Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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37 au contraire, que votre parole soit : OUI ? OUI ! , Set : NON ? NON !
ce qui est plus long vient du mauvais.
38 Vous avez entendu qu’il a été dit :
« Œil pour œil et dent pour dent. »
39 Moi, je vous dis de ne pas résister au méchant
Vmauvais
mais si quelqu'un te frappe
Byz V TRcelui qui te frappera sur ta
Byz Sla joue
Vmâchoire droite, tends-lui aussi l’autre.
40 Et à celui qui veut te citer en justice et prendre ta tunique, laisse-lui aussi le manteau.
41 Et quiconque te réquisitionnera-t-il pour
Vcontraindra à un mille
Vmille pas, va avec lui pour deux Vautres.
42 À celui qui te demande, donne V-lui
et de celui qui veut t'emprunter ne te détourne pas.
43 Vous avez entendu qu’il a été dit :
« Tu aimeras ton prochain et tu haïras
Vauras en haine ton ennemi. »
44 Moi je vous dis :
— Aimez vos ennemis
bénissez ceux qui vous Byz S TRmaudissent
faites du bien à ceux qui vous haïssent
et priez pour ceux qui vous maltraitent et vous
Semmènent dans les chaînes
44 Moi, je vous dis :
— Aimez vos ennemis
faites du bien à ceux qui vous haïssent
et priez pour ceux qui vous persécutent et vous calomnient
44 Moi je vous dis :
— Aimez vos ennemis
et priez pour ceux qui vous persécutent
45 afin que vous deveniez
Vsoyez des fils de votre Père qui est dans les cieux
Byz S TR Nescar il fait lever son soleil sur les méchants et les bons
Vsur les bons et les méchants
et pleuvoir sur les justes et les injustes.
46 Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ?
Les publicains eux-mêmes ne font-ils pas de même ?
47 Et si vous saluez seulement vos frères
Byzamis, que faites-vous en surplus ?
Les païens
Byz S TRpublicains eux-mêmes ne font-ils pas de même ?
48 Vous donc, vous serez
Vsoyez parfaits comme votre Père qui est dans les cieux
V Nescéleste est parfait.
37 que votre parole soit : OUI ? OUI !, NON ? NON ! Un écho dans la musique pop ? Le Let It Be des Beatles.
Une célèbre chanson du célèbre groupe britannique, morceau initialement très intime, a rapidement été considérée par beaucoup comme l'équivalent d'un gospel, un hymne à la Vierge Marie.
Lorsque la frénésie de la Beatlemania commençait à s'estomper et que les relations au sein du groupe se détérioraient, annonçant une fin imminente, Paul McCartney fit un rêve marquant : sa mère Mary, décédée depuis une douzaine d'années, lui apparut. Dans ce rêve, elle lui offrit la consolation d'une rencontre inattendue et lui transmit ces paroles apaisantes : Let it be – « qu'il en soit ainsi », « ainsi soit-il », amen – ou, plus simplement « lâche prise », « accepte que ce qui est, est ». Et le cœur troublé du jeune homme retrouva la paix.
Ce fut le dernier grand succès du groupe, qui, sans le prévoir, produisit une œuvre résonnant comme un écho à l'un des préceptes les plus célèbres de Jésus : « — Que votre parole soit oui, oui ; non, non » (Mt 5,37), peut-être en rétroversion araméenne : « Dis ce qui est est, ce qui n'est pas n'est pas » (cf. Eric Jésus parlait araméen, Paris : Les éditions du Relié, 2000, 206-209). En ce sens, Let it be exprime une invitation à l’acceptation complète de la réalité.
Sans en avoir conscience, les Beatles ont laissé un héritage musical transcendant les frontières de la pop et abordant indirectement la figure de la Vierge, incitant les auditeurs à tourner leur regard vers la Reine du ciel. Le choix de McCartney d’employer l’expression « Mother Mary », sans utiliser de possessif, ouvre cette figure à une interprétation universelle, et facilite l’association avec Marie. Comme souvent avec les grandes œuvres, celle-ci échappe à son auteur et acquiert un caractère universel, abordant des thèmes qui semblent dépasser les intentions initiales.
L'association entre la figure maternelle et la souffrance rappelle également, à une autre échelle, les paroles adressées par Jésus à Jean depuis la croix : « Voici ta mère » (Jn 19,27). Cependant, la chanson s'achève sur un passage des ténèbres vers la lumière, un thème central dans la Bible, d'Isaïe à la Résurrection. La mélodie de Let it be, évoquant pour McCartney l’aube d’un jour nouveau, semble ainsi renvoyer à cette symbolique de renaissance et de paix.
Ces dynamiques, exprimées de manière simple mais puissante dans cette chanson, trouvent un écho dans les paroles du frère Roger : « Avec Marie (…) attendre dans la paix des nuits […] comme aux heures des plus grands combats intérieurs, attendre que fleurissent nos déserts » (
, Marie, mère de réconciliation, Les Presses de Taizé / Le Centurion, 1989, 24).