Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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4 — Tu es belle, mon amie, comme Thirsa, charmante
Vsuave et élégante comme Jérusalem,
Mmais terrible comme des bataillons
Vun camp armé en ordre de bataille :
4 …
5 détourne tes yeux de moi car ils me troublent
Vparce qu'ils m'ont fait m'envoler !
tes cheveux Msont comme un troupeau de chèvres suspendues aux flancs de la montagne de
V aperçues dévalant du Galaad
5 …
6 tes dents Msont comme un troupeau de brebis qui remontent du lavoir
Vsont remontées du bain :
toutes ont des jumeaux, nulle n'a perdu un petit
Vaucune d'entre elles stérile,
6 …
7 Telle une moitié
Vcomme écorce de grenade est ta joue
Vtes joues, derrière ton voile
Vsans ce qui se cache en toi !
7 …
1,1–8,15 Le Cantique comme symbole de la révélation → (p. 235-242) interprète le caractère dialogal du Ct comme une instance de la structure dialogale de la révélation elle-même. Stern
La révélation n'est donc pas pour Rosenzweig la communication d'un ensemble d'informations sur Dieu, mais la naissance d'une relation entre Dieu et l'homme. Le Ct est pur dialogue — sans jamais de passage à la 3e pers. — et histoire au présent. Ces deux caractéristiques sont le fondement de la révélation : le dialogue et le présent.
Il ne s'agit donc plus de parler de la relation entre Dieu et l'homme, comme les prophètes qui décrivaient cette relation à l'aide de la métaphore des noces, mais de faire parler cette relation elle-même.
Le discours du Ct est donc tout entier porté par la subjectivité.
Dès le début du texte, la focalisation n'est pas celle d'une narration objective mais celle d'une subjectivité : les choses ne sont pas décrites pour elles-mêmes, l'enjeu est d'emblée perspectiviste.
Rosenzweig critique les analyses modernes du Ct (à partir des 18e et 19e s.) qui ont cherché à effacer cette dimension dialogale du texte.