La Bible en ses Traditions

Psaumes 78,38

M
G S
V

38 Mais lui, miséricordieux, pardonnait le péché et ne détruisait pas 

souvent il retint sa colère

et n'excita pas toute sa fureur.

38  ...

38 (Mais lui est miséricordieux :

il acceptera une propitiation pour leurs péchés et il ne les détruira pas ;

il détournera facilement sa propre colère :

il n'allumera pas toute sa colère !)

Réception

Liturgie

38 LITURGIE JUIVE (rite séphardi) Ce verset est inclus dans le centon commençant par Ps 104-31 qui introduit l'office dit des zemirot, suite de psaumes formant la seconde partie de l'office journalier du matin.

Il ouvre également le centon vehu raḥum, prière d'indulgence lue dans l'office journalier du matin ainsi que lors des fêtes d'expiation.

Texte

Vocabulaire

38 il détournera facilement  Albert Blaise dans une note propose cette traduction pour abundavit ut averteret iram suam de la version de la Vulgate Sixto-Clémentine : « il a détourné facilement sa colère ». (→BlaiseVoc. T.L. 178 note 2). 

Réception

Intertextualité biblique

32–39 THÈME L’inconstance d’Israël et de la patience divine

Comparaison des versions

38 V—IUXTA HEBR.

  • Mais lui, miséricordieux, sera rendu propice quant à leur iniquité et ne détruira pas | souvent il détourna sa colère | et n'excita pas toute sa fureur.

22.38 sauveur + « propitiation » : V | M G :  Discrète christologisation ?  Le substantif (ou adjectif substantivé) neutre salutare,is employé au v.22 signifie tout moyen de salut :  « remède, préparation, prospérité, confort, salut, délivrance », mais aussi : « délivreur, sauveur ».

Au v.38 : 

  • M annonce simplement que Dieu couvrait bien les fautes, pardonnait (kāpar, au piel),
  • G complexifie le sens en traduisant l'inaccompli hébreu (qui référait une action longue et répétée, dans son contexte), par le futur d'un verbe pouvant aussi signifier : « il expiera » (ilasetai , de llaskomai, ind. futur moyen) ;
  • V amplifie en une locution verbale qui annonce que le Seigneur « sera rendu propice quant à leurs péchés » (propitius fiet peccatis eorum) : dans la mesure où l'énonciation du psaume alterne récit et commentaires sur le récit (signalés, dans la présente traduction, par des parenthèses), le traducteur latin aurait-il, dans cette annonce d'une propitiation à venir, vu une allusion à la médiation de Jésus Christ ? Cf. V—Lc 2,30.

Franscisco de Zurbarán (1598-1664), Agnus dei, (huile sur toile, entre 1635 et 1640), 38 x 62 cm, Musée du Prado, Madrid, © Wikicommons→

Francisco de Zurbaran est un peintre espagnol du siècle d'or. Il se distingue dans les peintures religieuses où son art révèle une grande force visuelle et un profond mysticisme. Il a réalisé six versions de ce sujet qui diffèrent peu les unes de autres. L'agneau est traité avec un grand réalisme, ses pattes sont liées pour le sacrifice, et la toile porte l'inscription : « Comme une brebis, il fut conduit à l’abattoir ; comme un agneau muet devant le tondeur, il n’ouvre pas la bouche » (Ac 8,32). Cf. Lv 22,17-30.