Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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4 Or, il y en avait qui s'indignaient entre eux :
Byz S TRs'indignaient entre eux et disaient :
Vétaient saisis d'indignation en eux-mêmes et disaient :
— À quoi bon cette perte de l'huile parfumée ?
5 Car il était possible, cette huile, de la vendre pour plus de trois cents deniers et de donner aux pauvres.
Et ils la rabrouaient.
6 Or, Jésus dit :
— Laissez-la.
Pourquoi lui causez-vous ce trouble ?
Vêtes-vous désagréables envers elle ?
C’est une belle
V Sbonne œuvre qu’elle a faite envers moi.
7 Car les pauvres, vous les avez toujours avec vous
et dès que vous voulez vous pouvez leur faire du bien
mais moi, vous ne m’avez pas toujours.
8 Ce qu'elle a pu, elle l'a fait :
elle a d'avance parfumé mon corps pour la sépulture.
9 Amen, je vous dis :
— Partout où sera annoncé l'
Byz V S TRcet
Smon Évangile, au monde entier
ce qu'elle a fait sera redit en mémoire d'elle.
9 évangile Vocabulaire Mc 14,13b ; Genres littéraires Mc 14,13b ; →Le genre littéraire « évangile »
Jésus semble s’extraire lui-même de son statut de personnage dans le récit pour décrire la destinée du récit comme s’il y était extérieur. Dans son contexte immédiat, la « bonne nouvelle » en question est le témoignage favorable que Jésus rend à cette femme. Mais c’est aussi l’annonce messianique concernant Jésus, qui inclura le récit de sa passion, et finalement l’évangile que le lecteur a dans les mains.
Cet évangile est destiné à être proclamé partout (cf. Mt 24,14 « Cette bonne nouvelle [ou "évangile"] du royaume sera proclamée dans le monde entier »), jusqu’au lieu où je me trouve au moment où je lis ou entends cette parole performative, vérifiée à chaque fois qu’elle est lue ou entendue. Procédés littéraires Mt 28,16–20
Sur ce trompe-l'œil ironique, où la peinture semble sortir de son cadre pour échapper à la critique, c'est aussi le (modèle du) peintre qui sort du cadre de la « fiction » artistique pour rejoindre la réalité de celui qui regarde. Les emplois du mot euaggelion dans les évangiles, dans la mesure où ils s'irisent de connotations métalittéraires et peuvent désigner le livre même qu'on est en train de lire, relèvent de ce « glissement » (lepsis) d'un niveau encadré à un niveau encadrant (meta) : le personnage qui les emploie est à la fois dedans et dehors.