort d'une des quatre plumes auréolées de lumière sur fond rouge sombre : les martyrs témoignent en effet, et leur sang versé, qui est témoignage, est une parole venant illuminer les ténèbres.