La Bible en ses Traditions

Jean 1,1–13

Byz V S TR Nes

VICI COMMENCE L'ÉVANGILE SELON JEAN

Au commencement

VDans le principe était le Verbe

le Verbe était [tourné] vers

Vauprès de Dieu

et Dieu le Verbe [l']était.

Il était au commencement [tourné] vers

Vdans le principe auprès de Dieu.

Tout a été fait par lui

et sans lui rien n'a été fait

de ce qui a été fait.

En lui était la vie

et la vie était la lumière des hommes.

Et la lumière brille dans les ténèbres

et les ténèbres ne l’ont pas saisie.

Advint un homme envoyé de Dieu son

Vdont le  nom était « Jean » :

lui vint en témoignage

pour témoigner de la lumière

afin que tous vinssent à croire par lui ;

celui-là n'était pas la lumière

mais « pour rendre témoignage à la lumière ».

C'était la vraie lumière, qui éclaire tout homme venant dans ce monde.

VLa lumière, la véritable, qui illumine tout homme était en train de venir dans le monde.

10 Dans le monde il était et le monde par lui a été fait

et le monde ne l’a pas connu.

11 Il vint chez lui et les siens ne l’ont pas accueilli.

12 Mais à tous ceux qui l’ont reçu il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu :

à ceux qui croient en son nom

13 [eux] qui non des sangs

ni d'un vouloir de chair

ni d'un vouloir d'homme

mais de Dieu sont engendrés.

Vnés.  

Réception

Musique

6s Envoyé de Dieu

21e s.

Alexander Campkin (b. 1984), Sent from God, 2011

Huw Morgan (dir.), The Southwark Cathedral Merbecke Choir, Zoe Silkstone (soprano)

© Licence YouTube standard→, Jn 1,6s

Paroles

6 There was a man sent from God, whose name was John. 7 The same came for a witness, to bear witness of the Light, that all men through him might believe.

Il y eut un homme envoyé par Dieu, dont le nom était Jean. Il vint en témoignage, pour rendre témoignage à la Lumière, pour que tous les hommes crussent par lui.

Compositeur

Alexander Campkin (né le 26 juin 1984) est un compositeur et chef d'orchestre de musique classique contemporaine anglaise .

Liturgie

6s Fuit homo

Graduel « Fuit homo »

Graduel - Fuit homo

Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux

© Abbaye du Barroux→, Jn 1,6s

Arts visuels

2 Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu Épigraphie chrétienne grecque tardoantique (200-750 ap. J.-C.)  Byz : I(ēsou)s CH(risto)s; en archē ēn ho logos kai ho logos ēn pros ton theon.

Anonyme, Moule eucharistique (marbre taille et gravé, Palestine ?, 6e s.), diam. 21 cm, tampon de marbre pour la confection du pain eucharistique

(in Un musée palestinien. Notice sur le musée archéologique de Notre-Dame de France à Jérusalem, Germer-Durand, Paris : Maison de la Bonne Presse, 1907, 28)

Musée de Notre-Dame de France, Jérusalem (Israël) jusque ca. 1948-1949 ; perdu © digitalisation BEST aisbl

Le moule, disparu lors de la conquête de Jérusalem en 1948, porte : I(ēsou)s CH(risto)s; en archē ēn ho logos kai ho logos ēn pros ton theon (« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu »). Le voici in situ dans le musée disparu, sur un cliché ancien : 

Anonyme, Vue de la salle de présentation du moule eucharistique

Musée de Notre-Dame de France, Jérusalem jusque ca. 1948-1949 ; perdu © Pères Assomptionnistes de Jérusalem - digitalisation Couvent Dominicains - É.B.A.F

2.29b Invention de la « bulle » du neuvième art dans l'épigraphie chrétienne latine tardoantique (200-750) ?  Un fresquiste antique semble avoir inventé les « bulles » des bande dessinées en mettant en parallèle les paroles de Jean l'évangéliste et de Jean le Baptiste !  Son œuvre offre, en effet, un exemple frappant d’interaction entre l’image et le texte. Les citations bibliques n'y ont aucune fonction d'identification des personnages représentés (étant donné la présence de légendes appropriées), mais constituent en quelque sorte la bande-son de la composition à laquelle elles participent visuellement aussi, grâce à la mise en page particulière. 

Anonyme, Ecce Agnus Dei (peinture sur enduit, ca 720-730), ca. 150 x 200 cm, décor d'un ciborium (?)

église Sainte-Suzanne, Rome (Italie) © D.R. A. Felle

Inscriptions  (no. 655)

Les inscriptions font partie de la décoration picturale au-dessus d'un arc dont les fragments ont été retrouvés, rangés avec soin, ainsi que de nombreux autres vestiges de plâtre présentant encore les peintures murales, à l'intérieur d'un sarcophage romain (2e s.) réutilisé comme tombe dans l'église.

Le décor présente au sommet de l'arc, dans un disque central, l'Agneau mystique ; des deux côtés, sur les piliers de l'arc, sont représentés Jean-Baptiste à gauche, et à droite l'évangéliste éponyme, identifiés respectivement par les inscriptions appropriées

  • (1) s(an)c(tu)s I[oh(annis) bapt]is(ta), disposée verticalement, le long de la figure du saint auquel elle se réfère ;
  • (2) ecce agnus d(e)i / ecce qui tolis / peccata mundi,  à droite de Jean l'Évangéliste.

Les deux saints ont la main levée et trois doigts étendus, signes d'une prise de parole selon la gestuelle rhétorique antique. Entre les deux personnages et l'Agneau central au sommet se trouvent les inscriptions

  • (3) in principio erat / verbum et verbum / erat apud deum et d[eus erat verbum] ;
  • (4) s(an)c(tu)s / Ioh(annis)

qui présentent textuellement les mots des deux saints, représentés dans l'acte même de parler ! Leur situation dans les espaces entre les figures des deux saints (représentés dans l'acte de parler) et le sujet central de l'Agneau, mettent celui-ci encore plus en relief comme point de jonction entre Ancienne Alliance (dont Jean-Baptiste est le dernier prophète) et Nouveau Testament (dont l’évangéliste Jean est le premier).

1–6 Représentations de Jean (l'évangéliste)

Art populaire du 18e s.

Œuvre en cire

Art populaire, Saint Jean l'évangéliste (18e s.), cire de Nancy, 35,7 x 27,7 x 5,6 cm

© Photo : Trésors de ferveur→

Gravure

Art populaire, Saint Jean l'évangéliste (18e s.), gravure rehaussée sur vélin, 26,8 x 30,7 x 4,2 cm, reliquaire à papiers roulés, carmel de Beaune

© Photo : Trésors de ferveur→