Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Mais lorsque Nicanor découvrit que les soldats de Judas se trouvaient
VJudas se trouvait dans les régions de Samarie,
il projeta de les attaquer en toute sécurité
Vdonner l'assaut général le jour du repos contre eux
Vsabbat
1 ...
2 Comme les Juifs qui le suivaient par contrainte disaient :
— Ne les fais pas périr d'une manière si sauvage et si barbare
mais réserve la gloire au jour que Celui qui voit tout a honoré de préférence en le sanctifiant
2 bien que les Juifs qui le suivaient par besoin lui eussent dit :
— Ne te montre pas si arrogant et si barbare
rends plutôt honneur au jour dédié à la sanctification
et honore celui qui voit tout !
2 ...
3 Mais le triple scélérat
Vmalheureux demanda
s’il y avait un souverain au ciel
Vdans le monde qui eût prescrit de célébrer le jour des sabbats...
3 ...
4 Et comme ils lui répondirent :
— C’est le Seigneur vivant, souverain dans le ciel,
qui a lui-même ordonné de célébrer le septième jour,
4 ...
5 il reprit :
— c'est moi, souverain
V— Et moi, je suis souverain sur la terre, et j'ordonne de prendre les armes et d'accomplir le service du roi
Vles décisions du roi.
Cependant, Nicanor ne parvint pas à réaliser son funeste dessein
Vdessein
5 ...
6 Tandis que Nicanor, portant haut le cou avec une extrême jactance
avait décidé de dresser un trophée public avec les dépouilles de Judas et de ses hommes.
6 et ne fit que se dresser avec un orgueil extrême
(il avait projeté d'ériger un trophée public avec la dépouille de Judas).
6 ...
7 Maccabée de son côté gardait toujours confiance, espérant de toutes ses forces l'assistance du Seigneur ;
7 ...
8 il encourageait ses compagnons
Vses hommes à ne pas craindre l'approche des païens
mais à se souvenir des secours qu'ils avaient Gprécédemment reçus du Ciel
et à compter présentement
V à espérer cette fois encore du Tout-Puissant une victoire imminente.
8 ...
9 En les encourageant au moyen de
VEt lorsque, dans sa harangue, il leur parla de la Loi et des prophètes
et qu'ensuite il leur rappela les combats qu’ils avaient menés à bonne fin,
Vqu’ils avaient autrefois livrés,
il les rendit plus ardents encore...
9 ...
10 Ayant ainsi excité leur courage
il donna ses ordres
montrant en même temps la déloyauté des nations
et leur violation des serments.
10 Puis, quand il eut ainsi excité leur colère, montrant en même temps que ces nations étaient perfides
et qu'elles prévariquaient en dépit de leurs serments,
10 ...
11 Après avoir armé chacun d’eux
moins de la sécurité que donnent les boucliers et les lances
que du réconfort qu'il y a dans les bonnes paroles
il leur raconta encore un songe digne de foi, une sorte de vision, qui les réjouit tous.
11 il arma chacun d’eux
non d'un équipement défensif, bouclier et lance
mais de ses meilleures paroles et exhortations
en leur rapportant un songe digne de foi, qui réjouit l'armée toute entière.
11 ...
12 Voici ce qu’il avait vu :
Onias, qui avait été grand prêtre,
homme de bien, d’un abord modeste
et de manières douces
distingué dans son langage et adonné dès l’enfance à toutes les pratiques de la vertu
cet [Onias] priait, les mains étendues, pour toute la communauté juive
12 En effet, voici ce qu'il avait vu :
Onias, qui avait été très grand prêtre,
homme bon et bienveillant
à l'apparence modeste, aux moeurs irréprochables et au discours éloquent
et qui dès l’enfance s'était exercé à pratiquer les vertus,
tendait les mains en priant pour tout le peuple des Juifs ;
12 ...
13 Ensuite était apparu, de la même manière, un homme insigne par ses cheveux blancs et par son éclat
revêtu d'une étonnante et prodigieuse majesté.
13 il avait ensuite vu apparaître un autre homme, qui suscitait l'admiration par son âge et sa dignité :
une grande beauté se dégageait de sa présence.
13 ...
14 Et Onias avait dit en réponse :
— Il a de l'amour pour ses frères
Vfrères et le peuple d'Israël
il prie beaucoup pour le peuple et la
Vl'ensemble de la cité sainte :
voici Jérémie, le prophète de Dieu.
14 ...
15 Puis Jérémie, étendant la main droite
avait remis à Judas une épée d’or
et, en la lui donnant, il avait prononcé ces mots :
15 Alors Jérémie avait étendu la main
pour donner à Judas un glaive d’or avec ces mots :
15 ...
16 — Prends cette sainte épée, c’est un don de Dieu
par elle tu mettras en pièces les ennemis.
16 — Reçois ce glaive saint, don de Dieu :
par lui tu renverseras les adversaires de mon peuple, Israël !
16 ...
17 Réconfortés par ces paroles de Judas, fort belles
et capables d'entraîner à la bravoure
et de rendre viriles des âmes de jeunes gens
ils décidèrent de ne pas dresser de camp
mais de prendre héroïquement l'offensive
et d'emporter la décision en se jetant dans la mêlée avec toute leur vaillance,
en raison du danger que couraient la ville, et les choses saintes, et le Temple.
17 Exhortés de la sorte grâce aux remarquables paroles de Judas,
qui étaient propres à exalter l'ardeur et réveiller le courage de ses hommes,
ils décidèrent de combattre et de lutter passionnément
afin que leur valeur départageât l'affaire
car la cité, les lieux saints et le Temple étaient en péril.
17 ...
18 Car la crainte qu'ils avaient pour leurs femmes et leurs enfants
ainsi que pour leurs frères et leurs proches n'était pour eux qu'au second rang
la plus grande et la première des craintes était pour le Sanctuaire consacré.
18 Pour leurs femmes et leurs enfants en effet
comme pour leurs frères et leur famille,
ils n'éprouvaient pas grande inquiétude :
la plus grande et la première de leurs craintes était au contraire que le Temple demeure inviolé !
18 ...
19 Quant à ceux qui avaient été laissés dans la ville
leur angoisse n'était pas légère
inquiets qu’ils étaient par cette attaque en plein air.
19 Quant à ceux qui étaient dans la cité,
ils n'éprouvaient pas une inquiétude moindre pour les combattants.
19 ...
20 Tandis que déjà tous attendaient la décision prochaine
et que déjà les ennemis, rassemblés, s'étaient rangés en ordre de bataille
les éléphants ayant été disposés en un point favorable et la cavalerie disposée sur les ailes
20 Et déjà, ils espéraient tous un dénouement imminent :
l'ennemi était en présence, l'armée rangée en bataille
et les bêtes et les cavaliers placés aux endroits stratégiques...
20 ...
21 Maccabée, voyant devant lui ces multitudes
l’appareil varié des armes, l’aspect farouche des éléphants
étendit les mains vers le ciel et invoqua le Seigneur qui opère des prodiges sachant bien que ce n'est pas par le moyen des armes
mais selon ce qu'il a décidé
qu'il procure la victoire à ceux qui en sont dignes.
21 Alors Maccabée, à la vue de la multitude qui approchait
de l’appareil varié des armes et de la férocité des bêtes
étendit la main vers le ciel et invoqua le Seigneur qui opère des prodiges,
lui qui ne regarde pas la force des armes
mais accorde selon son plaisir la victoire à ceux qui en sont dignes.
21 ...
22 Voici ce qu'il dit en l'invoquant :
— Toi, Souverain
VSeigneur, tu as envoyé ton ange sous le règne d'Ezéchias
VÉzéchias, roi de Judée,
et il a
Vtu as fait périr du camp de SennachéribG jusqu'à cent quatre-vingt cinq mille hommes.
22 ...
23 Aujourd'hui aussi, Souverain des cieux,
envoie un
Vton bon ange devant nous
pour semer la frayeur et le tremblement.
Vdans la terreur et l'effroi qu'inspire la grandeur de ton bras
23 ...
24 Que par la grandeur de ton bras soient frappés d'épouvante ceux qui s'avancent en blasphémant contre ton peuple saint !
Et sur ces mots il termina.
24 afin qu'ils soient frappés de crainte, ceux qui s'avancent en blasphémant contre ton peuple saint !
Il termina là sa prière
24 ...
25 au moment où Nicanor et ses hommes
s’avançaient au son des trompettes et des péans
Vchants.
25 ...
26 Mais c'est avec des incocations et des prières
que Judas et ses hommes en vinrent aux mains avec les ennemis.
26 Mais Judas et ses troupes
invoquèrent Dieu et, en prières, engagèrent la bataille.
26 ...
27 Alors, combattant de leurs mains mais priant Dieu dans leurs cœurs,
ils terrassèrent pas moins de trente-cinq
V trente mille hommes,
comblés d'une allégresse magnifique par la manifestation
Vprésence de Dieu.
27 ...
28 À ce moment, comme ils avaient arrêté le combat et qu'ils rentraient dans la joie,
ils reconnurent Nicanor qui s'était écroulé avec son armure...
28 ...
29 Au milieu des cris et de la confusion,
ils bénissaient le Souverain dans la langue de leurs pères.
29 à cette vue, ils firent monter une clameur et se laissèrent aller à l'émotion
ils bénissaient le Seigneur tout-puissant dans la langue de leurs pères.
29 ...
30 Alors celui qui tout entier, corps et âme
avait combattu au premier rang pour ses concitoyens
celui qui avait conservé pour ceux de sa nation les bons sentiments de sa jeunesse
prescrivit de trancher la tête de Nicanor ainsi que son bras jusqu'à l'épaule
et de la emporter à Jérusalem.
30 Quant à Judas,
toujours prêt à s'offrir corps et âme pour ses concitoyens, il donna l'ordre
de trancher à Nicanor la tête et le bras depuis l'épaule et de les apporter à Jérusalem.
30 ...
31 Arrivé là, il convoqua ceux de sa nation
plaça les prêtres devant l’autel
et envoya chercher les gens de la citadelle
31 Et lorsqu'il s'y fut rendu, après avoir rassemblé ses compatriotes et les prêtres devant l’autel,
il fit aussi venir ceux de la citadelle
31 ...
32 et il leur montra la tête de l'infâme Nicanor
et la main que ce blasphémateur avait étendue en dressant le cou
contre la sainte maison du Tout-Puissant.
32 pour leur montrer la tête de Nicanor et la main criminelle
qu'il avait tendue contre la maison sainte du Dieu Tout-Puissant en se glorifiant avec orgueil.
32 ...
33 Il ordonna aussi, à propos de la langue de l'impie Nicanor, de la couper en morceaux et de la donner aux oiseaux
et, Vla main de cet insensé, de Vla suspendre en face du TempleG le salaire de sa folie.
33 ...
34 Tous firent monter vers le ciel des bénédictions au Seigneur qui s'était manifesté, en disant :
— Béni soit Celui qui a conservé son lieu sans souillure !
34 Tous bénirent alors le Seigneur du ciel en disant :
— Béni soit celui qui a conservé son lieu sans souillure !
34 ...
35 Puis il attacha à la citadelle le chef décapitée de Nicanor
comme signe manifeste et visible pour tous de l'aide du Seigneur.
35 Il suspendit aussi la tête de Nicanor au sommet de la citadelle
afin qu'elle soit [un signe] évident et manifeste du secours que Dieu leur avait accordé.
35 ...
36 Et tous décrétèrent, par un vote public
de ne pas laisser passer ce jour sans le commémorer
mais de célébrer le treizième jour du douzième mois appelé Adar en araméen
la veille du jour [dit] de Mardochée.
36 C'est pourquoi tous décidèrent d'un commun accord
de ne jamais laisser passer ce jour sans le célébrer avec solennité
36 ...
37 Ainsi se déroulèrent les événements concernant Nicanor
et comme depuis ce temps la Ville est demeurée en possession des Hébreux
moi aussi, j'arrêterai là mon récit.
37 et de le célébrer le treize du mois d'adar,
qu'on appelle en syriaque « veille du jour de Mardochée ».
37 ...
38 La composition en est-elle bonne et réussie
c'est cela même que je voulais
est-elle faible et médiocre
c'est tout ce que j'ai pu faire.
38 Ainsi, puisque telle fut la vie de Nicanor
et que depuis ce temps la cité demeura en possession des Hébreux,
moi aussi, je conclurai là mon histoire :
38 ...
39 De même en effet qu'il est nocif de boire du vin seul ou pareillement de l'eau seule
tandis que le vin mêlé d'eau est agréable et procure une délicieuse jouissance
de même la belle ordonnance du récit charme les oreilles de ceux qui lisent l'ouvrage.
Ici donc sera la fin.
39 qu'elle soit bonne et conforme aux événements, c'est ce que je souhaite !
mais si elle ne l'est pas complètement, je mérite l'indulgence.
39 ...
40 ∅
40 car, de même qu’il est paradoxal de boire toujours du vin ou toujours de l’eau
alors qu'il est délicieux de les boire ensemble,
de même mes lecteurs n'apprécieraient pas si l'histoire était toujours racontée à la perfection...
Elle s'achèvera donc ici.
ICI FINIT LE DEUXIÈME LIVRE DES MACCABÉES
40 ...