La Bible en ses Traditions

Isaïe 1,11–17

M V
G S

11 — Pourquoi ? Est-ce pour moi, une telle multiplication de vos sacrifices,

Vvictimes, dit YHWH ?

Vle Seigneur ?

Je suis rassasié !

Vrempli !

Holocaustes de béliers, graisse des bêtes grasses

sang de veaux, d'agneaux et de boucs : je n'en veux plus !

11 ...

12 Quand vous venez pour faire une apparition : — voilà ma face !

Vêtes venus en ma présence

qui a demandé tout ça à vos mains pour fouler

Vque vous déambuliez dans mes parvis ?  

12 ...

M G V
S

13 Ne continuez pas d’apporter d'offrande vaine !

GC'est en vain que vous m'apportez de la fleur de farine.

VN'apportez plus de sacrifice vain !

l’encens m’est en abomination

nouvelle lune et sabbat, convocation d'assemblée...

V et autres festivités...

je n'en peux plus : idolâtrie et célébration !

Vje ne supporterai plus : vos assemblées sont iniques.

13 ...

M V
G
S

14 Vos nouvelles lunes

Vcalendriers liturgiques et vos offices, mon âme les déteste !

Ils me sont à charge, je suis las de les supporter.

14 Ces jeûnes et ces jours fériés et vos nouvelles lunes et vos fêtes, mon âme les hait. Je suis rassasié de vous, je ne tolérerai plus vos péchés.

14 ...

M V
G S

15 Quand vous étendez

Vétendrez vos mains, je me voile les

Vdétournerai mes yeux devant vous

Vde vous

quand vous prolongez

Vprolongerez la prière, je n’écoute pas :

Vn’écouterai pas :

vos mains sont pleines de sang.

15 ...

16 Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez la malice de vos actions

Vle mal de vos pensées de devant mes yeux

arrêtez de faire le mal

Vd'agir de façon perverse 

16 ...

17 apprenez à faire le bien

recherchez la justice, redressez l’oppresseur

Vvenez en aide à l'opprimé

jugez l’orphelin, défendez la veuve.

17 ...

Réception

Liturgie

1–27 LITURGIE JUIVE (rite séphardi) Haftara du sabbat Debarim (44)

Arts visuels

1–31 Le Prophète Isaïe Raphaël réalise en 1511-1512 une fresque monumentale représentant Isaïe, pour la basilique Saint-Augustin de Rome.

Raffaello Sanzio, dit Raphaël (1483, Urbino-1520, Rome), Le Prophète Isaïe, (fresque monumentale, 1511-1512), 2,50 x 1,55m

3ème pilier de la nef, Basilique Saint-Augustin, Rome

© Domaine public→

Entouré par des putti à l'arrière-plan qui entourent une plaque d'inscription grecque, Isaïe déroule un rouleau présentant en hébreu sa prophétie de l'ouverture du ciel : (Is 26,2-3) « Ouvrez les portes et laissez entrer la nation juste, celle qui reste fidèle ! À celui qui est ferme dans ses intentions tu assures [une paix profonde parce qu’il se confie en toi]. » Au-dessus de sa tête se troube une inscription dédicatoire à sainte Anne en grec : « À Sainte Anne, mère de la Vierge, à la sainte Vierge, mère de Dieu, et au Christ, Jo[hannes] Go[ritius]. »

Composition

Cette fresque a été commandée à Raphaël par le chancelier-chef de la cour papale, Johannes Goritz de Luxembourg. Vasari rapporte dans ses Vies qu'après avoir vu les Prophètes de Michel-Ange au plafond de la chapelle Sixtine (cf. Arts visuels Is 3,1–24), Raphaël aurait repris entièrement sa première version d'Isaïe. Son travail a été retouché par d'autres peintres à travers les siècles, et a fait l'objet d'une restauration en 1960.

Littérature

10–18 Prière avortée d'un meurtrier

  • Shakespeare Hamlet acte 3, scène 3 : Le roi Claudius ressent un « élan » et un « besoin » de prier. Il espère en la miséricorde de Dieu : « [...] si ma main maudite / S'est vraiment épaissie du sang d'un frère, / Les cieux si doux n'ont-ils assez de pluie / Qui me la rende blanche comme neige ? » mais il reconnaît que sa prière est faussée car il « s'obstine » à ne vouloir ni se déposséder de son ambition, de sa couronne et de sa reine (107).