Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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20 Car je vous dis que si votre justice n'abonde pas plus que celle des scribes et des pharisiens
vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux.
21 Vous avez entendu qu’il a été dit aux ancêtres : « Tu ne tueras pas
celui qui tuera sera passible de jugement. »
22 Moi, je vous dis :
— Quiconque
V Sque quiconque se met en colère contre son frère Byz S TRpour rien sera passible du jugement
et celui qui dira à son frère : — « Raca », sera passible du sanhédrin
Vconseil
celui qui lui dira : — « Fou » sera passible de la géhenne du feu.
23 Si donc tu présentes ton offrande sur l’autel
et là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi
24 laisse là ton offrande devant l’autel
et va d'abord te réconcilier avec ton frère
et alors viens présenter ton offrande.
25 Mets-toi d'accord avec ton adversaire au plus tôt tant que tu es encore avec lui en chemin
de peur que l'adversaire ne te livre au juge
et que le juge ne te livre
Nesle juge au fonctionnaire et que tu ne sois jeté en prison.
26 Amen, je te le dis, tu ne sortiras pas de là que tu n’aies rendu le dernier quadrant.
27 Vous avez entendu qu’il a été dit V TRaux anciens : « Tu ne commettras pas d’adultère. »
28 Moi, je vous dis :
— Quiconque regarde une femme pour la convoiter
a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur.
29 Que si donc ton œil droit te scandalise
arrache-le et jette-le loin de toi :
car mieux vaut pour toi que périsse un seul de tes membres
et que ton corps tout entier ne soit jeté dans la géhenne.
30 Et si ta main droite te scandalise
coupe-la et jette-la loin de toi
car mieux vaut pour toi que périsse un seul de tes membres
et
Vplutôt que tout ton corps ne s'en aille pas
Byz TRsoit pas jeté
Stombe dans la géhenne.
31 Il a été dit : « — Celui qui
Quiconque renverra sa femme, qu’il lui donne un acte de répudiation. »
32 Moi, je vous dis :
— Tout homme qui
Byz TRCelui qui répudie sa femme, sauf en cas
Vpour cause de fornication,
la rend adultère
et celui qui épouse une répudiée commet l’adultère.
33 Vous avez encore entendu qu’il a été dit aux anciens : « Tu ne te parjureras pas
tu t’acquitteras envers le Seigneur de tes serments. »
34 Moi, je vous dis de ne pas jurer du tout
ni « par le ciel », parce que c'est le trône de Dieu
35 ni « par la terre », parce que c'est le marchepied
Vl'escabeau de ses pieds
ni « par Jérusalem », parce que c'est la ville du grand Roi
36 ni « par ta tête » tu jureras
parce que tu ne peux pas rendre un seul cheveu blanc ou noir ;
37 au contraire, que votre parole soit : OUI ? OUI ! , Set : NON ? NON !
ce qui est plus long vient du mauvais.
37 que votre parole soit : OUI ? OUI !, NON ? NON ! Un écho dans la musique pop ? Le Let It Be des Beatles.
Une célèbre chanson du célèbre groupe britannique, morceau initialement très intime, a rapidement été considérée par beaucoup comme l'équivalent d'un gospel, un hymne à la Vierge Marie.
Lorsque la frénésie de la Beatlemania commençait à s'estomper et que les relations au sein du groupe se détérioraient, annonçant une fin imminente, Paul McCartney fit un rêve marquant : sa mère Mary, décédée depuis une douzaine d'années, lui apparut. Dans ce rêve, elle lui offrit la consolation d'une rencontre inattendue et lui transmit ces paroles apaisantes : Let it be – « qu'il en soit ainsi », « ainsi soit-il », amen – ou, plus simplement « lâche prise », « accepte que ce qui est, est ». Et le cœur troublé du jeune homme retrouva la paix.
Ce fut le dernier grand succès du groupe, qui, sans le prévoir, produisit une œuvre résonnant comme un écho à l'un des préceptes les plus célèbres de Jésus : « — Que votre parole soit oui, oui ; non, non » (Mt 5,37), peut-être en rétroversion araméenne : « Dis ce qui est est, ce qui n'est pas n'est pas » (cf. Eric Jésus parlait araméen, Paris : Les éditions du Relié, 2000, 206-209). En ce sens, Let it be exprime une invitation à l’acceptation complète de la réalité.
Sans en avoir conscience, les Beatles ont laissé un héritage musical transcendant les frontières de la pop et abordant indirectement la figure de la Vierge, incitant les auditeurs à tourner leur regard vers la Reine du ciel. Le choix de McCartney d’employer l’expression « Mother Mary », sans utiliser de possessif, ouvre cette figure à une interprétation universelle, et facilite l’association avec Marie. Comme souvent avec les grandes œuvres, celle-ci échappe à son auteur et acquiert un caractère universel, abordant des thèmes qui semblent dépasser les intentions initiales.
L'association entre la figure maternelle et la souffrance rappelle également, à une autre échelle, les paroles adressées par Jésus à Jean depuis la croix : « Voici ta mère » (Jn 19,27). Cependant, la chanson s'achève sur un passage des ténèbres vers la lumière, un thème central dans la Bible, d'Isaïe à la Résurrection. La mélodie de Let it be, évoquant pour McCartney l’aube d’un jour nouveau, semble ainsi renvoyer à cette symbolique de renaissance et de paix.
Ces dynamiques, exprimées de manière simple mais puissante dans cette chanson, trouvent un écho dans les paroles du frère Roger : « Avec Marie (…) attendre dans la paix des nuits […] comme aux heures des plus grands combats intérieurs, attendre que fleurissent nos déserts » (
, Marie, mère de réconciliation, Les Presses de Taizé / Le Centurion, 1989, 24).