Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Oh ! que ne m’es-tu un frère, qui aurait sucé les mamelles de ma mère !
Te rencontrant dehors, je t’embrasserais et on ne pourrait me mépriser.
1 …
1 Qui me donnera de t'avoir pour frère, suçant le sein de ma mère ?
que je puisse aller te retrouver dehors, te couvrir de baisers sans que personne me méprise !
2 Je t’amènerais, je t’introduirais dans la maison de ma mère :
tu m’enseignerais et je te ferais boire du vin aromatisé, le jus de mes grenades.
2 …
2 Je te prendrai près de moi, et je te conduirai dans la maison de ma mère :
là tu m’enseigneras et je te donnerai une coupe pleine de vin aromatisé et du moût de mes pommes grenades !
3 (Sa main gauche est
Vsera sous ma tête et sa droite me tient
Vtiendra embrassée).
3 …
1,1–8,15 Le Cantique comme symbole de la révélation → (p. 235-242) interprète le caractère dialogal du Ct comme une instance de la structure dialogale de la révélation elle-même. Stern
La révélation n'est donc pas pour Rosenzweig la communication d'un ensemble d'informations sur Dieu, mais la naissance d'une relation entre Dieu et l'homme. Le Ct est pur dialogue — sans jamais de passage à la 3e pers. — et histoire au présent. Ces deux caractéristiques sont le fondement de la révélation : le dialogue et le présent.
Il ne s'agit donc plus de parler de la relation entre Dieu et l'homme, comme les prophètes qui décrivaient cette relation à l'aide de la métaphore des noces, mais de faire parler cette relation elle-même.
Le discours du Ct est donc tout entier porté par la subjectivité.
Dès le début du texte, la focalisation n'est pas celle d'une narration objective mais celle d'une subjectivité : les choses ne sont pas décrites pour elles-mêmes, l'enjeu est d'emblée perspectiviste.
Rosenzweig critique les analyses modernes du Ct (à partir des 18e et 19e s.) qui ont cherché à effacer cette dimension dialogale du texte.