Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Où est allé ton bien-aimé, la plus belle des femmes ?
De quel côté ton bien-aimé s’est-il tourné, pour que nous le cherchions avec toi ?
1 …
1 — Où est parti ton préféré, ô la plus belle des femmes ?
où s'est-il dérobé ? qu'avec toi nous le cherchions !
2 — Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, aux parterres de baumiers, pour se repaître dans les jardins et pour cueillir des lis.
2 …
2 — Mon préféré est descendu dans son jardin vers le parterre d'aromates paître dans les jardins et y cueillir des lis :
3 Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ; il fait paître son troupeau parmi les lis.
3 …
3 moi je suis à mon préféré et mon préféré est à moi, qui paît parmi les lis !
4 — Tu es belle, mon amie, comme Thirsa, charmante
Vsuave et élégante comme Jérusalem,
Mmais terrible comme des bataillons
Vun camp armé en ordre de bataille :
4 …
5 détourne tes yeux de moi car ils me troublent
Vparce qu'ils m'ont fait m'envoler !
tes cheveux Msont comme un troupeau de chèvres suspendues aux flancs de la montagne de
V aperçues dévalant du Galaad
5 …
6 tes dents Msont comme un troupeau de brebis qui remontent du lavoir
Vsont remontées du bain :
toutes ont des jumeaux, nulle n'a perdu un petit
Vaucune d'entre elles stérile,
6 …
7 Telle une moitié
Vcomme écorce de grenade est ta joue
Vtes joues, derrière ton voile
Vsans ce qui se cache en toi !
7 …
8 (Soixante sont les reines, quatre-vingts les concubines, quant aux jeunes filles
Vadolescentes, on n'en sait pas le nombre :
8 …
9 une seule est ma colombe ma parfaite
la seule de sa mère, radieuse pour
Vla préférée de celle qui l'enfanta !
(Les filles la virent et la proclamèrent bienheureuse
V« béatissime»
reines et concubines aussi la louangèrent :
9 …
10 — Quelle est celle-ci qui
VQui est celle qui apparaît
Vavance comme l’aurore Và son lever
belle comme la lune, radieuse
Vélue comme le soleil, terrible comme des bataillons
Vune armée en ordre de bataille ?)
10 …
11 J’étais descendu au jardin des noyers pour voir les herbes de la vallée
pour voir si la vigne pousse, si les grenadiers sont en fleurs.
11 …
11 — Je descendis au jardin des noyers pour voir les fruits du vallon,
pour inspecter : la vigne avait-elle fleuri ? et les grenadiers bourgeonné ?
12 Je ne sais, mais mon amour m’a fait monter sur les chars de mon noble peuple.
12 …
12 Je ne pus le savoir ! Mon âme me bouleversa à cause des quadriges d'Aminadab ...
1,1–8,15 Le Cantique comme symbole de la révélation → (p. 235-242) interprète le caractère dialogal du Ct comme une instance de la structure dialogale de la révélation elle-même. Stern
La révélation n'est donc pas pour Rosenzweig la communication d'un ensemble d'informations sur Dieu, mais la naissance d'une relation entre Dieu et l'homme. Le Ct est pur dialogue — sans jamais de passage à la 3e pers. — et histoire au présent. Ces deux caractéristiques sont le fondement de la révélation : le dialogue et le présent.
Il ne s'agit donc plus de parler de la relation entre Dieu et l'homme, comme les prophètes qui décrivaient cette relation à l'aide de la métaphore des noces, mais de faire parler cette relation elle-même.
Le discours du Ct est donc tout entier porté par la subjectivité.
Dès le début du texte, la focalisation n'est pas celle d'une narration objective mais celle d'une subjectivité : les choses ne sont pas décrites pour elles-mêmes, l'enjeu est d'emblée perspectiviste.
Rosenzweig critique les analyses modernes du Ct (à partir des 18e et 19e s.) qui ont cherché à effacer cette dimension dialogale du texte.
1 Où est parti ton bien-aimé (= V : 5,17)
Le Cantique des Cantiques - en allemand Das Hohelied Salomos - est le titre d'un cycle d'images expressionnistes du peintre allemand
. L'artiste interprète les textes du Cantique des cantiques. Le cycle a été créé en 1923 à Rostock et contient environ 50 images, dont 27 ont été redécouvertes en 2015.12b V Aminadab Un médaillon d’un vitrail de la basilique de Saint-Denis (12e s.) montre, au-dessus de la légende quadrige aminadab, un char à quatre roues portant l'Arche d'Alliance à moitié ouverte, dans laquelle on aperçoit les tables de la Loi, le rameau fleuri d'Aaron et le vase qui contenait la manne du désert du Sinaï. Au milieu de l'Arche émerge une croix à laquelle est attaché le Sauveur. Dieu le Père, debout sur le char, soutient cette croix de ses bras. Aux quatre coins du quadrige sortent du ciel, à mi-corps, les quatre attributs des évangélistes, tenant chacun le livre de leur évangile et regardant vers le centre. L'Arche d'Alliance se fixe sous la croix du Christ pour se transformer en autel.
Inscription : (F) EDERIS.EX.ARCA CRVCE (X)RI SISTITUR ARA FEDERE.MAIORI. VVLT.IBI VITA MORI. In eadem vitrea super archam federis: Federis ex archa Christi cruce sistitur ara, Federe maiori vult ibi vita mori : « Dans la même vitre, au dessus de l'arche d'Alliance : L'autel de la croix du Christ s'est établi sur l'ancienne Arche d'alliance. Dans une plus grande alliance, sa vie a voulu (y subir) la mort ».
(1080-1151) lui-même retranscrit dans la description qu'il donne de ses verrières ( , De administratione S.360, ca 1177-1178) :1–13 LITURGIE JUIVE Un chant pascal Le Cantique est lu après la amida durant la semaine de Pessach. Le choix serait motivé par la mention des chars de Pharaon en Ct 1,9 où l'on voit une allusion à l'Exode.
Abraham Shmuelof né en 1913 dans le quartier Meah Shearim de Jérusalem, dernier de seize enfants dans une grande famille juive ultraorthodoxe de Bucharan qui avait émigré de Perse à la fin du 19e siècle devint une figure légendaire à Jérusalem, passant du statut de juif ultraorthodoxe au catholicisme romain, moine trappiste, bénédictin, retournant aux trappistes et enfin servant dans l'Église gréco-catholique de Galilée. Dans les années 1970, il trouva sa place à « La Maison Saint-Isaïe » fondée à Jérusalem par les Dominicains français, où il collabora au développement d'une liturgie catholique hébréophone avec le P. Jacques Fontaine. C'est à cette époque qu'il se chargea de la tâche d'enregistrer l'intégralité du Tanakh en hébreu.
2,10–13 ; 6,10ss ; 7,10ss Cantique des Cantiques
Ivan Surge propera amica mea » (Lève-toi, hâte-toi, mon amie), « Descendi in hortum meum » (Je suis descendu dans mon jardin) et « Ego dilecti meo » (Je suis à mon bien-aimé).
est un compositeur britannique contemporain. Ses œuvres montrent les influences de l'est du chant liturgique et de l'Église orthodoxe, dont il est membre et archiprêtre (Patriarcat Œcuménique de Constantinople). Son Canticum Canticorum I, écrit pour le Hilliard Ensemble, est créé en 1987 et obtient un énorme succès. Cette pièce reste l'œuvre la plus fréquemment jouée de son répertoire. Elle est constituée de trois mouvements : «2 Mon préféré est descendu dans son jardin + paître, cueillir (V) TYPOLOGIE mariale de la préférée...
Le maître de saint Augustin est le premier commentateur à voir dans l’Épouse une image de la Vierge Marie : Ct 7,1-3, (description du nombril et du sein de la Bien-Aimée) évoque selon lui les mystères de la naissance du Christ.
Ambroise est l'exception. Après lui, seuls
(6e s.) puis Paschase Radbert (9e s.) reprirent l'interprétation mariale, avant qu'elle ne se popularise après le 12e s. ( , et ).C'est Juste qui est le premier a donner une interprétation mariale de ce verset :
Des premières lettres du texte jaillit une végétation profuse : la page entière se transforme en jardin, où les oiseaux du ciel aux ailes remployées ont trouvé leur refuge (cf. Mt 13,31-32) et où poussent des fleurs hautement symboliques du mystère de Marie, la préférée, qui accueille son préféré dans le sein de sa vie virginale : les marges font écho à la scène centrale, la Nativité, où un petit séraphin aux ailes rouges présente à la Vierge Marie, comme pour mettre en abîme le contemplateur de cette page, un petit livre où se lit le Gloria.
Remarquer en particulier les ancolies, avec leurs pétales dont la forme s’apparente à des colombes au cou gracile (de là vient son nom anglais de columbine). Par analogie, l'ancolie symbolise l’Esprit-Saint. Le nombre de ses pétales, cinq, lui vaut aussi le surnom de « doigts de Notre-Dame. »