On appelle palimpseste (de παλίμψηστος / palímpsêstos, « gratté de nouveau ») un parchemin manuscrit dont on a effacé la première écriture pour y écrire un autre texte. La technique, permettant d'économiser le parchemin en "recyclant" de vieux ouvrages pour en copier de nouveaux a été particulièrement en usage entre le 7ème et le 12 ème s.
Deux palimpsestes célèbres
Des fragments des →Hexaples d'Origène sont connus par des palimpsestes célèbres
Une base pour une "archéologie digitale"?
Todd Hanneken de St Mary’s University (San Antonio, Texas) dirige aujourd'hui le Jubilees Palimpsest Project→, qui utilise la dernière technologie (combinaison de l’imagerie spectrale — infrarouge et ultraviolet— avec la RTI — Reflectance Transformation Imaging— qui détecte l’acidité du document là où il fut encré), pour retrouver tout le texte des Jubilés traduit en latin, mais aussi celui d’un commentaire arien sur Luc, présents en palimpseste sur les 144 folios du codex C 73 INF (BO 253) de la Biblioteca Ambrosiana. Plus généralement, les milliers de palimpsestes déposés dans les bibliothèques lui apparaissent comme des grottes dans le désert offrant des textes perdus, présents sous la surface regrattée des parchemins, mais désormais lisibles.
Une métaphore pour l'intertextualité
Le terme a été mis à la mode dans la critique littéraire contemporaine par Gérard
(Palimpsestes. La littérature au second degré Paris : Seuil, 1982) qui y a découvert un très beau symbole des phénomènes de dialogisme généralisé, transtextualité et intertextualité essentiels à la littérature : pratiques hypertextuelles, parodie, travestissements, pastiche, charge, forgerie, continuation, transposition...