La Bible en ses Traditions

Esther 10,1–3

M G V
S

Le roi M VAssuérus établit un tribut sur la terre

V la terre entière et sur les îles de la mer.

Gsur la mer.

Vsur toutes les îles de la mer,

...

M G
V
S

Tous les faits concernant sa puissance et ses exploits, et les détails sur la grandeur à laquelle le roi éleva Mardochée

GTant sa puissance que son audace, tant la richesse que la gloire de sa royauté,

cela n’est-il pas écrit dans le livre des Chroniques des rois de Médie et de Perse ?

G cela fut écrit dans le livre des rois des Perses et des Mèdes en mémorial.

lui dont la puissance et le pouvoir et la dignité et la sublimité auxquelles il éleva Mardochée

sont écrits dans les livres des Mèdes et des Perses,

...

M G V
S

Car le Juif Mardochée était le premier ministre du roi Assuérus

G Mardochée succéda au roi Artaxerxès et fut grand dans la royauté

V ainsi que la manière dont Mardochée devint second après le roi Assuérus

considéré en même temps parmi

Gglorifié par 

Vet grand parmi les Juifs, aimé M Vde la multitude de ses frères

recherchant le bien de son peuple et parlant pour le bonheur de toute sa semence.

Gil consuma sa vie pour le peuple entier.

VJ'AI TRADUIT FIDÈLEMENT CE QUI SE TROUVE DANS LE TEXTE HÉBREU. MAIS CE QUI SUIT, JE L'AI TROUVÉ ÉCRIT DANS L'ÉDITION COURANTE, OÙ IL EST CONTENU EN LANGUE GRECQUE ET EN CARACTÈRES GRECS. CEPENDANT IL Y AVAIT, APRÈS LA FIN DU LIVRE, LE CHAPITRE QUI SUIT, QUE NOUS AVONS MARQUÉ SELON NOTRE COUTUME D'UN OBÈLE, C'EST-A-DIRE D'UNE PETITE BROCHE.

...

Réception

Comparaison des versions

3 G « Addition F »  =  V—Est 10,4-11,1.  Additions de l'explication du songe de Mardochée et de la conclusion Parce que notre édition numérique est fondée sur la versification →massorétique, les chapitres 11 à 16 du livre d'Esther apparaissent comme des ajouts même sur le plan technologique, les numéros de chapitre et de versets étant comme ajoutés « à la main ».

Les sept passages qui suivent, absents du texte massorétique, sont des suppléments de la Septante. Appelés habituellement « additions grecques à Esther », ils ont été traduits par Jérôme en appendice de la Vulgate. Relégués en fin de livre, ils sont numérotés comme des chapitres supplémentaires à l’aide d’obèles, de Est 10,4 à 16,24.

Il existe des témoignages antiques sur ces additions. Flavius Josèphe, par exemple, paraphrase quatre d’entre elles dans sa récriture de l’histoire d’Esther au livre XI des Antiquités Juives. Origène pour sa part, signale dans les Lettres à Julien l’Africain qu’Esther fait partie, avec Daniel et Isaïe, des livres qui contiennent des passages n’existant qu’en grec : 

  • Origène, Lettre à Africanus, 3  « Ainsi dans le livre d’Esther, ni la prière de Mardochée ni celle d’Esther, toutes deux capables d’édifier le lecteur, ne se trouvent chez les Hébreux, ni non plus les lettres, ni celle qu’Haman écrivit pour la destruction de la nation des Juifs, ni celle de Mardochée écrite au nom d’Artaxerxès qui libérait cette nation de la mort .»

Pour sa part, dans son prologue du livre d’Esther, Jérôme déplore les ajouts faits au texte massorétique :

  • Jérôme, Prologue à Esther « Le livre d’Esther a visiblement été corrompu par divers traducteurs. Quant à moi, en le prenant dans les documents des Hébreux je l’ai traduit de plus près, mot à mot. L’édition courante allonge beaucoup ce livre avec des fragments segmentés en ajoutant ce qui, selon les circonstances, aurait pu être dit ou entendu, selon la coutume dans les travaux scolaires d’imaginer sur un sujet donné les paroles dont a pu user la victime ou le coupable d’une injustice » (notre trad., cf. →SC 592 l.1-7) 

Un scribe juif à l'œuvre, Massada, Israël, 2012 (photographie numérique) 

© photo: Spaceboyjosh CC-BY-SA-4.0→ 

  • A chaque addition, Jérôme ajoute une note critique en majuscules. Ces réflexions insérées à sept reprises dans le texte (entre 10,3 et 4 ; 11,1 et 2 ; 12,6 et 13,1 ; 13, 7 et 8 ; 14,19 et 15,1 ; 15,3 et 4 ; 15,19 et 16,1) permettent de se faire une idée de l’endroit où se trouvaient les additions (« quae sequuntur, post eum locum scripta reperi, ubi legitur… »).
  • « édition courante » traduit ici editio vulgata, la « vulgate  » en question désigne la Septante, ainsi que les versions latines établies sur elle, qui circulaient déjà.