Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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8 — Nous avons une petite sœur, qui n’a pas encore de seins.
Que ferons-nous à notre sœur le jour où on la recherchera ?
8 …
8 — Notre sœur est petite et n'a pas de seins :
que ferons-nous de notre sœur le jour où il faudra lui parler ?
9 Si c'est un rempart, nous lui ferons
Védifions dessus un couronnement
Vdes créneaux d’argent
si c'est une porte, nous la fermerons
Vfixons-la avec des ais de cèdre !
9 …
10 — Je suis un mur et mes seins sont comme des tours ;
aussi suis-je, à ses yeux, celle qui a trouvé la paix.
10 …
10 — Moi, je suis rempart et mes seins comme une tour
aussi suis-je à ses yeux devenue comme celle qui procure la paix
8a Les grandes eaux Symbole ambivalent
1,1–8,15 Le Cantique comme symbole de la révélation → (p. 235-242) interprète le caractère dialogal du Ct comme une instance de la structure dialogale de la révélation elle-même. Stern
La révélation n'est donc pas pour Rosenzweig la communication d'un ensemble d'informations sur Dieu, mais la naissance d'une relation entre Dieu et l'homme. Le Ct est pur dialogue — sans jamais de passage à la 3e pers. — et histoire au présent. Ces deux caractéristiques sont le fondement de la révélation : le dialogue et le présent.
Il ne s'agit donc plus de parler de la relation entre Dieu et l'homme, comme les prophètes qui décrivaient cette relation à l'aide de la métaphore des noces, mais de faire parler cette relation elle-même.
Le discours du Ct est donc tout entier porté par la subjectivité.
Dès le début du texte, la focalisation n'est pas celle d'une narration objective mais celle d'une subjectivité : les choses ne sont pas décrites pour elles-mêmes, l'enjeu est d'emblée perspectiviste.
Rosenzweig critique les analyses modernes du Ct (à partir des 18e et 19e s.) qui ont cherché à effacer cette dimension dialogale du texte.