La Bible en ses Traditions

Isaïe 63,19

M S
G
V

19 Nous sommes devenus depuis longtemps ceux sur qui tu ne gouvernes pas, ceux sur qui ton nom n'est pas appelé.

19 Nous sommes devenus ce que nous étions au commencement, lorsque tu ne nous gouvernais pas, et que ton nom n'était pas invoqué pour nous. Si tu ouvrais le ciel,

19 Nous sommes redevenus comme au commencement, lorsque tu ne nous gouvernais pas et que ton nom n'était pas invoqué sur nous.

Réception

Liturgie

19 LITURGIE JUIVE (rite séphardi) Verset lu dans les récitatifs d'introduction à la prière journalière du matin.

Philosophie

19 si vous déchiriez les cieux, si vous descendiez L'icône comme intention de l'invisible : le regard de l'icône déchire les cieux

  • Marion Dieu « L'invisible de l'icône consiste en l'intention du visage. Plus le visage devient visible, plus devient visible l'intention invisible dont nous envisage son regard. Mieux : la visibilité du visage fait croître l'invisibilité qui envisage. [...] Mais l'intention ici provient de l'infini ; donc elle implique que l'icône se laisse traverser d'une profondeur infinie. [...] [L]'icône se définit par une origine sans original : une origine elle-même infinie, qui se déverse ou se donne au long de l'infinie profondeur de l'icône. C'est pourquoi la profondeur de l'icône la soustrait à toute esthétique : seule l'idole peut et doit s'appréhender, puisqu'elle seule résulte du regard humain, et donc suppose une aisthesis qui précisément lui impose sa mesure. L'icône ne se mesure qu'à partir de la profondeur infinie du visage ; l'intention qui ainsi envisage ne dépend que d'elle-même – à l'aisthesis se substitue une apocalypse : l'invisible ne se déprend dans le visible, au long d'une intention, que par la pure grâce d'une advenue ; les cieux ne peuvent se déchirer que d'eux-mêmes, pour qu'en descende le visage. [...] C'est d'ailleurs en ce sens que l'icône nous vient d'ailleurs : [...] l'ackeiropoiêsis résulte en quelque manière nécessairement de l'infinie profondeur qui renvoie l'icône à son origine, ou plutôt qui qualifie l'icône comme ce renvoi infini à l'origine. Ce qui qualifie l'idole matérielle,, c'est justement que l'artiste puisse y consigner l'éclat subjuguant d'un premier visible ; au contraire, ce qui qualifie l'icône peinte sur le bois ne vient pas de la main d'un homme, mais de la profondeur infinie qui la traverse, mieux : l'oriente suivant l'intention d'un regard. L'essentiel en elle – l'intention qui envisage – lui provient d'ailleurs [...]. En retour, voir, ou plutôt contempler l'icône ne consiste qu'à parcourir la profondeur qui affleure dans la visibilité du visage, pour répondre à l'apocalypse où l'invisible se fait visible, par une herméneutique qui saura lire dans le visible l'intention de l'invisible. Contempler l'icône revient à voir le visible à la manière même dont l'envisage l'invisible qui s'y departit – proprement à échanger notre regard pour le regard qui icôniquement nous envisage. » (32-34)