Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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50 Et Byz V TR Nesvoici un homme, du nom de Joseph, qui était membre du conseil
Vdécurion
S, de Ramta, ville de Judée, c'était un homme bon et juste,
51 — celui-ci n’avait donné son accord ni à leur dessein ni à leur acte !
Vleurs actes ! —
il était d’Arimathie, ville des Juifs
Vde Judée,
et il attendait V lui-même le royaume de Dieu.
52 Celui-ci, venant
V vint vers Pilate, Vet réclama le corps de Jésus ;
50 PARALITURGIE Chemin de croix : treizième station, Jésus est descendu de la croix
La descente de Croix de l’église, couvrant une partie du bas-côté droit de la nef, révèle l’« horreur tragique » (Ritter). Au pied de la Croix, Marie-Madeleine, tend ses mains jointes vers Jésus, et Marie, évanouie, tombe, la face douloureuse renversée vers son Fils dont le visage invisible est volontairement tourné vers la Croix. La toile est exposée au Salon des Tuileries et remarquée par tous les critiques avant de partir à Wittenheim. « Simple hasard, évidemment, mais enfin il n’y a que peu d’œuvres proprement religieuses au Salon des Tuileries. Peu d’œuvres... et toutefois deux chefs-d’œuvre nous arrêtent dès l’entrée. Ce sont deux panneaux de notre grand et cher Desvallières, stations d’un Chemin de Croix pour une église d’Alsace ». Maurice Brillant rappelle les deux toiles découvertes au dernier Salon d’automne. Maurice Denis choisit d’illustrer, entre autres son livre Histoire du monde religieux avec cette station peinte par Desvallières à propos duquel il écrit : « Au courant Romantique, celui qui s’apparente au baroque, au Greco, à la piété espagnole, impossible de ne pas y rattacher l’oeuvre immense de George Desvallières, le représentant génial du lyrisme et du mysticisme d’après-guerre, l’un des plus grands noms de l’art d’aujourd’hui. Il avait peint un Christ à la colonne, un Sacré-Cœur pathétique comme un Grünewald. Mais c’est après quatre années de vie héroïque face à l’ennemi dans un secteur des Vosges, qu’il a peint son Drapeau de Sacré-Cœur (à Verneuil-sur-Avre), plusieurs ex-voto, plusieurs Chemins de Croix. » (Denis, 1939, p. 297)
Cette station pathétique se déploie sous la grande fresque d’A.-H.
, L’Église qui anime l’ordre social par la charité. Après sa mort, le Christ est descendu de la croix avec des cordes dans une composition mêlant l’horizontalité du corps de Jésus à la verticalité des échelles et des pieds des deux croix. Comme à Wittenheim les deux bras pendants du Christ encadrent la figure de sa mère. La Vierge de douleur montre son visage de face, alors que Marie-Madeleine renverse sa tête vers l’arrière et saint Jean soutient le corps du Christ à côté d’elle.Il y a là une idée spirituelle de génie, où l'on retrouve l’icône de Notre-Dame de Czestochowa : c’est le thème de la Pietà, c’est à-dire la descente de croix, où Marie porte le Christ soutenu sous les aisselles par une main qui sort de l’icône : Marie donne cette main, alors que de cette main elle montrait l’enfant Jésus, pour révéler que cet Emmanuel, c’est Dieu au milieu de ce peuple. Et la tête du Christ mort est à la place de l’enfant, avec son auréole ! Un ermite blanc, tonsuré, soutient l’icône : le sanctuaire de Czestochowa est confié à un ordre religieux, les Paulins, et c’est l’habit de chœur des Paulins. Et l’on voit des soldats, derrière, et aussi un soldat à genoux, avec le sabre dans son dos : il risque d’être exécuté… Mais il y a des soldats qui ressemblent à des cadavres, des soldats morts, exécutés.
Le Christ regarde, il porte tout cela, il porte à la fois ceux qui exécutent et ceux qui meurent. C’est bien pour cela que lorsqu’on prie pour les victimes, il faut aussi prier pour les bourreaux, pour leur conversion. La main tendue de cette Mère qui présente le Christ est prière, et lorsqu’on prie Notre Dame de Czestochowa, on prie à travers et par tout ce chemin de croix.
Ainsi les choses s’accomplissent, ainsi la vie se révèle, ainsi tout se dit : Marie est là, Marie est présente, mais ce n’est pas que Marie, c’est Marie mère de Dieu et mère de l’Église, et c’est l’Église qui porte le Christ souffrant, pour porter toute souffrance. (J.-M. N.)