Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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38 Alors quelques-uns des scribes et des Pharisiens prirent la parole et Byz V TR Neslui dirent :
— Maître, nous voulons voir de toi un signe.
39 Prenant la parole, il leur dit :
— Génération mauvaise et adultère, elle recherche un signe
et de signe, il ne lui sera pas donné, sinon le signe de Jonas le prophète
40 car de même que Jonas fut dans le ventre du monstre marin trois jours et trois nuits
ainsi le Fils de l’homme sera dans le cœur de la terre trois jours et trois nuits.
41 Les hommes de Ninive se lèveront au jugement avec cette génération
et la condamneront
parce qu'ils firent pénitence à la prédication de Jonas
et voici, il y a ici plus que Jonas.
42 La reine du Midi se dressera au jugement avec cette génération
et la condamnera
parce qu'elle est venue des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon
et voici, il y a ici plus que Salomon.
42 Jésus nouveau Salomon Le verset Mt 12,42 est l'un de ceux qui mettent le plus en valeur la typologie biblique entre Jésus et Salomon. Initiée par les écrits de l’Église d’Orient, cette tradition voit en Jésus le « vrai Salomon » [ἀληθὴς Σαλομὼν] selon les mots d'Athanase d'Alexandrie. Elle repose sur plusieurs points :
L'argument selon lequel שלמה (Shlomô) dérive de שָׁלוֹם (shalom) et donc que « Salomon » signifie « pacifique » :
Dans la littérature chrétienne, Salomon est également connu comme le bâtisseur du Temple d'après Ac 7,47. Jésus lui est le nouveau Temple, car il incarne la présence de Dieu parmi les hommes.
→: Quant à nous, voyant que l’explication de tous les détails concernant le temple au Troisième Livre des Rois est difficile, [...] nous nous efforcerons de notre mieux d'exposer brièvement le sens de ce qui regarde notre sujet, car nous avons appris de Pierre que l'Eglise est un corps et la maison de Dieu construite avec des pierres vivantes, une maison spirituelle pour un sacerdoce saint, de sorte que, d'après cela, le Fils de David qui construit le temple est la figure du Christ : quand les guerres ont cessé et que règne la paix la plus profonde, il construit le temple a la gloire de Dieu dans la Jérusalem terrestre, afin que le culte ne se célèbre plus près d'un objet mobile (comme l'était) la tente. Nous nous efforcerons de rapporter à l'Eglise chacun des éléments du temple. Comm. Jo.
Lorsque tous ses ennemis seront devenus l'escabeau des pieds du Christ et que son dernier ennemi, la mort, aura été anéanti, alors régnera sans doute la paix la plus parfaite, le Christ sera Salomon [Χριστός ἔσται Σαλομών], ce qui se traduit par « pacifique », et alors sera accomplie la prophétie qui dit de lui: « Avec ceux qui haïssaient la paix, j'ai été pacifique ».
L'interprétation typologique a suscité quelques réticences de la part de certains théologiens. Jean Chrysostome, dans son Homélie XXXVII consacrée à l'Évangile selon saint Matthieu, rappelle que Jésus ne saurait être comparé à Salomon, car il est inconmensurablement plus grand :
D'après Augustin, dans La Cité de Dieu la prophétie rapportée par Nathan au roi David n'est pas réalisée par Salomon, mais bel et bien par Jésus :