La Bible en ses Traditions

Psaumes 39,5

M
G S
V

Fais-moi connaître ma fin, YHWH,

quelle est la mesure de mes jours

que je sache combien je suis éphémère.

...

Une parole m'est venue sur la langue : 

— Fais-moi connaître ma fin, Seigneur

et quel est le nombre de mes jours

que je sache combien peu il m'en reste.

Réception

Arts visuels

1–14 Vanité du monde, silence et brûlure du soupir : la Madeleine pénitente Peinture française du 17e s

Georges de La Tour a peint quatre versions de la « Madeleine pénitente ». Chaste silence de la méditation et clair-obscur mimant le passage progressif des ténèbres à la lumière, ou le renoncement aux vaines lumières de ce monde, ces compositions invitent à la conversion intérieure.

Georges de La Tour (1593-1652), La Madeleine à la flamme filante, (1638-1640), 117 x 92,

Los Angeles County Museum of Art, Los Angeles © Wikicommons→

Georges de La Tour (1593-1652), La Madeleine au miroir, ou Madeleine Fabius (huile sur toile, 1635-1640), 113 x 92, 7

National Gallery of Art, Washington © Wikicommons→

Madeleine se regarde, mais par un jeu de miroir dont La Tour est coutumier, le spectateur ne voit que le reflet du crâne : efficace memento mori

Georges de La Tour, La Madeleine aux deux flammes, (huile sur toile, vers 1640), 133 x 102 cm

Metropolitan Museum of Art, New-York

© Domaine Public→

Marie-Madeleine se tient assise devant une table sur laquelle repose un cierge, dont la flamme effilée se reflète dans un miroir au cadre orné de motifs. Le collier de perles placé sous le miroir et les bijoux qui gisent à ses pieds, abandonnés dans l'ombre symbolisent la vanité des plaisirs et de la vie légère à laquelle elle a renoncé. Câlé entre ses genoux et ses mains repose un crâne, élément classique du genre pictural de la vanité. La bougie déjà bien entamée et la flamme vacillante, qu'un souffle peut faire mourir, évoquent la fragilité et l'évanescence de la vie humaine. On entend alors de façon nouvelle les mots de saint Jacques : « Vous êtes une vapeur qui paraît un instant et s'évanouit ensuite » (Jc 4,14). Le regard de la pénitente, dont le visage pénétré et baigné de lumière est tourné de trois quarts, plonge au-dessus du miroir vers un rideau d'ombre, nous invitant nous aussi à contempler des réalités d'un autre ordre. La finesse des plis, le blanc lumineux de la chemise, ainsi que la délicatesse des mains jointes en prière sont remarquables.

Georges de la Tour (1593-1652), La Madeleine à la veilleuse, (huile sur toile, ca. 1640-1645), 128 × 94 cm,

Musée du Louvre, Paris © Wikicommons→

Comparaison des versions

5 V—IUXTA HEBR. 

  • Une parole m'est venu sur la langue : | — Montre-moi, Seigneur, ma fin | et quelle est la mesure de mes jours | que je sache combien peu il m'en reste.

Musique

5 Fais-moi connaître ma fin, Seigneur

18e s.

Maurice Greene (1696-1755), Lord let me know mine end

© License YouTube Standard→, Ps 39,4-7.12s

Composition

Maurice Greene était un compositeur et organiste anglais. Il devint organiste de la Chapelle Royale à la mort de William Croft en 1727 et professeur de musique à l'Université de Cambridge en 1730. En 1735 il fut nommé maître de la musique du roi.Maurice Greene a composé un bon nombre de pièces vocales, tant sacrées que profanes, et notamment l'oratorio The Song of Deborah and Barak (1732), des mises en musique de sonnets tirés des Amoretti de Edmund Spenser (1739) ainsi qu'un recueil d'anthems en 1743, dont un des plus connus s'intitule : Lord, let me know mine end. C'est ce dernier qui est ici interprété.

Paroles

Lord, let me know mine end, and the number of my days: that I may be certified how long I have to live. Behold, thou hast made my days as it were a span long: and mine age is even as nothing in respect of thee; and verily every man living is altogether vanity. For man walketh in a vain shadow, and disquieteth himself in vain: he heapeth up riches, and cannot tell who shall gather them.

5 Fais-moi connaître ma fin, Seigneur

19e s.

Johannes Brahms (1833-1897), Ein Deutsches Requiem Op.45 "Herr, lehre doch mich, daß ein Ende" (partie 3 sur 7), 1866

KammerChor Hofheim, Monteverdichor Budapest

© License YouTube Standard→, Ps 39,4-7

Composition

« Un Requiem allemand, sur des textes de l'Écriture sainte, pour solistes, chœur et orchestre (avec orgue ad libitum) » – est une œuvre sacrée (mais pas liturgique) en sept parties (ou mouvements) composée par Johannes Brahms et achevée en 1868. Elle dure de 70 à 80 minutes, ce qui en fait la plus longue composition de Brahms. Les deux solistes n'interviennent qu'exceptionnellement, le baryton pour faire entendre l'appel angoissé de l'homme face à son destin, la soprano pour annoncer le caractère maternel des consolations futures. L'orchestre reste toujours d'une clarté exemplaire, même lorsqu'il passe au second plan. La conclusion résume la promesse du sermon sur la montagne. Les épisodes centraux du sixième morceau pourraient être considérés comme une version protestante du Dies iræ. L'œuvre, de conception humaniste, que l'auteur aurait désiré rendre œcuménique, lui assura la célébrité. Notre extrait est le 3ème mouvement du Requiem.

Paroles

Herr, lehre doch mich, daß ein Ende mit mir haben muß, und mein Leben ein Ziel hat, und ich davon muß. Siehe, meine Tage sind einer Hand breit vor dir, und mein Leben ist wie nichts vor dir. Ach wie gar nichts sind alle Menschen, die doch so sicher leben. Sie gehen daher wie ein Schemen, und machen ihnen viel vergebliche Unruhe; sie sammeln und wissen nicht wer es kriegen wird. Nun Herr, wes soll ich mich trösten? Ich hoffe auf dich. Der Gerechten Seelen sind in Gottes Hand und keine Qual rühret sie an.