Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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12 Il énonça
VSalomon dit aussi trois mille maximes
Vparaboles
et ses chants furent au nombre de mille cinq.
12 ...
13 Il parla des
Vdisserta sur les arbres
depuis le cèdre qui est au Liban jusqu’à l’hysope qui sort de la muraille
il parla
Vtraita aussi des quadrupèdes, des oiseaux, des reptiles et des poissons.
13 ...
14 On venait de tous les peuples pour entendre la sagesse de Salomon
de la part
et d'auprès de tous les rois de la terre qui avaient entendu
Ventendaient parler de sa sagesse.
14 ...
9–14 Salomon magicien et astrologue
La sagesse de Salomon était si grande qu'elle embrassait tous les domaines du savoir, la philosophie, la physique, la biologie, l'astrogie, et même les sciences occultes. Au Ier siècle, dans les Antiquités Juives, Flavius Josèphe reprend l'idée véhiculée dans 1R 5,10 et affirme que la sagesse et la prudence de Salomon surpassent de loin celles des anciens :
Origène, pour sa part, déclara dans son Commentaire sur Matthieu que « les Juifs sont considérés comme des adeptes de l'adjuration des démons et ils emploient des adjurations en langue hébraïque tirées des livres de Salomon ». Il ne s'agit évidemment pas de la trilogie salomonienne Tradition chrétienne Qo 1,1ss, mais de certains ouvrages d'exorcisme que l'on attribuaient à Salomon.
D'où vient cette idée ? Quelle était la nature des ouvrages attribués à Salomon ?
Le Sepher ha-Razim, traité de magie angélique apparemment rédigé entre le IIIe et le VIIe siècle en Palestine, évoque d'anciens livres de magie qui aurait été transmis de génération en génération jusqu’à Salomon :
Ces ouvrages de magie ne sont pas sans rappeler les Cultes à mystères de la Grèce archaïque, ils enseignaient des incantations et des malédictions destinées à exorciser les démons et les esprits. Cette croyance se diffusera au Moyen Âge dans les traditions juive et chrétienne, notamment à travers les commentaires d'Isaac Abravanel sur la Torah, ou les travaux de grands théologiens tels qu'Albert le Grand dans son Speculum astronomiae.
À cette époque, plusieurs grimoires de magie prétendument attribués à Salomon virent le jour :
De même, la littérature rabbinique traitera abondamment de ce sujet. Plusieurs penseurs juifs avanceront l'idée selon laquelle Salomon aurait eu des pouvoirs magiques et des connaissances occultes. Avec la redécouverte du corpus aristotélicien, la place de Salomon sera débattue, Aristote apparaissant comme l'homme le plus érudit de tous les temps. Dans un contexte polémique, une légende juive émergea, faisant de Salomon le magister omnium physicorum, et donc le maître d'Aristote. Selon cette légende, Salomon surpassait Aristote puisqu'il maîtrisait la philosophie naturelle et les sciences occultes. Salomon incarnait la prisca sapientia (sagesse ancienne dont l’ancienneté témoignait de sa vérité).
Dans les Antiquités Juives, Flavius Josèphe rapporte que les fils de Seth auraient découvert la science des corps célestes et qu'Abraham aurait initié les Égyptiens à l'arithmétique et leur aurait transmis les lois de l'astronomie :
C'est donc sous l'égide d'Abraham que se place la connaissance astrologique de Salomon.
Cette idée prendra forme parmi les Sages juifs, les Hazal (חז״ל), puis au Moyen Âge sous l'influence d'Abraham Ibn Ezra (1092-1167).