La Bible en ses Traditions

Psaumes 41,10–14

M
G S
V

10 Même l’homme, mon ami en qui je me fiais

lui qui mangeait mon pain

lève le talon contre moi.

10 ...

10 Même l'homme de ma paix en qui j'espérai

lui qui mangeait mon pain, se vanta du croche-patte qu'il me faisait !

11 Mais toi, YHWH, aie pitié de moi et relève-moi

que je leur paie leur dû

11 ...

11 Toi, au contraire, Seigneur, aie pitié de moi, 

ressuscite-moi et je leur rendrai ce qu'ils méritent :

12 À ceci je saurai que tu m’aimes

si mon ennemi ne crie pas de joie sur moi.

12 ...

12 à ceci j'ai connu que tu m'as voulu

que mon ennemi ne se réjouira pas à mes dépens !

13 Et moi dans mon innocence, tu me soutiendras

et tu m’établiras pour toujours en ta présence.

13  ...

13 Moi, tu m'as soutenu à cause de mon innocence

et tu m'as affermi en ta présence pour l'éternité.

14 Béni soit YHWH, le Dieu d’Israël

dans les siècles des siècles ! Amen ! Amen !

14 ...

14 Béni soit le Seigneur, Dieu d'Israël

depuis les siècles jusque dans les siècles. Fiat ! Fiat !

Réception

Liturgie

12 À ceci j'ai connu - Répons

« In hoc cognovi »

Traditionnel, Répons - In hoc cognovi

Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux

© Abbaye du Barroux→, Ps 41,12

Répons chanté à l'office de tierce le jour de la solennité de l'Immaculée Conception le 8 décembre.

Comparaison des versions

10 V—IUXTA HEBR. 

  • Mais aussi l'homme pacifique avec moi en qui j'eus confiance | lui qui mangeait mon pain leva le talon contre moi !

11 V—IUXTA HEBR. 

  • Mais toi, Seigneur, aie pitié de moi | et relève-moi pour que je leur rende [ce qu'ils méritent]

12 V—IUXTA HEBR. 

  • À ceci j'ai connu que tu me veux | parce que mon ennemi ne m'a plus insulté.

13 V—IUXTA HEBR. 

  • Or moi à cause de ma simplicité je fus soutenu par toi | et tu m'établiras devant ta face en perpétuité

14 V—IUXTA HEBR. 

  • Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël | depuis les siècles jusque dans les siècles. Amen ! Amen !

Littérature

9.11 ressuscite (V) FRANÇAIS BIBLIQUE Vocabulaire christologisant V emploie deux fois le verbe resurgo, qui signifie « se relever, renaitre, ressusciter ». Le verbe français ressusciter a lui-même plusieurs sens (cf CNRTL→) : outre ses emplois intransitifs, en emploie transitif il signifie non seulement « faire passer de la mort à la vie » au sens théologique dérivé de la Bible, mais aussi « ré-animer » (en médecine), « donner une nouvelle vigieur » (en littérature), « rendre la joie de vivre » ou « faire revivre une expérience » (en psychologie), etc. On le conserve ici, même si ses connotations christologiques sont sans doute plus prégnantes en français qu'en latin.

  • Ambroise de Milan Enarrationes in XII Psalmos davidicos : Le psalmiste « n’a pas dit : ‘Ne fait-on pas en sorte ?’ [adiciatur, passif de adjicere, intraduisible littéralement], mais ‘Ne fera-t-il pas en sorte de se relever ?’ [adiciet, actif] pour cette raison précisément que le Fils de Dieu s’est ressuscité lui-même [...] car au Père et au Fils est une seule puissance, une commune opération, puisque la substance de la Trinité est unique et identique » (p. 242, l.17-26, notre trad.).

Drapeau de la francophonie→ © Domaine public

Arts visuels

10 Le copain qui trahit Du fait de sa reprise par la bouche de Jésus en Jn 13,18, ce v. évoque immanquablement la trahison de Judas. Le lien avec la pain partage est souvent retenu dans l'iconographie de la dernière Cène, par exemple chez cet imitateur ancien de Vinci : 

Anonyme (d'après Léonard de Vinci), La dernière Cène (fresque (?), 1550), ca 700 x 350 cm,

Église de Sant'Ambrogio, pont Capriasca, Italie

Photo Cristian Bianchi © CC-BY-SA-3.0→

Remarquez le détail pathétique de Judas, au milieu du groupe à la droite de Jésus, bourse en main droite et main gauche tendue vers le pain partagé avec son ami ...