La Bible en ses Traditions

Luc 23,1

Byz V S TR Nes

Et toute la multitude s'étant levée

ils l'amenèrent devant Pilate 

Réception

Liturgie

1–4 PARALITURGIE Chemin de croix : première station 

CONTEMPLATION Jésus devant Pilate.

Jerzy Duda-Gracz (1941-2004), 1 : Jésus devant Pilate, (huile sur toile, 2000-2001), 185 x 117 cm

Chemin de croix ex voto de l'artiste, narthex, galerie haute du sanctuaire de l'icône miraculeuse, Sanctuaire de Czestochowa, Jasna Gora (Pologne)

© D.R. Jerzy Duda-Gracz Estate→ ; photo : J.-M. N., Mt 27,24-26 ; Mc 15,15 ; Lc 23,24-25 ; Jn 19,16

Il est devant Pilate, mais il a le dos tourné à Pilate. Car la sentence vient d’être prononcée. Pilate, qui est représenté non pas en ecclésiastique comme on pourrait le croire, mais comme un juge. Un juge qui est aveugle : ce qu’il porte sur les yeux n’est pas le signe du bandeau de la justice dans son impartialité, il est vraiment aveugle, il a une canne blanche. Et l’actualité de l’événement du Christ est associée à l’actualité des hommes qui cherchent, à travers celui qui a entre ses mains un micro et qui regarde le Christ s’en aller vers la Passion, mis en scène, sous les projecteurs, sous les perches des micros, l’actualité de ceux qui cherchent la vérité. Mais « qu’est-ce que la vérité ? ». Face à la question de Pilate, la représentation met en scène des hommes et des femmes. Au plan stylistique, vous verrez : des visages ressemblent à des têtes inspirées du folklore populaire polonais, de ces têtes d’argile, de ces marionnettes polonaises. Mais prenons conscience qu’à côté de cette canne, il y a un homme à genoux et une jeune fille. Entre le Christ et cet homme dont le cierge est éteint, il y a cet agneau pascal qui est couché, et des femmes : une femme qui médite devant ce qu’elle vend, simplement deux écuelles de soupe ; et sous les projecteurs de l’actualité, le Christ s’en va, les yeux fermés, car la vérité ne saurait se dire, la vérité réellement va s’éprouver dans le don de cet homme-Dieu. (J.-M. N.)

Arts visuels

1–7 Le Christ devant Pilate

16e s.

Jacopo Robusti, dit le Tintoret (1518-1594), Le Christ devant Pilate,

(huile sur toile, 1566-1567), 515 x 380 cm

Scuola Grande di San Rocco, Venise, © Domaine public→, Mt 27 ; Mc 15 ; Lc 23 ; Jn 18 ; Ac 23

17e s.

dans l'art populaire

Anonyme, Calvaire de Saint-Thégonnec (granit, 1610)

Enclos paroissial de Saint-Thégonnec © Wikicommons→,

Gravure hollandaise

Rembrandt Harmenszoon van Rijn dit Rembrandt (1606–1669), Le Christ présenté au peuple (eau-forte, 1655)

musée de la maison de Rembrandt, Amsterdam © Domaine public→, Mt 27 ; Mc 15 ; Lc 23 ; Jn 18

Rembrandt Harmenszoon van Rijn dit Rembrandt (1606–1669), Le Christ devant Pilate

(gravure sur papier, 1636), 55 x 44,8 cm, Rijksmuseum, Amsterdam

© Domaine public→, Mt 27 ; Mc 15 ; Lc 23 ; Jn 18 ; Ac 23

Peinture française

Philippe de Champaigne (1602-1674), Le Christ aux outrages, (huile sur toile, 1655), 186 x 126 cm

Musée national de Port-Royal des Champs © Domaine public→, Mt 27,27-31 ; Mc 15,16-20 ; Jn 19,2-3

19e s.

Antonio Ciseri (1821-1891), Ecce homo (huile sur toile, 1860-1880) 292 x 380 cm

Galleria dell'Arte Moderna, Palazzo Pitti, Florence, © Wikicommons→, Jn 19

Le peintre néoclassique représente dans une œuvre presque grandeur nature ce passage de l'Évangile. L'angle est original : nous sommes dans le palais de Pilate. Au premier plan, à droite, la femme de Pilate se détourne tristement : elle a tenté d'empêcher cela en racontant à son mari le rêve qu'elle a eu au sujet de Jésus, mais en vain. Les lignes de fuite, bien que discrètes parce que liées aux architectures de l'arrière plan, attirent le regard vers le point signifiant toute l'intensité dramatique du moment : l'espace situé entre le corps de Jésus et la main de Pilate, cette main qui livre, et qui prétend se laver du crime.