La Bible en ses Traditions

Jean 1,29

Byz V S TR Nes

29 Le lendemain, il

V S TRJean voit Jésus venir vers lui et dit :

— Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.

Réception

Liturgie

29 voici l'agneau de Dieu Tableaux-reliquaires : deux « Agneaux de Dieu » de l'âge classique Dans le domaine des objets de piété, agnus et plus rarement agnus dei signifie : « Médaille de cire blanche, bénie par le pape, sur laquelle est imprimée l'effigie d'un agneau » (C.N.R.T.L.→) ; plus généralement, il peut s'agir de toute petite image de piété, souvent ornée de broderie, parfois enrichie de reliques, de fils d'or et de franges de soie et destinée aux enfants. 

17e s.

Art populaire, Agnus Dei représentant l'Ecce Homo édité par le pape Innocent XII, (1691-1700), diam. 11 x 1 cm

Rome © Photo : Trésors de ferveur→

Art populaire, Agnus Dei représentant l'Ecce Homo, (fin 17es.), 15,5 x 19 x 5,5 cm, reliquaire à papiers roulés, France

 © Photo : Trésors de ferveur→ 

Arts visuels

2.29b Invention de la « bulle » du neuvième art dans l'épigraphie chrétienne latine tardoantique (200-750) ?  Un fresquiste antique semble avoir inventé les « bulles » des bande dessinées en mettant en parallèle les paroles de Jean l'évangéliste et de Jean le Baptiste !  Son œuvre offre, en effet, un exemple frappant d’interaction entre l’image et le texte. Les citations bibliques n'y ont aucune fonction d'identification des personnages représentés (étant donné la présence de légendes appropriées), mais constituent en quelque sorte la bande-son de la composition à laquelle elles participent visuellement aussi, grâce à la mise en page particulière. 

Anonyme, Ecce Agnus Dei (peinture sur enduit, ca 720-730), ca. 150 x 200 cm, décor d'un ciborium (?)

église Sainte-Suzanne, Rome (Italie) © D.R. A. Felle

Inscriptions  (no. 655)

Les inscriptions font partie de la décoration picturale au-dessus d'un arc dont les fragments ont été retrouvés, rangés avec soin, ainsi que de nombreux autres vestiges de plâtre présentant encore les peintures murales, à l'intérieur d'un sarcophage romain (2e s.) réutilisé comme tombe dans l'église.

Le décor présente au sommet de l'arc, dans un disque central, l'Agneau mystique ; des deux côtés, sur les piliers de l'arc, sont représentés Jean-Baptiste à gauche, et à droite l'évangéliste éponyme, identifiés respectivement par les inscriptions appropriées

  • (1) s(an)c(tu)s I[oh(annis) bapt]is(ta), disposée verticalement, le long de la figure du saint auquel elle se réfère ;
  • (2) ecce agnus d(e)i / ecce qui tolis / peccata mundi,  à droite de Jean l'Évangéliste.

Les deux saints ont la main levée et trois doigts étendus, signes d'une prise de parole selon la gestuelle rhétorique antique. Entre les deux personnages et l'Agneau central au sommet se trouvent les inscriptions

  • (3) in principio erat / verbum et verbum / erat apud deum et d[eus erat verbum] ;
  • (4) s(an)c(tu)s / Ioh(annis)

qui présentent textuellement les mots des deux saints, représentés dans l'acte même de parler ! Leur situation dans les espaces entre les figures des deux saints (représentés dans l'acte de parler) et le sujet central de l'Agneau, mettent celui-ci encore plus en relief comme point de jonction entre Ancienne Alliance (dont Jean-Baptiste est le dernier prophète) et Nouveau Testament (dont l’évangéliste Jean est le premier).