Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Job répondit et dit :
1 Or, répondant, Job dit :
2 — Oh ! S’il était possible de peser mon affliction et de mettre ensemble mes calamités dans la balance !
2 ...
2 — Si mes péchés qui m'ont mérité la colère et la calamité que je subis pouvaient être pesés à la statère,
3 Car déjà elles pèsent plus que le sable de la mer
Voilà pourquoi mes paroles sont englouties
3 ...
3 celle-ci semblerait plus alourdie que par le sable de la mer !
De là vient que mes mots aussi sont pleins de douleur
4 Car les flèches de Shaddaï sont sur moi mon esprit en boit le venin les terreurs de Dieu s'alignent contre moi
4 ...
4 que les flèches du Seigneur sont en moi, que l'inflammation qu'elles provoquent épuise mon esprit et que les terreurs du Seigneur combattent contre moi...
5 L'âne sauvage rugit-il sur l’herbe ? Le bœuf mugit-il sur son fourrage ?
5 ...
5 Est-ce qu'un onagre rugira alors qu'il aura disposé d’herbe ? Ou le bœuf mugira-t-il, alors qu'il se sera tenu devant une crèche pleine ?
6 Mange-t-on de [la nourriture] fade sans sel ?
Y a-t-il du goût dans la sève du pourprier ?
6 ...
6 Ou pourra-t-on manger une nourriture fade qui n'est pas assaisonnée avec du sel ?
Ou quelqu'un peut-il goûter ce qui, une fois goûté, apporte la mort ?
7 Mon âme refuse d'y toucher elles sont ma nourriture de malade
7 ...
7 Ce qu'auparavant mon âme ne voulait pas toucher : voilà maintenant, à cause de l'angoisse, mes victuailles !
8 Qui fera que ma requête soit exaucée ? Dieu me donneraV-t-il l'espoir.
Vce que j'attends ?
8 ...
9 Que Dieu le veuille et il me brisera qu'il étende sa main et il m'achèvera
9 ...
9 Que celui qui a commencé me broie lui-même, qu'il donne libre cours à sa main et m'achève ?
10 Et j'aurai encore une consolation je me réjouirai dans l'angoisse qu'il ne m'épargne pas car je n'ai pas caché les paroles du Saint
10 ...
10 Et que ce soit là ma consolation ; que, m'affligeant de douleur, il ne m'épargne pas, et que je ne contredise pas les paroles du Saint.
11 Car quelle est ma force pour que j’attende
Vje tienne ? Quelle est ma fin pour que je prolonge ma vie ?
Vprenne patience ?
11 ...
12 Ce n'est pas une force de pierre, que ma force, et ma chair n'est pas d'airain.
12 ...
13 Ne suis-je pas privé de toute aide ? le succès n'est-il pas éloigné de moi ?
13 ...
13 Voici que je n'ai plus de secours en moi-même, et mes proches aussi se sont éloignés de moi.
14 Le malheureux a la miséricorde de son compagnon et il abandonnera la crainte de Shaddaï
14 ...
14 Celui qui prive son ami de la miséricorde, délaisse la crainte du Seigneur.
15 Mes frères ont été perfides comme le torrent comme le lit des torrents qui disparaissent
15 ...
15 Mes frères ont passé devant moi comme le torrent qui furtivement traverse les vallées.
16 Assombris à cause de la glace, la neige se cache sur eux.
16 ...
16 Ceux qui craignent la gelée, la neige se précipitera sur eux.
17 Au temps de la sécheresse ils s’évanouissent à la chaleur ils disparaissent de leur place
17 ...
17 Au temps où ils seront dispersés, ils périront et dès que viendra la chaleur, ils disparaitront de leur place.
18 Leurs cours se détourneront du chemin, ils marcheront dans le vide et périront.
VLes sentiers de leurs pas sont embrouillés ; Ils marcheront sur le vide et ils périront.
18 ...
19 Les chemins de Théma les guettent les routes de Saba les attendent
19 ...
19 Considérez les sentiers de Théman, les routes de Saba et attendez un peu :
20 ils sont honteux parce qu'ils avaient eu confiance ils arrivent à eux et sont confondus
20 ...
20 ils sont confondus parce que j'ai espéré. Ils sont venus jusqu'à moi et ils ont été couverts de honte.
21 Ainsi maintenant vous êtes ? Non. Vous voyez la terreur et vous craignez
21 ...
21 Maintenant vous êtes venus et seulement en voyant ma plaie vous craignez.
22 Est-ce parce que je vous aurais dit : — Donnez-moi quelque chose et offrez-moi de vos biens ?
22 ...
23 Délivrez-moi de la main de l’oppresseur et rachetez-moi des violents ?
23 ...
23 Ou : — Délivrez-moi de la main de l'ennemi et arrachez-moi à la main des forts ?
24 Enseignez-moi, moi, je me tairai faites-moi comprendre en quoi me suis-je trompé.
24 ...
24 Enseignez-moi, moi, je me tairai ; et si par hasard j'ai ignoré quelque chose, instruisez-moi !
25 En quoi des paroles justes seraient-elles blessantes ? quel reproche reprochez-vous ?
25 ...
25 Pourquoi dénigrez-vous des paroles de vérité alors que, d'entre vous, il n'est personne qui puisse argumenter :
26 Discutez-vous pour réprouver un discours ? les paroles du désespéré sont pour le vent
26 ...
26 vous n'apprêtez de discours que pour blâmer et vous proférez des mots en l'air !
27 Mais vous tombez sur l'orphelin et vous trahissez votre compagnon
27 ...
27 Mais vous vous ruez sur l'orphelin et vous tâchez de renverser votre ami.
28 Maintenant veuillez vous tourner vers moi vous mentirais-je en face ?
28 ...
28 Achevez donc ce que vous avez commencé, prêtez l'oreille et voyez si je mens.
29 Revenez ne soyez pas injustes revenez encore ma justice est là
29 ...
29 Répondez, je vous prie sans acharnement et, en parlant, jugez ce qui est juste.
30 Y a-t-il de l’iniquité sur ma langue mon palais ne discerne-t-il pas le mal ?
30 ...
30 Vous ne trouverez pas d'iniquité sur ma langue et la sottise ne résonnera pas sur mon palais.
7,1 Le séjour de l'homme sur terre n'est-il pas un combat ? ses jours comme ceux d'un journalier ?
1 ...
1 La vie de l'homme sur terre est un service militaire et ses jours sont comme ceux du mercenaire :
7,2 Comme l’esclave soupire après l’ombre comme le journalier attend son salaire
2 ...
2 comme l’esclave soupire après l’ombre et comme le mercenaire attend la fin de son service
7,3 ainsi j’ai en partage des mois de néant on m'a accordé des nuits de souffrance
3 ...
3 ainsi, moi aussi j’ai en partage des mois de néant, je ne compte plus mes nuits de peine !
7,4 Si je me couche je dis : — Quand me lèverai-je ?
À quand le soir ? Je suis rassasié d’angoisses jusqu’à l'aube.
4 ..
4 Si je dors, je dis : — Quand me lèverai-je ?
Mais de nouveau j'attends le soir et je suis rassasié de douleurs jusqu'aux ténèbres ;
7,5 Ma chair se couvre de vers et d’une croûte terreuse
ma peau se gerce et coule
5 ..
5 ma chair est couverte de moisissure et d'une sale poussière
ma peau est desséchée et contractée ;
7,6 Mes jours glissent plus vite que la navette ils se terminent faute de fil
6 ...
6 mes jours s'en vont plus vite que n'est coupé le fil du tisserand et les voici consumés, il n'y a plus aucun espoir !
7,7 Souviens-toi que ma vie n'est qu'un souffle, mon œil ne reviendra pas pour voir le bonheur.
7 ...
7,8 L’œil qui me voit ne me regardera plus
tes yeux seront sur moi mais je ne serai plus
8 ...
8 Je ne serai plus vu d'aucun regard humain :
tes yeux sur moi, je ne subsisterai pas !
7,9 Le nuage se dissipe et passe ainsi, celui qui descend au shéol n'en remontera pas ;
9 ...
9 Comme le nuage se dissipe et passe, ainsi celui qui sera descendu aux enfers n'en remontera pas ;
7,10 il ne retournera plus dans sa maison, son lieu ne le reconnaîtra plus.
10 ...
7,11 c’est pourquoi je ne retiendrai pas ma bouche
je parlerai dans l’angoisse de mon esprit
je me plaindrai dans l’amertume de mon âme :
11 ..
11 c’est pourquoi moi non plus, je ne retiendrai pas ma bouche
je parlerai dans l’angoisse de mon esprit
je palabrerai avec l’amertume de mon âme :
7,12 — Suis-je la mer ou un monstre marin pour que tu poses une barrière autour de moi ?
Vm'entoures d'une prison ?
12 ...
7,13 Quand je dis : — Mon lit me soulagera ma couche portera ma plainte
13 ...
13 Si je dis : — Mon lit me consolera, je me lèverai en parlant avec moi-même sur ma couche.
7,14 Tu m’effraies par des songes, tu m’épouvantes par des visions Vd'horreur.
14 ...
7,15 Mon âme choisit la pendaison et mes os la mort
15 ...
15 C'est pourquoi mon âme choisit la pendaison et mes os la mort.
7,16 Je méprise je ne vivrai pas pour l'éternité.
Arrête avec moi, mes jours sont vains !
16 ...
16 Je desespère de vivre davantage ;
épargne-moi car mes jours ne sont rien !
7,17 Qu’est-ce que l’homme pour que tu l'estimes
Vle magnifies et
Vou que tu y mettes ton cœur ?
Vdisposes ton cœur contre lui ?
17 ...
7,18 Que tu le visites chaque matin et que tu l'examines à chaque instant ?
18 ...
18 Tu le visites à l'aube et aussitôt tu te mets à l'éprouver...
7,19 Quand cesseras-tu d'être sur moi et me laisseras-tu avaler ma salive ?
19 ...
19 Jusqu'à quand ne m'épargneras-tu pas et ne me laisseras-tu pas avaler ma salive ?
7,20 J’ai péché ? que te fais-je gardien des hommes ?
Pourquoi m'as-tu pris pour cible ? Je suis pour moi une charge...
20 ...
20 J’ai péché. Que pourrais-je te faire, ô gardien des hommes ?
Pourquoi m'as-tu constitué dans l'opposition à toi et suis-je créé comme une charge pour moi-même ?
7,21 Pourquoi ne pardonnes-tu pas ma transgression et ne passes-tu pas sur ma faute ?
Voici, maintenant je me couche sur la poussière, tu me chercheras et je ne serai plus.
21 ..
21 Que n'enlèves-tu mon péché, et pourquoi n'éloignes-tu pas mon iniquité ?
Voici, je vais m'endormir dans la poussière et si tu me cherches au matin, je ne subsisterai pas.
8,1 Bildad le Shouite
VBaldad le Suïte répondit et dit :
1 ...
8,2 — Jusques à quand discoureras-tu ainsi ? Les paroles de ta bouche sont un vent puissant.
Vimpétueux.
2 ...
8,3 Dieu fausse-t-il le droit ? Ou Shaddaï fausse-t-il la justice ?
3 ...
3 Dieu ferait-t-il tomber le jugement ? Et le Tout-Puissant fausserait-il ce qui est juste ?
8,4 Si tes fils ont péché contre lui, il les a livrés aux mains de leur péché
Viniquité.
4 ...
8,5 Si toi tu cherches Dieu et tu implores Shaddaï
5 ...
5 Mais toi, si à l'aube tu t'es tourné vers Dieu et tu as supplié le Tout-Puissant,
8,6 si tu es pur et droit, certainement
Vaussitôt il veillera sur toi et rendra Vpaisible la demeure de ta justice
6 ...
8,7 Ven sorte que tes débuts ne seront que peu de chose et Vque ton avenir sera très abondant.
7 ...
8,8 Interroge donc les générations passées fonde-toi sur l’expérience de leurs pères
8 ...
8 Interroge donc les générations passées, explore avec soin la mémoire des pères
8,9 car nous sommes d’hier et nous ne savons rien nos jours sur la terre sont comme une ombre
9 ...
9 car nous sommes d’hier et nous ignorons que nos jours sur la terre sont comme une ombre.
8,10 n'est-ce pas eux qui t'instruiront et te parleront et de leur cœur sortiront des paroles
10 ...
10 Eux-mêmes t'instruiront et te parleront, et de leur cœur ils profèreront des paroles.
8,11 Le papyrus pousse-t-il sans marais ? Le roseau croît-il sans eau ?
11 ...
11 Le jonc pourrait-il vivre sans humidité ou le carex croît-il sans eau ?
8,12 Alors qu'il est encore tendre, sans qu’on le coupe il sèche avant toute herbe
12 ...
12 Alors qu'il est encore en fleur, sans qu’une main ne le coupe il sèche avant toute herbe.
8,13 Telles sont les voies de tous ceux qui oublient Dieu, l'espoir de l’impie
Vl'hypocrite périra.
13 ...
8,14 Sa confiance sera brisée son assurance est une toile d’araignée
14 ...
14 Sa folie ne lui plaira pas, sa confiance sera comme une toile d'araignée.
8,15 Il s’appuiera sur sa maison et elle ne tiendra pas
il s’y tiendra
Vla soutiendra et elle ne résistera pas.
15 ...
8,16 Il sera vigoureux en plein soleil il étendra ses rameaux sur son jardin
16 ...
16 Il apparaît humide avant que vienne le soleil, il étend ses rameaux dans son jardin
8,17 sur un tas ses racines s’entrelacent, il voit une maison de pierres.
17 sur un assemblage de pierres il dormira
Vtas de rochers ses racines seront serrées et parmi les cailloux
Vpierres il vivra
Vsera retenu.
17 ...
8,18 Si on l’arrache de son lieu celui-ci le renie : — Je ne t’ai pas vu.
Vconnu.
18 ...
8,19 Telle est la joie de son chemin : Vqu'à leur tour, de la poussière, d'autres germeront.
19 ...
8,20 Ainsi Dieu ne rejettera pas le pur
Vun homme simple, il ne prendra pas la main des malfaiteurs
20 ...
8,21 jusqu'à ce qu'il remplisse ta bouche de rires et tes lèvres de cris de joie.
21 ...
8,22 Tes ennemis seront couverts de honte et la tente des méchants ne sera plus
22 ...
22 Ceux qui te haïssent seront couverts de confusion et la tente des impies ne subsistera pas.
9,1 Job répondit et
VEt répondant, Job dit :
1 ...
9,2 — Vraiment je sais qu'il en est ainsi, comment donc un homme serait-il juste avec Dieu ?
2 ...
2 — Vraiment je sais qu'il en est ainsi et que l'homme ne peut être justifié comparé à Dieu.
9,3 S’il lui plaisait de contester
Vveut disputer avec lui, il ne lui répondrait pas à une chose sur mille
Vpourra répondre une chose sur mille.
3 ...
9,4 Cœur sage et grande force :
qui lui résisterait et serait en paix ?
4 ...
4 Il est sage de coeur et puissant de force : qui lui a résisté et a eu la paix ?
9,5 Il déplace les montagnes et elles ne le savent pas, elles qu'il renverse dans sa colère
5 ...
5 C'est lui qui a déplacé des montagnes, et ceux qu'il a renversé dans sa fureur ne s'en sont pas aperçus.
9,6 lui qui secoue la terre sur sa base, et ses colonnes sont ébranlées
6 ...
6 C'est lui qui ébranle la terre sur sa base, et dont ses colonnes sont renversées.
9,7 lui qui commande au soleil et il ne se lève pas ; quant aux étoiles, il les scelle
7 ...
7 C'est lui qui commande au soleil et il ne se lève pas, et qui renferme les étoiles comme sous un sceau.
9,8 Lui seul étend les cieux, il marche sur les hauteurs de la mer.
8 ...
8 C'est lui seul qui étend les cieux et qui marche sur les flots de la mer.
9,9 Il a créé la Grande Ourse, Orion, les Pléiades et la chambre du sud
9 ...
9 C'est lui qui a fait Arcturus, Orion, les Hyades et les intérieures du midi.
9,10 Il fait des prodiges sans mesure des merveilles sans nombre.
10 ...
10 C'est lui qui a fait de grandes choses, incompréhensibles et merveilleuses qui sont sans nombre.
9,11 Voici, il passe près de moi et je ne le vois pas il s'en va et je ne le comprends pas
11 ...
11 S'il venait à moi, je ne le verrais pas, s'il s'en allait, je ne m'en apercevrais pas.
9,12 S’il saisit, qui le fera rendre ? Qui lui dira : — Que fais-tu ?
12 ...
12 Si subitement il interrogeait, qui lui répondrait ? Qui peut lui dire : — Pourquoi agis-tu ainsi ?
9,13 Dieu sa colère ne revient pas sous lui s'inclinent les appuis de Rahav
13 ...
13 Dieu dont personne ne peut résister à la colère et sous lequel se courbent ceux qui portent l'orbe,
9,14 moi alors je lui répondrais ? je choisirais des paroles avec lui ?
14 ...
14 combien grand suis-je donc, moi, que j'aille lui répondre et parler avec lui avec mes propres mots ?
9,15 lui à qui même si j'étais juste je ne répondrais pas je chercherai la faveur de mon juge ?
15 ...
15 Quand j'aurais en moi quelque justice, je ne répondrais pas, mais j'implorerais mon juge
9,16 Si j'appelle et qu'il me répond je ne croirai pas qu'il ait écouté ma voix.
16 ...
16 et s'il me prêtait l'oreille lorsque je l'invoquerais, je ne crois pas qu'il écouterait ma voix !
9,17 Lui qui me brise
Vbrisera dans la tempête
Vun tourbillon et multiplie gratuitement
Vmultipliera sans raison mes blessures
17 ...
9,18 il ne me laisse pas reprendre mon souffle mais il me rassasie d'amertume :
18 ...
18 il ne concède pas à mon esprit de se reposer et il me remplit d'amertumes.
9,19 par la force ? Voici le puissant.
Par la justice ? Qui m'assignera ?
19 ...
19 Si on en appelle à la force il est le plus fort.
Si on en appelle à l'équité du juge personne n'oserait se dire témoin en ma faveur.
9,20 Si je suis juste ma bouche me condamnera
je suis pur il me déclarera coupable
20 ...
20 Si je voulais me justifier, ma propre bouche me condamnerait ;
si je voulais me montrer innocent, il me prouverait méchant.
9,21 Je suis pur ? Mon âme ne le sait pas je méprise ma vie.
21 ...
21 Quand bien même je serais simple, mon âme l'ignorerait et j'aurais du dégoût pour ma vie.
9,22 Elle est une, c'est pourquoi je dirai ; le pur et le méchant, lui il les achève
22 ...
22 Je dis une seule chose ; lui consume et l'innocent et l'impie.
9,23 Si un fléau tuait soudain ! Il se moque de la détresse des innocents.
23 ...
23 S'il flagelle, qu'il tue d'un coup et qu'il ne rie des peines de l'innocent.
9,24 La terre est livrée à la main d'un méchant
Vimpie, il couvre la face de ses juges.
Si ce n’est pas lui, qui est-ce donc ?
24 ...
9,25 Mes jours ont coulé
Vété plus vite
Vrapides qu'un coureur, ils ont fui et n'ont pas vu le bonheur,
25 ...
9,26 ils sont passés avec
Vcomme des barques de jonc
Vnavires portant des fruits, comme l’aigle qui fond sur sa proie.
26 ...
9,27 Si je dis : — Que j'oublie ma plainte que j'abandonne mon visage et que je sourie
27 ...
27 Si je disais : — Je ne parlerai plus ainsi, je change ma face et je me tords de douleur,
9,28 je m'effraie de toutes mes douleurs je sais que tu ne m'acquitteras pas.
28 ...
28 je crains toutes mes œuvres sachant que tu n'épargnerais pas le coupable.
9,29 Moi, je suis mauvais, pourquoi donc me fatiguerais-je en vain ?
29 ...
29 Si après tout je suis purement et simplement un impie, pourquoi aurais-je travaillé en vain ?
9,30 Si je me lavais dans l'eau de la neige et nettoyais mes paumes avec du savon
30 ...
30 Si j'étais propre comme l'eau de la neige et que mes mains brillaient comme étant les plus pures,
9,31 alors tu me plongerais dans un puits,
Vles ordures et mes vêtements me feraient horreur.
31 ...
9,32 car il n’est pas un homme comme moi pour que je lui réponde pour que nous allions ensemble en justice
32 ...
32 Car je n'aurai pas à répondre à un homme qui serait semblable à moi et qui pourrait être entendu avec moi en jugement à égalité.
9,33 Il n’y a pas entre nous d’arbitre qui pose sa main sur nous deux
33 ...
33 Il n’y a personne qui puisse inculper l'un et l'autre et poser sa main sur les deux.
9,34 Qu’il retire son bâton de dessus moi,
Vde moi sa verge, et que sa terreur ne me tourmente plus.
34 ...
9,35 je parlerai et ne le craindrai pas car je ne suis pas ainsi avec moi
35 ...
35 je parlerai et ne le craindrai pas ; car, effrayé, je ne peux répondre.
10,1 Mon âme est fatiguée de ma vie,
je laisserai sur moi ma plainte
je parlerai dans l’amertume de mon âme.
1 ...
1 Mon âme est fatiguée de ma vie,
j'abandonnerai mon discours contre moi-même,
je parlerai dans l'amertume de mon âme.
10,2 Je dirai à Dieu : — Ne me condamne pas, fais-moi connaître pourquoi tu es en conflit contre moi.
2 ...
2 Je dirai à Dieu : — Ne me condamne pas, indique-moi pourquoi tu me juges ainsi.
10,3 Est-ce bon pour toi de m'opprimer lorsque tu rejettes l’œuvre de tes mains
et fais briller le conseil des méchants ?
3 ...
3 Te semblerait-il bon de me calomnier et de m'opprimer, moi qui suis l'œuvre de tes mains,
et d'encourager le conseil des impies ?
10,4 As-tu des yeux de chair, verras-tu comme voit un homme ?
4 ...
10,5 Tes jours sont-ils comme ceux de l’homme, tes années sont-elles comme les jours du mortel
Vtemps humains
5 ...
10,6 pour que tu cherches ma faute et examines mon péché
6 ...
6 pour que tu t'enquières de mon iniquité, et que tu recherches mon péché ?
10,7 alors que tu sais que je ne suis pas coupable et que personne ne délivre de ta main ?
7 ...
7 Et tu saches que je n'ai rien fait d'impie puisqu'il n'y a personne qui puisse m'arracher de ta main.
10,8 Tes mains m’ont formé et m'ont façonné ensemble autour
Vtout entier dans mes contours, et Vainsi soudainement tu m'engloutis
Vme précipites dans un abîme !
8 Tes mains m’ont formé et m'ont façonné, ensuite ayant changé d'esprit tu m'as frappé.
8 ...
10,9 Souviens-toi, je tʼen prie, que tu m’as pétri comme l’argile et tu me fais revenir à la
Vréduis en poussière.
9 ...
10,10 Ne m’as-tu pas coulé
Vtrait comme le lait et fait cailler comme le fromage ?
10 ...
10,11 Tu m’as vêtu de peau et de chair, et avec des os et des nerfs tu m’as tissé
Vassemblé.
11 ...
10,12 Avec la vie tu m'as fait miséricorde tes soins m'ont gardé le souffle
12 ...
12 Tu m'as accordé la vie et la miséricorde et ta visite a gardé mon esprit.
10,13 et tu cachais cela dans ton cœur je sais que cela est avec toi.
13 ...
13 Bien que tu caches cela dans ton cœur, je sais cependant que tu te rappelles de toute chose.
10,14 Si je pèche, tu m’observes, tu n'es pas quitte de ma faute.
14 ...
14 Si je pèche et que sur l'heure tu m'épargnes, pourquoi ne souffres-tu pas que je sois purifié de mon iniquité ?
10,15 Si je suis coupable, malheur à moi !
Si je suis juste, je ne lève pas la tête, rassasié de honte et voyant ma détresse.
15 ..
15 Si j'ai été impie, malheur à moi !
Si je suis juste, je ne lèverai pas la tête, saturé d'affliction et de misère.
10,16 S'il s'exalte, tu me chasses comme un lion, tu recommences tes exploits contre moi
16 ...
16 À cause de l'orgueil tu me prendras comme une lionne et tu me tortureras de nouveau prodigieusement.
10,17 tu renouvelles tes témoins face à moi tu augmentes ta fureur contre moi, relèves et armée contre moi.
17 ...
17 Tu places tes témoins contre moi et augmentes ta colère à mon encontre, des peines m'assaillent.
10,18 Pourquoi m’as-tu fait sortir du sein
Vde la matrice ? Plût au ciel que j'eusse été consumé ! aucun œil ne m'aurait vu.
18 ...
10,19 Je serais
VJ'aurais été comme n'étant pas, j’aurais été porté du sein à la tombe.
Vtransporté de l'utérus au tombeau.
19 ...
10,20 Mes jours ne sont-ils pas courts ? Qu’il arrête !
Qu’il place loin de moi et que je sourie un peu !
20 ...
20 La brièveté de mes jours ne s'achèvera-t-elle pas bientôt ?
Permets-moi donc de me lamenter un peu sur ma douleur :
10,21 avant que je m’en aille d'où je ne reviendrai pas, dans une terredes ténèbres et de l’ombre de la mort
Vténébreuse et couverte d'une obscurité de mort,
21 ...
10,22 terre de ténèbres comme l'obscurité de l'ombre de la mort sans ordre où brille l'obscurité
22 ...
22 terre de misères et de ténèbres où habite l'ombre de la mort, et où il n'y a pas d'ordre, mais une horreur sempiternelle.
11,1 Alors Sophar de Naama prit la parole et
VRépondant alors, Sophar le Naamatite dit :
1 ...
11,2 — La multitude des paroles restera-t-elle sans réponse, et le bavard aura-t-il raison ?
V— Est-ce celui qui ne parle pas beaucoup et écoute, ou bien l'homme verbeux, qui sera justifié ?
2 ...
11,3 Tes vains propos feront-ils taire les gens ? Te moqueras-tu,
VEst-ce pour toi seul que les hommes se tairont ? Et lorsque tu auras raillé tous les autres, sans que personne ne te confonde ?
Vne seras-tu confondu par aucun ?
3 ...
11,4 Tu as V en effet dit : — Ma doctrine est pure
VMon discours est pur et je suis irréprochable à tes yeux.
Vdevant toi.
4 ...
11,5 Oh ! Si
VSi seulement Dieu voulait parler et ouvrait les lèvres pour te répondre
Vte parlait, s'il ouvrait ses lèvres à ton égard,
5 ...
11,6 s’il te révélait
Vpour te montrer les secrets de sa
Vla sagesse, les replis cachés de ses desseins,
Vet ô combien sa loi est multiple !
tu verrais alors que Dieu
VAlors tu comprendrais que Dieu te fait oublier une part de
Vexige beaucoup moins de toi que ce que mérite ton iniquité !
6 ...
11,7 Prétends-tu sonder les profondeurs
VMais peut-être percevras-tu les traces de Dieu,
atteindre la perfection du Tout-Puissant ?
Vet, déjà, atteindras-tu le Tout-puissant dans sa perfection ?
7 ...
11,8 Les hauteurs des
VIl est plus haut que les cieux : que feras-tu ? Plus profonde que le séjour des morts :
Vprofond que l'enfer : que sauras-tu ?
Vd'où en tireras-tu connaissance ?
8 ...
11,9 Sa mesure est plus longue que la terre et plus large que la mer :
9 ...
11,10 s’il fond sur le coupable, s’il l’arrête, s’il convoque le tribunal
Vrenverse toutes choses ou les réduit à une seule, qui s’y opposera ?
10 ...
11,11 MCar lui-mêmeV, en effet, connaît des hommes de vanité et il voit
Vla vanité des hommes et, voyant l'iniquité et il ne prête pas attention.
V, est-ce qu'il ne lui prêtera pas attention ?
11 ...
11,12 À cette vue, le fou même comprendrait, et le petit de l’onagre deviendrait raisonnable !
VC'est l'homme vain qui s'élève dans l'orgueil et, tel le petit de l'onagre, se pense né libre !
12 ...
11,13 Si
VToi, en revanche, tu as affermi ton cœur et tu as tendu les paumes
Vmains vers lui :
13 ...
11,14 si tu éloignes l’iniquité qui est dans tes mains
Véloignes de toi l’iniquité autant qu'il t'est possible , et que tu ne laisses pas l’injustice habiter sous
V l’injustice ne demeure pas dans ta tente
14 ...
11,15 alors tu lèveras un front
Vpourras montrer un visage sans tache, tu seras inébranlable et tu ne craindras plus ;
Vpas ;
15 ...
11,16 tu oublieras alors tes souffrances
Vaussi ta misère, tu t’en souviendras comme d'eaux totalement écoulées ;
16 ...
11,17 l’avenir se lèvera pour toi plus brillant que le midi
Vle soir, une lumière éclatante semblale à celle du midi se lèvera pour toi ;
les ténèbres se changeront en aurore !
Vet alors que tu te seras cru éteint, tu te lèveras comme l'étoile du matin !
17 ...
11,18 Tu seras plein de confiance, car il y a de l'espérance
Vl'espérance t'ayant été proposée, et tu épieras et tu te coucheras tranquille.
V, même enterré, tu dormiras tranquille :
18 ...
11,19 Tu
Vtu reposeras sans que nul ne t’épouvante et plusieurs flatteront ton visage.
Vle plus grand nombre implorera ta face.
19 ...
11,20 Quant aux méchants
Vimpies, leur yeux se consumeront,
Vs'éteindront, pour eux, pas de refuge ;
Vtoute possibilité de fuir s'éloignera d'eux leur espérance est le souffle d’un mourant !
Vet leur espérance : l'abomination de l'âme !
20 ...
12,1 Job répondit et dit :
1 ...
12,2 — Vraiment vous êtes le peuple
VAinsi vous, vous êtes les seuls hommes et avec vous mourra la sagesse ?
2 ...
12,3 Moi aussi, j’ai un cœur comme vous je ne vous cède en rien
avec qui n'y aurait-il pas cela ?
3 ...
3 Moi aussi j'ai un cœur comme vous, et je ne vous suis pas inférieur ;
qui, en effet, ignore ce que vous savez ?
12,4 Je suis la risée de mes amis quand j'invoquais Dieu il me répondait
moquerie du juste innocent.
4 ...
4 Celui qui est raillé par ses amis comme moi invoquera Dieu, et il l'exaucera,
car la simplicité du juste est tournée en dérision.
12,5 Honte au malheur ! [... à l'aise ?] prêt pour le pied qui glisse
5 ...
5 C'est une lampe méprisée par les réflexions des riches, prête pour le temps voulu.
12,6 Les tentes des pillards sont en paix tranquillité pour ceux qui secouent Dieu
pour celui qui porte Dieu dans sa main
6 ...
6 Les tentes des pillards sont dans l'abondance, et ils outragent Dieu avec audace,
alors que c'est lui qui a tout livré entre leurs mains.
12,7 Mais
VCertes, interroge les bêtes et elles t’instruiront, les oiseaux du ciel et ils te diront
Vl'indiqueront,
7 ...
12,8 ou bien parle à la terre et elle t’enseignera,
Vte répondra, et les poissons de la mer te
Vte le raconteront.
8 ...
12,9 Qui ne sait parmi tous ces êtres que la main de YHWH a fait cela
9 ...
9 Qui ignore que toutes ces choses, c'est la main du Seigneur qui les a faites ?
12,10 lui qui a dans sa main l’âme de tout ce qui vit et le souffle de toute chair humaine ?
10 ...
10 C'est dans sa main que sont l'âme de tout ce qui vit, et l'esprit de toute chair d'homme.
12,11 L’oreille n'examine-t-elle pas les paroles et le palais ne goûte-t-il pas la nourriture ?
11 ...
11 N'est-ce pas l’oreille qui distingue les mots et le palais la saveur des aliments ?
12,12 Chez les anciens est la sagesse, et dans une longue vie l'intelligence
Vla prudence.
12 ...
12,13 Avec
VEn lui la sagesse et la puissance, à lui
Vc'est lui qui possède le conseil et l’intelligence.
13 ...
12,14 Voici, il détruit et on ne rebâtit pas il ferme sur l’homme et on n'ouvre pas
14 ...
14 S'il détruit, il n'y a personne qui construira et s'il enferme un homme, nul de pourra lui ouvrir.
12,15 Voici,
VS' il retient les eaux, elles tarissent
Vtout se desséchera ; il les envoie
Vlâche, elles bouleversent
Vravageront la terre.
15 ...
12,16 À lui la force et le succès à lui celui qui erre et celui qui égare
16 ...
16 En lui la puissance et la sagesse, il connaît et celui qui trompe et celui qui est trompé.
12,17 Il fait marcher nus-pieds les conseillers
Vmène les conseillers à une fin insensée, il rend fous les juges
Vet les juges à la stupidité.
17 ...
12,18 Il ouvre la discipline
Vle baudrier des rois et attache une ceinture à
Vceint d'une corde leurs reins.
18 ...
12,19 Il fait marcher les prêtres nus-pieds, il renverse les puissants.
19 ...
19 Il emmène les prêtres sans gloire, et il renverse les grands.
12,20 Il enlève les lèvres aux confirmés et prend le jugement aux vieillards
20 ...
20 Il change les lèvres des hommes véridiques, en ôtant l'enseignement des vieillards.
12,21 Il verse le mépris sur les nobles et il fait tomber la ceinture des forts
21 ...
21 Il verse le mépris sur les princes, en relevant ceux qui avaient été opprimés.
12,22 Il
VC'est lui qui révèle les vallées
Vprofondeurs des ténèbres et dévoile dans la lumière l’ombre de la mort.
22 ...
12,23 Il fait croître les nations, et il les anéantit ; il les étend et il les resserre.
23 C'est lui qui multiplie les nations et les perd, et qui, après les avoir renversées, les restaure à l'identique.
12,24 Il enlève le cœur des chefs de la terre et les égare dans des déserts sans chemin
24 ...
24 C'est lui qui change le cœur des princes des peuples de la terre, qui les trompe afin qu'ils marchent vainement dans une voie sans issue.
12,25 ils tâtonnent
VIls tâtonneront comme dans les ténèbres sans lumière, et il les fait
Vfera errer comme un ivrogne
Vdes ivrognes.
25 ...
13,1 Voilà que mon œil a tout vu mon oreille a entendu et l'a compris
1 ...
1 Voilà : toutes ces choses mon œil les a vues, mon oreille les a entendues et je les ai comprises une à une.
13,2 Ce que vous savez, moi aussi, je le sais, je ne vous cède en rien.
2 ...
2 Je sais, moi aussi, selon votre science, et je ne suis pas inférieur à vous.
13,3 Mais je parlerai à Shaddaï je désire argumenter contre Dieu.
3 ...
3 Mais cependant, c'est au Tout-Puissant que je parlerai, c'est avec Dieu que je veux régler mes comptes,
13,4 Mais vous vous n’êtes que des plâtriers de mensonge vous êtes tous d'inutiles médecins.
4 ...
4 en montrant avant tout que vous êtes des forgeurs de mensonge et des adorateurs de doctrines perverses.
13,5 Qui fera que vraiment vous vous taisiez ? Ce serait pour vous une sagesse.
5 ...
5 Si seulement vous gardiez le silence ! Vous pourriez passer pour sages.
13,6 Écoutez je vous prie mon blâme,
Vmes blâmes, soyez attentifs au litige
Vjugement de mes lèvres.
6 ...
13,7 Direz-vous une injustice pour Dieu ? direz-vous pour lui un mensonge ?
7 ...
7 Dieu a-t-il besoin de votre mensonge pour que vous parliez en son nom de manière trompeuse ?
13,8 Relevez-vous sa face ? Est-ce pour Dieu que vous plaidez ?
8 ...
8 Acceptez-vous sa face ? Cherchez-vous à juger en faveur de Dieu ?
13,9 Serait-il bon qu'il vous scrute ? Le tromperez-vous comme on trompe un homme ?
9 ...
9 Ou bien cela lui plaira-t-il, lui à qui rien ne peut être caché ? Ou bien sera-t-il trompé comme un homme par vos tromperies ?
13,10 Certainement il vous condamnera si en secret vous faites acception des personnes.
10 ...
10 Lui-même vous accusera, parce qu'en secret vous acceptez sa face.
13,11 Sa majesté ne vous épouvantera-t-elle pas ? Sa crainte ne tombera-t-elle pas sur vous ?
11 ...
11 Dès qu'il s'agitera, il vous troublera et sa terreur fondra sur vous.
13,12 Vos sentences sont des proverbes de cendre vos dos sont des dos de boue
12 ...
12 Votre mémoire sera comparable à la cendre et vos nuques seront réduites en boue.
13,13 Taisez-vous devant moi et moi, je parlerai quoi qu'il m'arrive
13 ...
13 Taisez-vous un peu pour que je dise tout ce que mon esprit me suggèrera.
13,14 C'est pourquoi je prendrai ma chair entre mes dents je mettrai mon âme dans ma main
14 ...
14 Pourquoi lacèrerais-je ma chair avec mes dents ? Je porte mon âme dans mes mains.
13,15 Ainsi il me tuera, je n'attends rien
mais je défendrai mes chemins devant sa face
15 ...
15 Quand bien même me tuerait-il, c'est en lui que j'espérerais ; j'exposerai donc mes voies en sa présence
13,16 Mais c'est lui mon salut
car l'impie ne va pas devant sa face
16 ...
16 et lui-même sera mon sauveur ;
car aucun hypocrite ne viendra en sa présence.
13,17 Écoutez donc ma parole, que ma déclaration soit dans vos oreilles.
17 ...
17 Écoutez ma parole, prétez l'oreilles à des énigmes.
13,18 Voici donc, j'ai introduit la justice je sais que moi, je suis juste
18 ...
18 Si j'étais jugé, je sais que je serais trouvé juste.
13,19 Qui est celui qui plaidera contre moi ? Car maintenant je me tais et je meurs
19 ...
19 Qui est celui qui plaidera contre moi ? Qu'il vienne ! Pourquoi me consumerais-je en me taisant ?
13,20 Seulement ne Vme fais pas deux chosesM avec moi, alors
Vet je ne me cacherai pas loin de ta face.
20 ...
13,21 Éloigne ta main de Mdessus moi et que ta terreur ne m’épouvante pas.
21 ...
13,22 AppelleV-moi et moi, je Vte répondrai ou
Vou tout au moins je parlerai et tu me répliqueras
Vtoi, réponds-moi !
22 ...
13,23 Combien ai-je de fautes
Vd'iniquités et de péchés ? Fais-moi connaître ma transgression
VMontre-moi mon crime et mon péché.
Vdélit.
23 ...
13,24 Pourquoi caches-tu ta face et me considères-tu comme ton ennemi ?
24 ...
13,25 Effraies-tu une feuille agitée ? Poursuis-tu une paille sèche
25 ...
25 Contre une feuille emportée par le vent, tu déploies ta puissance, et tu poursuis une paille sèche.
13,26 pour que tu écrives sur moi des choses amères pour que tu me charges des fautes de ma jeunesse ?
26 ...
26 Car tu écris contre moi des choses amères et tu veux me consumer pour les péchés de mon adolescence,
13,27 tu mets
Vas mis mon pied dans les ceps, tu observes
Vas observé tous mes chemins, et tu limites
Vas considéré les traces de mes piedsV.
27 ...
13,28 et lui, il se décompose comme un arbre mort la mite le dévore comme un vêtement.
28 ...
28 Moi qui suis consumé comme une chose putréfié et comme un vêtement qui est rongé par une teigne.
14,1 L’homme né de la femme, est court en jours
Vvit peu de temps, et riche en souffrances.
Vest rempli de beaucoup de misères.
1 ...
14,2 Comme une fleur, il s'élève et il est coupé,
Vbroyé, et il fuit comme l'ombre et ne tient pas
Vjamais il ne demeure dans un même état.
2 ...
14,3 c’est donc sur ça que tu ouvres ton œil ! et c'est moi que tu mènes en justice contre toi
3 ...
3 Et tu penses qu'il soit convenable d'ouvrir de cette manière ton œil sur lui et de le conduire avec toi en jugement !
14,4 Qui tirera du pur de l’impur ? Personne
4 ...
4 Qui peut rendre pur ce qui est conçu de la semence impure ? N'es-tu pas, toi, le seul ?
14,5 Si ses jours sont décidés le nombre de ses mois est avec toi
tu as posé une règle elle ne sera pas transgressée.
5 ...
5 Les jours de l'homme sont brefs, le nombre de ses mois est devant toi,
tu as fixé pour eux des bornes qui ne pourront être dépassées.
14,6 Détourne de lui ton regard qu’il se repose, jusqu’à ce qu’il goûte comme un journalier son jour
6 ...
6 Éloigne-toi un peu de lui pour qu'il se repose, jusqu'à ce que vienne son souhait, comme au mercenaire son jour.
14,7 Car l'
VL'arbre a de l'espoir : s'il est coupé il pousse
Vil reverdit encore et ses rejetons ne s'arrêtent pas.
Vrameaux se multiplient.
7 ...
14,8 Si sa racine vieillit dans la terre et son tronc
Vsa souche meurt dans la poussière,
8 ...
14,9 à l'odeur de l'eau il bourgeonnera il produira un branchage comme un plant
9 ...
9 à l'odeur de l'eau il germera, il produira une frondaison comme lorsqu'il a été planté pour la première fois.
14,10 Mais l’homme meurt et s'affaisse il expire où est-il ?
10 ...
10 Mais l’homme, quand il sera mort, nu et consumé, je vous le demande, où est-il ?
14,11 Les eaux s'évaporent de la mer le fleuve se tarira et sèchera
11 ...
11 De même que les eaux des mers se retirent et que le fleuve tari s'assèche,
14,12 l'homme se couche et ne se lève pas
tant qu'il y aura les cieux ils ne se réveilleront pas ils ne sortiront pas de leur sommeil
12 ...
12 ainsi l'homme, s'il s'endort ne se relèvera pas ;
jusqu'à ce que le ciel se brise, il ne se réveillera pas, et il ne sortira pas de son sommeil.
14,13 Qui me donnera que tu me caches dans le shéol ?
Tu me dissimuleras jusqu'à ce que revienne ta colère
tu mettras pour moi une limite et te souviendras de moi.
13 ...
13 Qui m'accordera cela, afin que tu me protèges dans l'enfer
que tu me caches jusqu'à ce que ta colère soit passée,
et que tu m'assignes un temps où tu te souviendras de moi ?
14,14 Si l'homme mourrait et vivait
j'attendrais tous les jours de mon service jusqu'à ce que vienne le changement
14 ...
14 Penses-tu que l'homme mort revive ?
Tous ces jours désormais que je passe à combattre, j'attends que vienne mon changement.
14,15 Tu appelleras et moi, je te répondrai, tu languiras après
Vtendras ta main droite à l'ouvrage de tes mains.
15 ...
14,16 Mais maintenant tu comptes mes pas tu ne regardes pas à mon péché
16 ...
16 Tu as, sans doute, compté mes pas, mais tu pardonneras mes péchés ,
14,17 ma transgression est scellée dans un sac et tu maquilles ma faute
17 ...
17 tu as scellé mes fautes comme dans un sac, mais tu as guéri mon iniquité.
14,18 Pourtant la montagne s'effondre en tombant, le rocher quitte sa place
18 ...
18 La montagne disparaît en s'écroulant et le rocher est détaché de son lieu,
14,19 les eaux érodent les pierres leur ruissellement submerge la poussière de la terre.
Tu détruis l'espoir de l'homme
19 ...
19 les eaux creusent les pierres, les débordement consume progressivement la terre :
C'est d'une manière semblable que tu anéantiras l'homme,
14,20 tu le domines pour toujours et il s'en va
ayant changé son visage tu le renvoies
20 ...
20 tu l'as revigoré pour peu de temps, afin qu'il disparaisse perpétuellement ;
tu changeras sa face et le renverras.
14,21 Ses enfants sont honorés il ne le sait pas ils sont humiliés il l’ignore
21 ...
21 Que ses enfants soient nobles ou ignobles, il ne le saura pas.
14,22 Cependant sa chair souffre pour lui et son âme se lamente sur lui.
22 ...
22 Toutefois sa chair, tant qu'il vivra, souffrira, et son âme pleurera sur lui.
7,6 mes jours s'en vont plus vite que n'est coupé le fil du tisserand et les voici consumés Tissage et tressage symboles de la condition humaine Éclose non seulement dans les cours, mais aussi dans les ateliers des artisans, la sagesse biblique détecte dans les travaux manuels de nombreux symbolismes existentiels profonds. Elle est sensible en particulier à ceux qui émergent des activités de fil et d’aiguilles, où doivent s’allier patience et dextérité, du côté de l’artisan, et où la solidité de l’étoffe doit triompher de la fragilité du fil, du côté de la toile. En résultent de beaux symboles, depuis l’image du Dieu tisserand, jusqu’à celle de la condition humaine, alternance de bonheurs et de malheurs où l’homme se sent filé, tressé, brodé, ou usé, troué, stoppé, reprisé, ravaudé, raccomodé…
La plasticienne contemporaine Nicole Dufour renouvelle cette méditation. Elle explore les virtualités symboliques du tissage dans des sortes de gammes visuelles où se voit le temps, la patience et l’habileté du filage, le temps et la complication du tissage, les stoppages, reprisages ou ravaudages comme autant de symboles des (més-)aventures de la chair.
7,14 tu m'effraies par des songes Job effrayé
Les Illustrations du Livre de Job est un livre d'artiste de
, publié en 1826, composé d'une série de vingt-deux gravures en taille-douce, qui illustrent le Livre de Job. Cette série, éditée à 315 exemplaires, est complétée par deux séries d’aquarelles préparatoires sur le même sujet (en 1805-1806 et en 1821), et par plusieurs autres œuvres. Considérée comme une des plus hautes réalisations de dans le domaine du livre d'art et l'un des chefs-d'œuvre de la gravure, cette série a été aussi un des rares succès commercial et critique pour7,20s Pourquoi m'as-tu mis contre toi ? Job au désespoir
11,1–20 La figure de l'orant qu'incarne Job ici, (Jb 11,13) a été représentée dès les premiers temps de l'ère chrétienne, comme sur cette fresque de Noé dans une catacombe romaine :
Noé est ici représenté les bras ouverts, le regard vers le ciel. Une colombe apparaît en tenant dans son bec des branches de laurier, symbole de l'Esprit-Saint qui descend pour répondre à sa supplication.
9,23 il ne rie des peines de l'innocent Réflexions concernant l'amour de Dieu et le malheur Ce verset est repris par la philosophe Simone dans son essai « L’amour de Dieu et le malheur », figurant dans le recueil Pensées sans ordre concernant l’amour de Dieu, (Espoir), Paris : Gallimard, 1962. À cause de ce verset, elle n’hésite pas à considérer Job comme un archétype du malheur : à l’image du Christ, il éprouve de la façon la plus profonde l’absence même de Dieu.
La philosophe commence par une distinction entre malheur et souffrance. Si la souffrance ne laisse pas de trace de son passage, le malheur « s’empare de l’âme et la marque, jusqu’au fond, d’une marque qui n’appartient qu’à lui, la marque de l’esclavage » (→, 85). Irréductible, le malheur frappe l’âme durablement et déracine la vie de celui qui en est affecté. C’est dans les profondeurs du malheur que se manifeste l’absence de Dieu. Cette expérience d'abandon, de solitude et de désarroi est celle-là même qui : « a contraint le Christ à supplier d’être épargné, à chercher des consolations auprès des hommes, à se croire abandonné de son Père » ( Pensées→, 88). Pensées
Dans les tréfonds du malheur, l’homme éprouve le néant, la vacuité, l’inanité qui tarit l’amour :
Dans le gouffre du malheur, se creuse la distance entre l’homme et Dieu :
Paradoxalement, cette distance incommensurable peut être source d’une infinie détresse tout comme d’un amour infini :
La distance d’avec Dieu, proportionnelle au malheur, peut se résorber grâce à l’amour de Dieu, le seul qui sauve. En ce monde déterministe, régi par des mécanismes aveugles, où les horreurs sont comme les plis imprimés aux vagues par la pesanteur et les criminels comme des tuiles que le vent détache et qui tombent au hasard (image que Weil reprend à
), l’auteur avance l’amour, non comme une affectation ou un sentiment mais comme volonté :Dans le malheur l’homme perd pied. Transpercé, il est cloué, l’âme perforée en son centre. Il subit, endure, pâtit, n’a aucune prise : « Il se débat comme un papillon qu’on épingle vivant sur un album. Mais il peut à travers l’horreur continuer à vouloir aimer » (ibid.).
Le seul soulagement possible est la Croix :
En effet, la croix du Christ éclaire le malheur. Dans le silence de Dieu, en son absence même, un visage apparait, le visage de l’amour : « Le vrai malheur, une seule chose permet d’y consentir, c’est la contemplation de la Croix du Christ. Il n’y a rien d’autre. Cela suffit. » (→, 125) Pensées