La Bible en ses Traditions

Psaumes 39,1–5

M
G S
V

Au maître de chant, à Idithun. Chant de David.

...

POUR LA FIN. À IDITHUN. CANTIQUE DE DAVID.

J'ai dit : Je garderai ma route

de peur de pécher par la langue 

je mettrai un frein à ma bouche

tant que le méchant sera devant moi. 

...

J'ai dit : — Je garderai mes voies

afin de ne pas faillir par ma langue

je mis une sentinelle à ma bouche

alors que le pécheur plaidait contre moi

je suis resté muet, en silence 

je me suis tu, privé de [tout] bien

et ma douleur s’est exacerbée

...

je me suis tu, je me suis humilié et j'ai gardé le silence sur les bonnes choses

et ma douleur s'est renouvelée

mon cœur s’est embrasé au-dedans de moi 

dans mes réflexions un feu s’est allumé

et la parole est venue sur ma langue.

...

mon cœur s’est échauffé au-dedans de moi

et dans ma méditation un feu s'est embrasé 

Fais-moi connaître ma fin, YHWH,

quelle est la mesure de mes jours

que je sache combien je suis éphémère.

...

Une parole m'est venue sur la langue : 

— Fais-moi connaître ma fin, Seigneur

et quel est le nombre de mes jours

que je sache combien peu il m'en reste.

Réception

Arts visuels

1–14 Vanité du monde, silence et brûlure du soupir : la Madeleine pénitente Peinture française du 17e s

Georges de La Tour a peint quatre versions de la « Madeleine pénitente ». Chaste silence de la méditation et clair-obscur mimant le passage progressif des ténèbres à la lumière, ou le renoncement aux vaines lumières de ce monde, ces compositions invitent à la conversion intérieure.

Georges de La Tour (1593-1652), La Madeleine à la flamme filante, (1638-1640), 117 x 92,

Los Angeles County Museum of Art, Los Angeles © Wikicommons→

Georges de La Tour (1593-1652), La Madeleine au miroir, ou Madeleine Fabius (huile sur toile, 1635-1640), 113 x 92, 7

National Gallery of Art, Washington © Wikicommons→

Madeleine se regarde, mais par un jeu de miroir dont La Tour est coutumier, le spectateur ne voit que le reflet du crâne : efficace memento mori

Georges de La Tour, La Madeleine aux deux flammes, (huile sur toile, vers 1640), 133 x 102 cm

Metropolitan Museum of Art, New-York

© Domaine Public→

Marie-Madeleine se tient assise devant une table sur laquelle repose un cierge, dont la flamme effilée se reflète dans un miroir au cadre orné de motifs. Le collier de perles placé sous le miroir et les bijoux qui gisent à ses pieds, abandonnés dans l'ombre symbolisent la vanité des plaisirs et de la vie légère à laquelle elle a renoncé. Câlé entre ses genoux et ses mains repose un crâne, élément classique du genre pictural de la vanité. La bougie déjà bien entamée et la flamme vacillante, qu'un souffle peut faire mourir, évoquent la fragilité et l'évanescence de la vie humaine. On entend alors de façon nouvelle les mots de saint Jacques : « Vous êtes une vapeur qui paraît un instant et s'évanouit ensuite » (Jc 4,14). Le regard de la pénitente, dont le visage pénétré et baigné de lumière est tourné de trois quarts, plonge au-dessus du miroir vers un rideau d'ombre, nous invitant nous aussi à contempler des réalités d'un autre ordre. La finesse des plis, le blanc lumineux de la chemise, ainsi que la délicatesse des mains jointes en prière sont remarquables.

Georges de la Tour (1593-1652), La Madeleine à la veilleuse, (huile sur toile, ca. 1640-1645), 128 × 94 cm,

Musée du Louvre, Paris © Wikicommons→

Comparaison des versions

2 V—IUXTA HEBR. 

  • J'ai dit : — Je garderai mes voies de peur de pécher par ma langue | je garderai ma bouche en silence tant que l'impie est contre moi.

3 V—IUXTA HEBR. 

  • je suis resté muet en silence, je me suis tu sur une bonne chose | et ma douleur se troubla

4 V—IUXTA HEBR. 

  • Mon coeur s'est embrasé au milieu de moi | dans ma méditation un feu m'enflamma

5 V—IUXTA HEBR. 

  • Une parole m'est venu sur la langue : | — Montre-moi, Seigneur, ma fin | et quelle est la mesure de mes jours | que je sache combien peu il m'en reste.