La Bible en ses Traditions

Job 6,1–7,11

M G S
V

Job répondit et dit :

Or, répondant, Job dit : 

M
G S
V

— Oh ! S’il était possible de peser mon affliction et de mettre ensemble mes calamités dans la balance !

...

— Si mes péchés qui m'ont mérité la colère et la calamité que je subis pouvaient être pesés à la statère,

Car déjà elles pèsent plus que le sable de la mer

Voilà pourquoi mes paroles sont englouties

...

celle-ci semblerait plus alourdie que par le sable de la mer !

De là vient que mes mots aussi sont pleins de douleur

Car les flèches de Shaddaï sont sur moi mon esprit en boit le venin les terreurs de Dieu s'alignent contre moi

...

que les flèches du Seigneur sont en moi, que l'inflammation qu'elles provoquent épuise mon esprit et que les terreurs du Seigneur combattent contre moi...

L'âne sauvage rugit-il sur l’herbe ? Le bœuf mugit-il sur son fourrage ?

...

Est-ce qu'un onagre rugira alors qu'il aura disposé d’herbe ? Ou le bœuf mugira-t-il, alors qu'il se sera tenu devant une crèche pleine ? 

Mange-t-on de [la nourriture] fade sans sel ?

Y a-t-il du goût dans la sève du pourprier ? 

...

Ou pourra-t-on manger une nourriture fade qui n'est pas assaisonnée avec du sel ?

Ou quelqu'un peut-il goûter ce qui, une fois goûté, apporte la mort ?

Mon âme refuse d'y toucher elles sont ma nourriture de malade 

...

Ce qu'auparavant mon âme ne voulait pas toucher : voilà maintenant, à cause de l'angoisse, mes victuailles !

M V
G S

Qui fera que ma requête soit exaucée ? Dieu me donneraV-t-il l'espoir.

Vce que j'attends ?

...

M
G S
V

Que Dieu le veuille et il me brisera qu'il étende sa main et il m'achèvera 

...

Que celui qui a commencé me broie lui-même, qu'il donne libre cours à sa main et m'achève ?

10 Et j'aurai encore une consolation je me réjouirai dans l'angoisse qu'il ne m'épargne pas car je n'ai pas caché les paroles du Saint 

10 ...

10 Et que ce soit là ma consolation ; que, m'affligeant de douleur, il ne m'épargne pas, et que je ne contredise pas les paroles du Saint.

M V
G S

11 Car quelle est ma force pour que j’attende

Vje tienne ? Quelle est ma fin pour que je prolonge ma vie ?

Vprenne patience ? 

11 ...

12 Ce n'est pas une force de pierre, que ma force, et ma chair n'est pas d'airain.

12 ...

M
G S
V

13 Ne suis-je pas privé de toute aide ? le succès n'est-il pas éloigné de moi ? 

13 ...

13 Voici que je n'ai plus de secours en moi-même, et mes proches aussi se sont éloignés de moi.

14 Le malheureux a la miséricorde de son compagnon et il abandonnera la crainte de Shaddaï 

14 ...

14 Celui qui prive son ami de la miséricorde, délaisse la crainte du Seigneur. 

15 Mes frères ont été perfides comme le torrent comme le lit des torrents qui disparaissent

15 ...

15 Mes frères ont passé devant moi comme le torrent qui furtivement traverse les vallées.

16 Assombris à cause de la glace, la neige se cache sur eux.

16 ...

16  Ceux qui craignent la gelée, la neige se précipitera sur eux.

17 Au temps de la sécheresse ils s’évanouissent à la chaleur ils disparaissent de leur place

17 ...

17 Au temps où ils seront dispersés, ils périront et dès que viendra la chaleur, ils disparaitront de leur place.

M V
G S

18 Leurs cours se détourneront du chemin, ils marcheront dans le vide et périront.

VLes sentiers de leurs pas sont embrouillés ; Ils marcheront sur le vide et ils périront.

18 ...

M
G S
V

19 Les chemins de Théma les guettent les routes de Saba les attendent

19 ...

19 Considérez les sentiers de Théman, les routes de Saba et attendez un peu :

20 ils sont honteux parce qu'ils avaient eu confiance ils arrivent à eux et sont confondus

20 ...

20 ils sont confondus parce que j'ai espéré. Ils sont venus jusqu'à moi et ils ont été couverts de honte. 

21 Ainsi maintenant vous êtes ? Non. Vous voyez la terreur et vous craignez

21 ...

21 Maintenant vous êtes venus et seulement en voyant ma plaie vous craignez.

M V
G S

22 Est-ce parce que je vous aurais dit : — Donnez-moi quelque chose et offrez-moi de vos biens ? 

22 ...

M
G S
V

23 Délivrez-moi de la main de l’oppresseur et rachetez-moi des violents ? 

23 ...

23 Ou : — Délivrez-moi de la main de l'ennemi et arrachez-moi à la main des forts ? 

24 Enseignez-moi, moi, je me tairai faites-moi comprendre en quoi me suis-je trompé.

24 ...

24 Enseignez-moi, moi, je me tairai ; et si par hasard j'ai ignoré quelque chose, instruisez-moi !

25 En quoi des paroles justes seraient-elles blessantes ? quel reproche reprochez-vous ? 

25 ...

25 Pourquoi dénigrez-vous des paroles de vérité alors que, d'entre vous, il n'est personne qui puisse argumenter : 

26 Discutez-vous pour réprouver un discours ? les paroles du désespéré sont pour le vent 

26 ...

26 vous n'apprêtez de discours que pour blâmer et vous proférez des mots en l'air !

27 Mais vous tombez sur l'orphelin et vous trahissez votre compagnon 

27 ... 

27 Mais vous vous ruez sur l'orphelin et vous tâchez de renverser votre ami.

28 Maintenant veuillez vous tourner vers moi vous mentirais-je en face ? 

28 ... 

28 Achevez donc ce que vous avez commencé, prêtez l'oreille et voyez si je mens.

29 Revenez ne soyez pas injustes revenez encore ma justice est là

29 ...

29 Répondez, je vous prie sans acharnement et, en parlant, jugez ce qui est juste.

30 Y a-t-il de l’iniquité sur ma langue mon palais ne discerne-t-il pas le mal ?

30 ...

30 Vous ne trouverez pas d'iniquité sur ma langue et la sottise ne résonnera pas sur mon palais.

7,1 Le séjour de l'homme sur terre n'est-il pas un combat ? ses jours comme ceux d'un journalier ? 

...

La vie de l'homme sur terre est un service militaire et ses jours sont comme ceux du mercenaire :

7,2 Comme l’esclave soupire après l’ombre comme le journalier attend son salaire

...

comme l’esclave soupire après l’ombre et comme le mercenaire attend la fin de son service

7,3 ainsi j’ai en partage des mois de néant on m'a accordé des nuits de souffrance 

...

ainsi, moi aussi j’ai en partage des mois de néant, je ne compte plus mes nuits de peine !

7,4 Si je me couche je dis : — Quand me lèverai-je ?

À quand le soir ? Je suis rassasié d’angoisses jusqu’à l'aube.

..

Si je dors, je dis : — Quand me lèverai-je ?

Mais de nouveau j'attends le soir et je suis rassasié de douleurs jusqu'aux ténèbres ;

7,5 Ma chair se couvre de vers et d’une croûte terreuse

ma peau se gerce et coule

..

ma chair est couverte de moisissure et d'une sale poussière

ma peau est desséchée et contractée ;

7,6 Mes jours glissent plus vite que la navette ils se terminent faute de fil

...

mes jours s'en vont plus vite que n'est coupé le fil du tisserand et les voici consumés, il n'y a plus aucun espoir !

M V
G S

7,7 Souviens-toi que ma vie n'est qu'un souffle, mon œil ne reviendra pas pour voir le bonheur.

... 

M
G S
V

7,8 L’œil qui me voit ne me regardera plus

tes yeux seront sur moi mais je ne serai plus

...

Je ne serai plus vu d'aucun regard humain : 

tes yeux sur moi, je ne subsisterai pas !

7,9 Le nuage se dissipe et passe ainsi, celui qui descend au shéol n'en remontera pas ;

...

Comme le nuage se dissipe et passe, ainsi celui qui sera descendu aux enfers n'en remontera pas ;

M V
G S

7,10 il ne retournera plus dans sa maison, son lieu ne le reconnaîtra plus.

10 ...

M
G S
V

7,11 c’est pourquoi je ne retiendrai pas ma bouche 

je parlerai dans l’angoisse de mon esprit

je me plaindrai dans l’amertume de mon âme :

11 ..

11 c’est pourquoi moi non plus, je ne retiendrai pas ma bouche 

je parlerai dans l’angoisse de mon esprit

je palabrerai avec l’amertume de mon âme :

Réception

Arts visuels

7,6 mes jours s'en vont plus vite que n'est coupé le fil du tisserand et les voici consumés Tissage et tressage symboles de la condition humaine Éclose non seulement dans les cours, mais aussi dans les ateliers des artisans, la sagesse biblique détecte dans les travaux manuels de nombreux symbolismes existentiels profonds. Elle est sensible en particulier à ceux qui émergent des activités de fil et d’aiguilles, où doivent s’allier patience et dextérité, du côté de l’artisan, et où la solidité de l’étoffe doit triompher de la fragilité du fil, du côté de la toile. En résultent de beaux symboles, depuis l’image du Dieu tisserand, jusqu’à celle de la condition humaine, alternance de bonheurs et de malheurs où l’homme se sent filé, tressé, brodé, ou usé, troué, stoppé, reprisé, ravaudé, raccomodé… 

Art contemporain

Nicole Dufour (1957-),,,,),, Jours sur toile, variations, (papier tressé, encre de Chine, vernis, 2004-5), 40 x 70 cm chacune, Kyoto (Japon)

Coll. de l’artiste  D.R. Nicole Dufour→ © BEST aisbl,  Jb 7,6 ; Is 38,12

La plasticienne contemporaine Nicole Dufour renouvelle cette méditation.  Elle explore les virtualités symboliques du tissage dans des sortes de gammes visuelles où se voit le temps, la patience et l’habileté du filage, le temps et la complication du tissage, les stoppages, reprisages ou ravaudages comme autant de symboles des (més-)aventures de la chair.