Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
Pour nous apporter votre aide, cliquer ici
1 Il est un mal
Vun autre mal que j’ai vu sous le soleil et ce mal est grand sur
Vordinaire chez l’homme
Vles hommes :
1 …
2 tel
Vl'homme à qui Dieu a donné richesses, trésors
Vaisance et gloire
Vhonneur, et qui ne manque pour son âme de rien de ce qu’il peut désirer ;
mais Dieu ne lui permet pas
Vne lui donne pas le pouvoir d’en jouir
Vde le consommer, car c’est un étranger qui en jouit :
Vqui dévorera tout :
voilà une vanité et un mal grave !
Vune grande misère !
2 …
3 Quand un homme aurait engendré cent enfants, vécu de nombreuses années et que les jours de ses années se seraient multipliés,
si son âme ne s’est pas rassasiée de bonheur
Vde ses biens matériels et qu’il n’ait pas même eu
Vn’a pas de sépulture,
je dis
Vde lui, j'affirme qu’un avorton est plus heureux que lui
3 …
4 car c'est en vain qu'il est venu, il s’en va dans les ténèbres et les ténèbres couvriront
Vl'oubli couvrira son nom ;
4 …
5 il n’a même ni vu ni connu le soleil, mais il a plus de repos que cet homme
5 …
5 il n'a pas vu le soleil ni connu la distance entre le bien et le mal
6 et quand il vivrait
Vaurait vécu deux fois mille ans, sans jouir du bonheur,
Vavoir joui de ses biens,
tout ne va-t-il pas au même lieu ?
Vtous ne se hâtent-ils pas vers un lieu unique ?
6 …
7 Tout le travail de l’homme est pour sa bouche, mais ses désirs ne sont
Vson âme n'est jamais satisfaits
Vsatisfaite.
7 …
8 Car quel avantage a le sage sur l’insensé ? quel avantage a le pauvre qui sait se conduire devant les vivants ?
8 …
8 Qu’a le sage de plus que le fou ? Qu’a de plus le pauvre, sinon qu’il va au lieu où est la vie ?
9 Ce que les yeux voient est préférable à la divagation des désirs.
Cela encore est vanité et poursuite du vent.
9 …
9 Mieux vaut voir ce que tu désires que désirer ce que tu ignores :
mais même ça, c'est vanité et présomption de l'esprit !
10 De toute chose qui arrive, le nom est déjà prononcé ;
on sait ce que sera un homme et qu'il ne pourra aller en justice contre qui est plus fort que lui :
10 …
10 Qui va exister, son nom est déjà donné ;
on le sait, il n'est qu'humain, il ne pourra aller en justice contre plus fort que lui :
11 car il y a beaucoup de paroles qui ne font qu’accroître la vanité : quel avantage en revient-il à l’homme ?
11 …
11 les paroles sont très nombreuses, quand on dispute beaucoup ne portent que vanité !
12 Car qui sait, en effet, ce qui est bon pour l’homme dans la vie
pendant les jours de sa vie de vanité qu’il passe comme une ombre ?
Et qui peut indiquer à l’homme ce qui sera après lui sous le soleil ?
12 …
12 7,1. Qu’est-il nécessaire à l’homme de rechercher ce qui est au-dessus de lui, lorsqu’il ignore ce qui lui est avantageux dans sa vie,
durant le nombre des jours de son pèlerinage et dans le temps qui passe comme l’ombre ?
Ou qui pourra lui indiquer ce qui après lui doit arriver sous le soleil ?
1,1–12,14 Liturgie synagogale : une des lectures principales de la fête de Sukkoth (Tentes)
La lecture du Livre de Qohelet au cours de l'office du matin du sabbat de hol hamoëd (« [période] profane du temps fixé » : période de quelques jours mi-chômés entre le début et la fin de la fête de Pâque et de la fête ddes Tentes), ou du premier jour de la fête, si le 15 tishre est un sabbat, est une institution rabbinique tardive visant à maintenir les manifestations de joie à un seuil raisonnable. Les discussions sur la vanité de l'existence et le rappel que l'homme rendra compte de tous ses actes devant Dieu viennent tempérer l'allégresse. Arts visuels Qo 1,1–12,14
6,1–8,17 Ma fin est mon commencement
"Et quand il vivrait deux fois mille ans, sans jouir du bonheur, tout ne va-t-il pas au même lieu ?" (Qo 6,6).
Guillaume de Machaut est le plus célèbre compositeur et écrivain français du XIVe siècle. Ce Rondeau illustre dans un style médiéval la répétition sans fin du cycle du temps dont parle l'Ecclésiaste.
1 Titre de roman
1,1–14,14 SYNAGOGUE Lecture juive à Sûkkôt De nos jours, à la synagogue, de nombreux Juifs lisent Qohélet (l'Ecclésiaste) à la fête des Huttes (Sûkkôt). Le choix de ce livre vient de ce que cette fête célèbre dans la joie (Musique) le souvenir des huttes où Dieu avait fait habiter son peuple après la sortie d’Égypte et du fait que Qo est censé faire la promotion de la joie (Qo 2,24ss ; 3,12.22 ; 5,17ss ; etc.).
Peut-être peut-on aussi voir dans les tentes, les Sûkkôt que construisent les Juifs pour cette fête, et dans laquelle ils vivent durant plusieurs jours, un vivant symbole et un rappel liturgique de la fragilité du séjour de l'homme sur la terre, thème si central dans le livre de Qohélet ?
Le temps de la fête, pieds des immeubles et balcons se transforment, avec des planches, en résidences plus frêles, où revivre l'expérience de la liberté et de la joie des nomades au désert ...
La proximité des éphémères constructions de Sukkot et du mur occidental, vestige du Temple résidence du Nom sur la terre, donne à méditer, dans l'esprit de l'Ecclésiaste, sur ce qui est stable et sur ce qui passe, dans la relation entre l'homme et Dieu...
11 quel avantage en revient-il à l'homme ? : M + v.12 = V—Ecclésiaste 7,1. VERSIFICATION
Outre ce changement de chapitre, la Vulgate traduit plutôt librement les v. 11b-12.
Voici la traduction du décryptage allégorique imprimé au-dessus de ce frontispice, un écu à quinze carreaux surmontés de la croix et du chapeau cardinalice: « Les quinze carrés de cet écu te mettent en face les quinze jours que passèrent ensemble à Jérusalem saint Pierre qui prêchait aux juifs ou à ceux de la synagogue et saint Paul, apôtre des nations. Le chiffre 7 et en conséquence les 7 carrés de couleur de cet écu signifient la loi antique ou Ancien Testament ; le chiffre 8 ou les huit carrés d'autre couleur signifient la loi de grâce ou le Nouveau Testament. Le nombre 15 ou les quinze carrés les contiennent tous. »
1,1–12,14 Questions sur l’inspiration du livre (Séminaire des Sources Chrétiennes — HiSoMA→)
Qo a fait l’objet d’un nombre appréciable de commentaires, d’homélies et de citations chez les auteurs patristiques, qui reconnaissaient généralement le caractère inspiré, et même prophétique, du livre.
Le mot rêmata, « paroles » (Qo 1,1), amène en particulier des réflexions sur l’inspiration de l’Esprit Saint et le caractère prophétique de l’Ecclésiaste, par exemple
Le caractère déroutant de certaines affirmations a de fait conduit certains exégètes à les interpréter comme dites au nom d’autres personnes.
Selon plusieurs, Salomon aurait donc rapporté dans son livre maintes doctrines impies ou hérétiques afin de les combattre. Par exemple :
Cela peut conduire à élargir le propos à toute l’Église, sans remettre en question le bien-fondé des affirmations :
Les témoignages de rejet ou de prudence vis-à-vis du livre sont assez rares :