Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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6 Il descend comme la pluie sur du foin [coupé]
Sune toison
Set comme d'abondantes [averses pour l']irrigation de
Sdes gouttes qui descendent sur la terre
6 GEt il descendra comme la pluie sur la toison
et comme des gouttes d'eau qui s'écoulent lentement
Vstillations distillant sur la terre...
1–19 Bénédiction du nouveau roi : la succession de David
(1584-1651), David présentant le sceptre à Salomon (huile sur toile, ca. 1601-1650), 174 x 243 cm
Collection privée, domaine public © Wikicommons→, 1R 2
6 V—IUXTA HEBR.
6 la pluie sur la toison Embrayeur typologique : une allusion à Gédéon ? Cet étonnant détail, propre aux versions grecque et latine, semble bien faire référence intertextuelle à l'épisode étrange du signe accordé par Dieu à Gédéon en Jg 6,36-40. De fait, les imagiers médiévaux chrétiens n'ont pas manqué de relier ce verset du psaume avec la venue du fils de David ultime, véritable roi de la paix qu'est Jésus-Christ.
(continuant ),« La première femme succombe à la séduction du serpent, l'Annonciation, Gédéon et le signe de la toison » (impression xylographique, 1460s, Pays-Bas ou Rhin inférieur), 27,5 x 20,5 cm
Planche A, f.1v de Biblia pauperum seu historiæ Veteris et Novi Testamenti, Bibliothèque nationale de France→,
Les trois scènes représentent des messages provenant de Dieu et de ses anges. L'Annonciation est encadrée par Ève et le serpent, à gauche, et le miracle de Gédéon, à droite. Dans une typologie narrative, la scène d'Ève représente la Chute, tandis que l’Annonciation préfigure le Salut. Dans une analogie typologique, la toison de Gédéon symbolise la conception virginale de Jésus par Marie. La rosée qui descend sur la toison annonce l'action de l'Esprit Saint. De la même manière que Dieu imprègne la toison miraculeusement, la Vierge Marie fut enceinte de la rosée divine.
Dans l'une des homélies consacrées aux gloires de la Vierge mère, Bernard de Clairvaux a décrit ce rapprochement ainsi :
Il ne faut pas manquer le naïf détail d'un petit Jésus, porteur de la Croix, descendant comme sur un toboggan le long des rayons qui tombent de la bouche de Dieu dans sa nuée, en plein centre de la planche. Bien que cette représentation soit problématique d'un point de vue dogmatique, puisqu'elle réunit les trois personnes de la Trinité, il était coutume au Moyen Âge de représenter le Christ en « homoncule » (cf. le très beau détail du Triptyque de l'Annonciation de Arts visuels Lc 1,4–38). Cet « homoncule » illustre une doctrine selon laquelle le Christ n'aurait pas été conçu in utero, mais serait entré tout formé dans le sein de Marie. Cette vieille croyance, dépendante d'une savante négociation entre motifs antiques, médecine et théologie médiévales, fut plus tard condamnée par le concile de Trente, qui finit par interdire les représentations du Christ en homoncule.
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