Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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2 Qu’il me baise des baisers de sa bouche !
Car ton amour est meilleur que le vin
2 …
2 — Qu’il me baise d'un baiser de sa bouche
(car meilleurs que vin sont tes seins
3 tes parfums ont une odeur suave,
ton nom est une huile épandue,
c’est pourquoi les jeunes filles t’aiment.
3 …
3 fraglants d'essences excellentes
huile effusée, ton nom
aussi les jeunes filles s'attachèrent-elles à toi :
1–15 M G | V (Numérotation des versets) M et G incluent le titre du livre dans la numérotation des versets, contrairement à V. Il en résulte un décalage systématique d'un verset (en moins) de V par rapport à M et G.
1,1–8,15 Le Cantique comme symbole de la révélation → (p. 235-242) interprète le caractère dialogal du Ct comme une instance de la structure dialogale de la révélation elle-même. Stern
La révélation n'est donc pas pour Rosenzweig la communication d'un ensemble d'informations sur Dieu, mais la naissance d'une relation entre Dieu et l'homme. Le Ct est pur dialogue — sans jamais de passage à la 3e pers. — et histoire au présent. Ces deux caractéristiques sont le fondement de la révélation : le dialogue et le présent.
Il ne s'agit donc plus de parler de la relation entre Dieu et l'homme, comme les prophètes qui décrivaient cette relation à l'aide de la métaphore des noces, mais de faire parler cette relation elle-même.
Le discours du Ct est donc tout entier porté par la subjectivité.
Dès le début du texte, la focalisation n'est pas celle d'une narration objective mais celle d'une subjectivité : les choses ne sont pas décrites pour elles-mêmes, l'enjeu est d'emblée perspectiviste.
Rosenzweig critique les analyses modernes du Ct (à partir des 18e et 19e s.) qui ont cherché à effacer cette dimension dialogale du texte.
3 fraglants (V) FRANÇAIS BIBLIQUE
L'adj. français fragrant→ a le même sens. À l'imitation du latin, nous lui donnons une graphie inhabituelle qui le rapproche de flagrant (dérivé de flagro, « brûler, enflammer »), et l'irise de connotations de chaleur, d'imminence et de risque.