La Bible en ses Traditions

Sagesse 15,14–19

G V
S

14 Mais ils sont tous Gtrès insensés et plus malheureux que l’âme d’un petit enfant

les ennemis de ton peuple qui l'ont dominé

Vet ceux qui le dominent.

14 ...

15 Parce qu'ils ont aussi considéré comme des dieux toutes les idoles des nations

qui n'ont pas usage de leurs yeux

Vdont la vue des yeux n'est pas pour voir

ni leurs narines pour respirer l’air

ni leurs oreilles pour entendre

ni les doigts de leurs mains pour toucher

et dont les pieds sont incapables de marcher.

15 ...

16 Car c’est un homme qui les a faites

et c’est celui à qui on a prêté le souffle qui les a façonnées.

Il n’est pas d’homme qui puisse façonner un dieu semblable à lui

16 ...

G
V
S

17 étant mortel il produit de ses mains iniques une œuvre morte

car il vaut mieux que ce qu’il adore

parmi eux il a vécu, mais eux jamais eue.

17 en effet, comme il est mortel, il produit de ses mains iniques une œuvre morte

car il vaut mieux que ceux qu’il adore

parce que, puisqu'il est mortel, il a vécu, mais eux jamais. 

17 ...

G V
S

18 Ils adorent les animaux les plus odieux

car, jugés d’après la stupidité

Vcomparés à eux stupidement, ils sont pires que les autres.

18 ...

G
V
S

19 Il n’y a rien de bon en eux qui les fasse désirer comme à la vue d’autres animaux

ils échappent à la louange de Dieu et à sa bénédiction.

19 Mais à leur vue, l'on ne peut rien apercevoir de bon de ces animaux

ils échappent à la louange de Dieu et à sa bénédiction.

19 ...

Contexte

Milieux de vie

14,1–15,19 RELIGION Idoles dans la Mésopotamie ancienne

Chalcolithique

Anonyme, idole aux yeux (sculpture sur albâtre de gypse, ca. 3700–3500 av. J.-C., Uruk moyen : idole ? offrande ?) 6.5 x 4.2 x 0.6 cm, Tell Brak, Syrie

Met Fifth Avenue, Gallery 402

Public Domain © Metropolitan Museum→, New York

Des milliers de figurines de ce type, connu sous le nom d'« idole aux yeux », en pierre avec des yeux incisés, ont été découvertes à Tell Brak, dans un bâtiment qui s'appelle maintenant le Temple de l'œil. Elles y ont probablement été dédiées comme offrandes. Beaucoup sont incisées avec plusieurs jeux d'yeux, d'autres avec des bijoux, et d'autres encore avec des représentations d'enfants — des yeux et un corps plus petits gravés sur le corps de la plus grande idole.

Ces grands yeux témoigneraient de l'attention portée aux dieux dans une grande partie de l'art mésopotamien et cependant « elles ont des yeux et ne voient pas... » (Ps 115,5-6). 

L'identification de ces figures reste l'objet de débats : certains archéologues voient dans de telles statuettes non des objets rituels mais... des poids étalonnés ou des poids de métiers à tisser, voire des chenets qui auraient été disposés autour d'un foyer. 

Domaine akkadien

Anonyme, Stèle de victoire de Narâm-Sin, roi d'Akkad (calcaire gréseux, ca. 2350-2000 av. J.-C.), 200 x 105 cm

Musée du Louvre→, département des antiquités orientales

© CC BY-SA 3.0 FR→

Le roi Narâm-Sin, victorieux, représenté au sommet de la stèle, en héros deux fois plus grand que les autres humains, coiffé d'une tiare à corne : peut-être ici pour la première fois dans l'art, un homme est élevé au statut divin ? Cette stèle nous ferait ainsi assister presque en direct à la « naissance » de l'idololâtrie visuelle d'un être humain.

L'histoire de l'art reconnaît également dans cette stèle le premier exemple connu de l’introduction du paysage : une montagne dans le monde, des arbres et des disques mi-étoiles/mi-soleil qui sont peut-être une représentation des dieux.

Domaine paléo-babylonien

La plaque Burney, appelée aussi La Reine de la Nuit, est un relief en terre cuite daté de la période paléo-babylonienne (sous le règne du roi Hammurabi).

Anonyme, Reine de la nuit (terre cuite, découverte à Babylone, ca.1800-1750 av. J.-C.), 49,5 x 37 x 4,8 cm

British Museum→, Londres

© CC BY 2.5→

Une femme nue portant une coiffe à cornes tient un bâton et un anneau de justice. Il s'agit peut-être de la déesse Ishtar, de la déesse Ereshkigal ou de la démone Lilith. Les orbites aujourd'hui vides étaient sans doute garnies de pierres semi-précieuses ou de verreries imitant la transparence des yeux : même alors, elle eut « des yeux et ne vit pas » (Ps 115,5-6)

Les chromatismes reconstitués suggèrent le pouvoir de fascination qu'exerçaient de telles figures :

Anonyme, Reine de la nuit (terre cuite), 49,5 x 37 x 4,8 cm

British Museum→, Londres

© CC BY-SA 2.0 FR→