La Bible en ses Traditions

Isaïe 57,14–19

M V
G S

14 Et l’on dira : 

Vje dirai : — Frayez, frayez

VFaites une voie, montrez l'itinéraire, aplanissez le

Vdétournez-vous du chemin,

enlevez tout obstacle du chemin

Vde la voie de mon peuple !

14 ...

15 Car ainsi parle celui qui est haut et élevé

Vle Très-Haut, le sublime, qui demeure pour toujours

Vhabite l'éternité

et dont le nom est saint : — J'

V, qui habite dans la hauteur et la sainteté

et avec celui qui est broyé et dont l'esprit est abaissé

Vhumble en esprit

pour rendre la vie à

Vvivifier l’esprit des abaissés

Vhumbles, pour rendre la vie aux

Vvivifier les cœurs broyés.

15 ...

16  Non, je ne contesterai pas en justice pour toujours ni ne serai en colère jusqu'à la fin

parce qu' en présence de ma face défailleraient le souffle

Vun souffle sera sorti de ma face et les âmes que j’ai faites :

Vque j'aurai poussé des soupirs :

16 ...  

17 à cause de son péché d'avarice, j'ai été irrité et je l'ai frappé

puis je me suis caché, j'étais encore encore irrité

il allait, rebelle

Vvagabond, dans la voie de son coeur.

17 ...

M V
G
S

18 J’ai vu ses voies et je le guérirai

Vl'ai guéri

je le guiderai

Vl'ai ramené et lui rendrai

Vai rendu des consolations, à lui et à ceux qui se lamentent.

18 et j'ai vu ses chemins et je l'ai guéri

et je l'ai consolé et je lui ai donné une vraie consolation.

18 ...

19 Je crée

VJ'ai créé le fruit des lèvres :

— Paix, paix, à celui qui est loin et à celui qui est près, dit YHWH,

Va dit le Seigneur, et je le guérirai !

Vl'ai guéri !

19 — Paix sur paix à ceux qui sont loin et à ceux qui sont proches et, dit le Seigneur, je les guérirai.

19 ...

Réception

Histoire des traductions

15

  • Levinas Nations « Car ainsi parle le Dieu très-haut et suprême, Celui qui habite l'éternité et qui a pour nom le Saint : Sublime et saint est mon trône ! Mais il est aussi dans les cœurs contrits et humbles, pour vivifier l'esprit des humbles, pour ranimer le cœur des affligés » (134, d'après b. Meg. 31a).

Tradition juive

19c Bible et paix

  • Levinas Nations « La Bible juive [...] n'est pas l'originalité d'un particularisme ethnique, pas plus que ne l'est la rationalité hellénique du savoir. La Bible signifie pour toute la pensée authentiquement humaine, pour la civilisation tout court, dont l'authenticité se reconnaît dans la paix, dans le chalom, dans la responsabilité d'un homme pour un autre... "(Is 57,19b)" » (202).

Histoire des traductions

19c Paix, paix, à qui est loin et à qui est près, dit YHWH

Tradition juive

15 La grande force

  • Buber Récits « [Rabbi Pinhas] répétait aussi que : "Plus grande est la force de celui qui reçoit les reproches que la force de celui qui les fait. Car l'homme qui s'est humilié en acceptant les reproches, en vérité, la parole de Dieu vaut pour lui : "J'habite la hauteur et la sainteté et demeure auprès de ceux qui ont le cœur brisé et l'esprit abattu" » (199).

Philosophie

19c Devoir de justice

  • Levinas Nations « Événement spirituel qui déborde l'anthropologique : remise en question, à travers l'humain, d'un certain conatus essendi de l'être préoccupé de lui-même et reposant en soi. Le moi est-il substance, sujet de la perception, et, ainsi, maître de ce qui n'est pas lui, celui qui originellement connaît, saisit et possède, dur et déjà cruel ? Ou n'est-il pas, en tant que moi précisément, déjà à lui-même haïssable, c'est-à-dire déjà appelé à se devoir au prochain, au premier venu, à l'inconnu ? Au prochain, lequel, d'une façon ou d'une autre, n'est pas seulement du monde ! [...]  En dehors du proche, ou avant lui, s'impose le lointain ; en dehors de l'autre, il y a le tiers ; qui est aussi un autre, qui est aussi le prochain. Mais où est la proximité la plus proche ? N'est-elle pas toujours exclusive ? Qui est donc le premier dont il faut répondre, le premier à aimer [Philosophie Dt 5,17] ? Il y a nécessité d'en connaître ! C'est l'heure de la justice, de l'enquête et du savoir. C'est l'heure de l'objectivité motivée par la justice. Il faut comparer les uniques incomparables. Il faut, par égard pour l'impératif catégorique ou le droit d'autrui que dit son visage, dé-visager les humains, ramener avec rigueur l'unicité de chacun à son individualité dans l'unité du genre et faire régner l'universel. Dès lors, il faut des lois, [...] des tribunaux, des institutions et des États pour dire la justice. Et dès lors sans doute est inévitable tout un déterminisme de la politique. Mais, face à la "violence" ou aux rigueurs de l'universel et de la justice, où le droit de l'unique n'est plus qu'un cas particulier du jugement, la responsabilté, ou le souci pour autrui, ou l'amour sans concupiscence répondant à la parole de Dieu, renoncent-ils à la paix et restent-ils sans sagesse ? » (202 ; 204-205).