Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
Pour nous apporter votre aide, cliquer ici
40 ...
40 Il vient vers les disciples et les trouve endormis
et il dit à Pierre :
— Ainsi vous n’avez pas pu veiller une heure avec moi !
41 ...
41 Veillez et priez, afin que vous n'entriez pas en tentation :
l'esprit est prompt,
mais la chair est faible.
42 ...
42 S’en étant allé de nouveau, une deuxième fois, il pria en disant :
— Mon Père, si ce calice ne peut passer sans que je le boive, que ta volonté soit faite.
43 ...
43 Et il vint de nouveau et il les trouva endormis,
car leurs yeux étaient appesantis.
44 ...
44 Il les laissa et, s’en étant allé de nouveau, il pria une troisième fois, disant la même parole.
45 ...
45 Alors il vient vers ses disciples et leur dit :
— Dormez maintenant et reposez-vous.
Voici : est arrivée l’heure
et le fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs.
46 ...
46 Levez-vous ! Allons !
Voici : est arrivé celui qui me livre.
41 l'esprit est ardent mais la chair est faible Invitation morale à persévérer dans la prière
41bc l'esprit est prompt... la chair est faible Puissance de l'Esprit en l'homme qui lui est uni :
Dans ce passage des Stromates, Clément appuie le logion de Mt (cf. Mc 14,38) par des citations tirées de Rm 8 pour illustrer l'injonction de l'Apôtre de ne pas vivre selon la chair :
Plus loin, il évoque 'la chair faible' qui, avec l'aide de Dieu et en se confiant en lui, peut lutter contre les puissances du mal :
Quand Origène écrit notre esprit, il désigne la partie supérieure de la psuchê, celle qui doit s'attacher à l'Esprit de Dieu :
41a Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation Nécessité de la vigilance et de la prière Ceux qui dorment spirituellement n'accomplissent pas le commandement de Jésus et deviennent facilement la proie du diable :
dans une allusion :
dans une citation :
45 l'heure s'est approchée et le Fils de l'homme est livré Dans un style pseudo-apostolique, le compilateur des CA fait parler les apôtres :
39.42 Mon Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi Irénée cite des textes que l'exégèse gnostique applique aux événements survenus hors du Plérôme :
Cf. Tradition chrétienne Jn 13,27
La piété et la docilité de Jésus envers son Père :
Cf. → 7,55 Cels.
42 Que ta volonté soit faite. Pater, fiat voluntas tua : inscriptions médiévales.
42 Père, si cette coupe ne peut passer Communion
36–41 CONTEMPLATION Tourmente nocturne
La nuit transfigurée. Vincent est à l’asile de Saint-Rémy de Provence, sa chambre devient ainsi la cellule de ses visions. Dans la nuit de ses désespoirs, les étoiles sont des soleils et s’enroulent en des tourbillons de feu, prenant la forme de tournesols ; et la lune elle-même se métamorphose en soleil, dans le ciel nocturne de ses angoisses. Les cyprès semblent une flamme immense, cierges d’une étrange supplique, celle d’une prière où le clocher est comme un doigt levé qui touche le ciel pour y puiser une parcelle d’espérance. Autour de l’église se blottit un petit village où la lumière des foyers émerge des fenêtres.
Voici l’étreinte de la nuit et de la lumière en quête d’une aurore. Mt 26,41) … et la nuit deviendra lumière pour vos yeux obscurcis. Il manifeste ce désir d’absolu par la puissance des couleurs pour chercher à sortir de ses torpeurs. Il nous fait découvrir en ce paysage transfiguré le souffle de vie arraché aux cauchemars de la mort. La lumière a vaincu les ténèbres. (J.-M. N.)
qui voyait dans un arbre tourmenté le Christ en agonie, nous fait découvrir que l’artiste est un prophète qui annonce le jour au cœur de la houle de nos insomnies tourmentées. « Veillez et priez » (36–46 J'attends la mort comme en Gethsémani
Dans ce morceau composite (« Mosaïque ») aux accents mystiques et religieux forts,
traite de son rapport aux autres et du sentiment de solitude qui l'habite depuis son accession au statut d'artiste, thème récurrent chez les rappeurs, notamment sur le mode de l'hypocrisie des relations et de la trahison. Pour exprimer ce sentiment d'abandon et de solitude, il recourt à la figure du Christ isolé et à l'agonie à Gethsémani, attendant avec angoisse la trahison de Judas, l'arrestation, la torture et la mise en croix. Ainsi, commence son morceau en écrivant :M'd'mandez pas c'que je fais dans la vie / C'est si noir, vous s'rez pris de panique / Quelque part, loin de toute compagnie / Batterie Faible m'a fait perdre beaucoup d'amis / Me serre pas la main, fais-moi un #Vie / J'attends la mort comme en Gethsémani.
Les deux premiers vers peuvent faire à la fois écho à son passé sombre aux yeux de la société (cf. le morceau « Débrouillard » dans son album précédent Batterie Faible, d'où est issu le premier vers : D'mandez pas c'que je fais dans la vie / J'suis fonce-dé avec 2-3 you-vois du quartier / J'fume un pilon sur l'toit de la ville), mais également à sa carrière d'artiste, qui le conduit dans des milieux dangereux (ceux du show-business et des maisons de disque), ou dans les tréfonds de l'âme humaine par son travail d'écriture.
Après cet avertissement apotropaïque accentué par l'intensif si noir et l'évocation d'un sentiment fort tel que la panique, placée en fin de vers,
introduit alors le thème de la solitude, en premier lieu à travers l'isolement spatial : le Quelque part, lieu qui préfigure l'arrivée de Gethsémani, est placé en tête de vers, au point qu'on pourrait le confondre avec une locution à valeur logique (quelque part pouvant être l'équivalent à l'oral de « de toute façon »), mais cette ambiguïté est immédiatement levée par la suite : loin de toute compagnie.À l'isolement spatial succède l'isolement social, conséquence étroite et directe de sa nouvelle vie d'artiste, puisque c'est son premier album même, Batterie Faible, qui l'a conduit à de nombreuses trahisons en raison d'un « manque de reconnaissance » dont il aurait fait preuve envers certains de ses proches (cf. Commentaire de Damso à ce sujet→). Ces trahisons et ce sentiment d'abandon le conduisent donc à refuser la poignée de main traditionnelle, symbole d'une alliance ou d'un lien qui s'est avéré décevant, pour lui préférer le #Vie, signe de la main popularisé par l'artiste lui-même dans l'un de ses morceaux précédents, « BruxellesVie », comme un nouveau signe de paix, qui pourrait annoncer une fois de plus en filigrane la figure du Christ.
Cette dernière apparaît donc en point d'orgue de ces six vers, dans une acmè caractérisée par l'agonie, cette « attente de la mort » qui caractérise les instants du Christ à Gethsémani. Ainsi, les développements des vers précédents annonçaient en creux un parallèle avec la figure du Christ à l'agonie : la solitude du destin prophétique/messianique, l'isolement dans l'espace (Mt 26,36), puis la trahison et l'abandon des amis (Mt 26,20,25 ; 26,30-35) et le refus d'un signe d'affection trompeur (Mt 26,48-50). Ainsi, la mention de Gethsémani, lieu qui renvoie de façon précise à la vie du Christ, vient clore le parallèle établi entre la solitude et le sentiment d'abandon de l'artiste et celui de Jésus à ses derniers instants.
36–46 L’agonie du Christ à Gethsémani Dans l’art occidental et dans des cycles christologiques, l’abondante iconographie emprunte aux différents évangiles synoptiques (celui de Jn se faisant moins volontiers le support d’une représentation imagée), sans se limiter à un seul évangile (Lecture synoptique Mt 26,36–46).
L'épisode est peu présent en tant que tel dans les images antiques, qui préfèrent au cycle de la passion les miracles du Christ. Il arrive cependant que la scène dans le jardin de Gethsémani soit évoquée. Parmi les plus anciens exemples références se trouvent :
Toutes les parois de la boite sont sculptées. Le couvercle, face la plus importante, présente les plus grands reliefs, avec cinq scènes de la Passion du Christ en deux registres et un petit registre supérieur avec une frise d’oiseaux. Jésus au jardin de Gethsémani —— Arrestation —— Trahison de Pierre, avec le coq —— Jésus devant Anne et Caïphe —— Ponce Pilate se lave les mains.
Cette époque favorisa une iconographie beaucoup plus littérale et exégétique que celle développée par les artisans ravennates.
Considéré comme le plus ancien des manuscrits illustrés du Nouveau Testament, le Codex Purpureus Rossanensis, ou L'Évangéliaire de Rossano, se compose de 188 folios, écrits sur deux colonnes, 20 lignes par colonne. Il présente l'Évangile selon Matthieu et l'Évangile selon Marc avec une lacune (Mc 16,14-20).
La mise en image conforme à Mt tend à disparaître, au profit de représentations du Christ agenouillé, détail de Lc 22,41 (Lecture synoptique Mt 26,39a).
Les concepteurs d’images privilégient les représentations de l'ange consolateur de Lc 22,43. Le Christ est presque toujours agenouillé en présence de l'ange, qui lui présente, ou non, un calice ou une croix :
Cette mise en image se diffuse abondamment, d'autant plus que les cycles de la passion se multiplient à partir du 13e s. Ces productions permettent la diffusion très large de la dévotion au Christ à l'agonie.
Pour autant la représentation majestueuse du Christ à l'agonie prêchant continue :
L’accent sur la solitude du Christ et la consolation apportée par les anges se renforce. La scène disparaît peu à peu des cycles de la passion, moins fréquents. Elle devient un événement isolé où s’offre à la méditation la souffrance du Christ et son consentement.
Le plus souvent les artistes mettent l’accent sur un dialogue entre le Christ et l’ange :
Aux 17e et 18e s., l’accent porte sur la consolation apportée par le ou les messagers du Père. Outre
(1590, Londres),Les œuvres de Nicolas Poussin en témoignent :
La représentation ou l’accentuation de ce détail, donné par Lc 22,43, peut aller jusqu’à l’omission ou le rejet dans l’ombre du reste de l’épisode. Se développe ainsi une iconographie représentant le Christ consolé ou servi par les anges au mont des Oliviers :
Exceptionnels, dans le corpus ancien et classique, sont les artistes qui ignorent la présence de l’ange et accentuent ainsi la solitude du Christ (
, 1502, Venise).Le nouveau Christ tourmenté des Romantiques apparaît. Outre ; (1855), les approches successives de Delacroix sont éloquentes :
(1843)Cependant, des mises en scène plus traditionnelles continuent. Outre
(1889) :Du 6e s. à nos jours, l’évolution est sensible : l’aspect dogmatique de l’Antiquité tardive, l’aspect narratif et moralisateur du Moyen Âge (où le déroulement des différents moments du passage scripturaire est d’autant plus visible que l’événement se situe sur une montagne) furent peu à peu remplacés, à partir du 15e s., par un aspect plus méditatif et contemplatif que des œuvres récentes n’ont pas démenti. La création contemporaine, dans son souci de dépouillement, est cependant parfois revenue à Mt :
26,1–27,66 Les lieux de la Passion
Le lieu du →prétoire, tribunal de Ponce Pilate, est incertain. Deux sites sont possibles : la forteresse Antonia et le Palais d'Hérode le Grand. La tradition situe le prétoire à l'Antonia mais les archéologues, aujourd'hui, le placent plutôt dans le palais d'Hérode le Grand.
Esplanade du Temple, Ophel, ville haute, ville basse, palais d’Hérode le Grand, mont Sion, Cénacle, palais hasmonéen, palais de Caïphe, Golgotha, forteresse Antonia, porte dorée, jardin de Gethsémani, mont des Oliviers, colline de Bézétha, théâtre, vallée du Cédron, vallée du Tyropéon, vallée de la Géhenne, via Dolorosa.
42 si cette coupe ne peut passer loin de moi FRANÇAIS BIBLIQUE
41 Chair FRANÇAIS BIBLIQUE