3 Cet homme vit clairement dans une vision, vers la neuvième heure du jour,
un ange de Dieu qui entra chez lui et lui dit :
— Corneille !
3 ...
4 Et lui, le voyant, saisi de crainte, dit :
— Qu’est-ce, Seigneur ?
Et il lui dit :
— Tes prières et tes aumônes sont montées en mémorial devant
Vsous le regard de Dieu.
4 ...
5 Et maintenant envoie des hommes à Joppé
et fais venir un certain Simon qui est surnommé « Pierre »
5 ...
6 il est logé chez un certain Simon, corroyeur
dont la maison est près de la mer.
6 ...
7 Et quand fut parti l’ange qui lui parlait
il appela deux de ses domestiques et un soldat pieux
Vqui craignait Dieu parmi ceux qui étaient attachés à lui
Và sa disposition
7 ...
8 et après leur avoir tout raconté il les envoya à Joppé.
8 ...
9 Or, le lendemain comme ils étaient en route et approchaient de la cité
Pierre monta sur le toit, vers la sixième heure, pour prier.
9 ...
10 Or il se trouva avoir faim et il voulut manger.
VEt comme il avait faim, il voulut goûter quelque chose.
Mais tandis qu’on préparait son repas il lui survint une extase
Vune extase s'abattit sur lui
10 ...
11 il vit le ciel ouvert et un vase qui descendait,
comme un grand drap de lin
qu'on aurait laissé tomber par les quatre coins vers la terre
Vdu ciel jusqu'à la terre
11 ...
12 dans lequel se trouvaient tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre, et les oiseaux du ciel.
12 ...
13 Et il vint une voix vers lui :
— Une fois levé,
VDebout, Pierre ! tue et mange.
13 ...
14 Mais Pierre dit :
— Nullement,
VLoin de là, Seigneur
car jamais je n’ai rien mangé de souillé ni d’impur.
14 ...
15 Et une voix de nouveau vint pour la seconde fois vers lui :
— Ce que Dieu a purifié, toi, ne [l’appelle]
Vl’appelle pas souillé.
15 ...
16 Et cela se fit par trois fois
et aussitôt le vase fut enlevé au ciel.
16 ...
Réception
Arts visuels
10–16La vision de saint Pierre à Joppé
Bon appétit
Est-ce un chien que l'on aperçoit, dans sa robe blanche, l'animal impur par excellence ?
Contexte
Repères historiques et géographiques
1Césarée [Caesarea]ou Césarée maritime Aussi appelée Césarée Sebaste, Césarée de Palestine et anciennement Tour de Straton. La ville est située sur la côte entre Jaffa et Tyr, la capitale de la Palestine sous Hérode le Grand et à l'époque de la Judée romaine.
Récit biblique
Césarée de Sébaste revient souvent dans les récits des voyages des apôtres dans le livre des Actes des Apôtres.
Le premier non-Juif à recevoir le Saint-Esprit, le centurion romain Corneille, y habitait (Ac 11,11).
Le roi Hérode Agrippa Ier y mourut, tué par un ange alors qu'il était assis sur son trône (Ac 12,19-23).
Philippe le diacre y résida avec ses quatre filles qui prophétisaient (Ac 21,8-16).
Pour sauver Paul, dont le Sanhédrin souhaitait la mort, le commandant des troupes romaines, Claude Lysias, l'envoya au gouverneur romain Félix, à Césarée (Ac 23,23-35). Paul passa deux ans en prison à Césarée (Ac 24,27).
La structure souterraine apparante sur cette photo était utilisée à l'origine comme une citerne. Après la période hérodienne elle fut transformée en prison. On y a trouvé une inscription : « Seigneur aide Procope ». Selon des chercheurs, cela pourrait être là que Paul fut emprisonné.
Autres sources écrites
Le site est d'abord mentionné par Zénon, un dirigeant égyptien, qui s'y ravitailla en 259 av. J.-C. (→P. Zénon 1, 59004 ; voir →Avner 1992). À l'époque, la ville était sous la domination des Lagides.
Les procurateurs romains habitèrent à Césarée, comme l'atteste une inscription de →Ponce Pilate dédiée à l'empereur Tibère.
Le fait que la ville avait été construite par un roi juif mais selon une organisation civique gréco-romaine était un sujet de discorde entre les habitants et renforça les tensions : la ville fut sujette à une violence continue dans les années 50 ap. J.-C., jusqu'à ce que le procurateur romain Félix envoie des soldats contre les manifestants juifs (→Josèphe B.J. 2,266-270).
Après que les habitants grecs de Césarée obtinrent le droit de gouverner la ville, la synagogue fut profanée, provoquant une émeute (→B.J. 2,284-296). Les habitants de Césarée assassinèrent les Juifs de la ville, et ceux qui réussirent à fuir furent arrêtés par le procurateur romain Florus (→B.J. 2,457-458). Cet événement déclencha une rébellion générale contre la domination romaine en Judée.
Dès son arrivée en 67 ap. J.-C., Vespasien établit son quartier général à Césarée et fut bien accueilli par la population juive (→B.J. 3,409-412).
Titus célébra sa victoire en envoyant les prisonniers juifs mourir dans l'amphithéâtre (→B.J. 7,37-38).
L'empereur Vespasien transforma Césarée en une colonie romaine nommée Prima Flavia (→Pline Nat. 5,14).
L'empereur Alexandre Sévère en fit la capitale de la province de la Syrie de Palestine.
Au début du 3e s. ap. J.-C., Bar Qappara y fonda une école rabbinique.
Origène (185-254) y vécut pendant 20 ans, de même que saint Procope († 304) et saint Pamphile († 309). Son élève Eusèbe (260-340) devint évêque de Césarée en 314.
Selon Jean Malalas (→Chron. 15,382-383 [PG 97,568-569]), l'église dédiée à saint Procope à Césarée fut incendiée par les Samaritains en 484 ap. J.-C. En guise de représailles, l'empereur Zénon expulsa les Samaritains de leur lieu de culte sur le mont Garizim (Repères historiques et géographiques Dt 27,12).
Après sa conquête par les Arabes en 640, la ville fut brièvement prise deux fois par les Byzantins (685 et 975) avant de tomber aux mains des Croisés en mai 1101, puis de Saladin en juillet 1187. Louis IX de France la fortifia entre mars 1251 et mai 1252. Les défenses n'offrirent aucune résistance efficace contre le sultan mamelouk Baybars en février 1265.
Historique du site selon les historiens antiques
Selon →Pseudo-Scylax Periplus 106, la côte entre Dor et Jaffa faisait partie du territoire de Sidon à la fin du 5e s. av. J.-C. Le nom « Tour de Straton » dérive d'un nom porté par plusieurs rois de Sidon au 4e s. av. J.-C.
La ville prospéra au 2e s. av. J.-C., sous un tyran local nommé Zoilos et fut conquise en ca. 100 av. J.-C., par le roi hasmonéen Alexandre Jannée (→Josèphe A.J. 13,324-325).
Pompée annexa la ville en 63 av. J.-C. (→A.J. 14,76) ; environ 30 ans plus tard, Octave la rendit à Hérode (→A.J. 15,217).
La ville fut refondée sous Hérode le Grand, qui en fit sa capitale et la nomma Césarée en l'honneur d'Auguste. →Josèphe B.J. 1,408-415 décrit les constructions magnifiques d'Hérode avec beaucoup de précision, en énumérant plusieurs palais, un rempart, un temple dédié à Auguste, un théâtre, un amphithéâtre et un port.
Traditions interprétatives
La →Meg. Ta‘an., mentionne une liste des jours de fêtes compilée au 1er s. ap. J.-C. Elle précise que la capture de la Tour de Straton doit être commémorée le 14 Sivan.
Plusieurs lieux étroitement associés aux apôtres étaient déjà des lieux visités par les pèlerins au cours de la période byzantine. Le →Pèl. Bordeaux (585 [CCSL 175,13]) a écrit à propos du « bain de Corneille le centurion, qui a fait beaucoup d'aumône ». Selon →Jérôme Ep. 81, sainte Paula visita « la maison de Corneille, qui est une église chrétienne, les huttes de Philippe et la chambre des quatre vierges qui ont prophétisé ». →Théodose Situ 4, rapporte une tradition selon laquelle Corneille aurait été martyrisé à Césarée. Le →Pèl. Piacenza V190 visita les tombeaux de saint Cornélius, de saint Procope et de saint Pamphile à Césarée.
Les sources archéologiques
Les origines des larges murs de la ville avec leurs trois tours sont débattues : certains chercheurs les attribuent à la période hellénistique tandis que d'autres pensent que les murs furent construits d'Hérode. De la céramique et des fondations datant de la période hellénistique ont été récupérées sur le site.
Les restes des périodes hérodienne et romaine sont bien conservés, avec les murs, le théâtre et l'amphithéâtre romains et les égouts. Le palais des procurateurs romains, qui peut avoir été celui d'Hérode, incluait une piscine et un bâtiment à deux niveaux. À la moitié du 2e s. ap. J.-C., un hippodrome fut construit sous Hadrien et fut remplacé un siècle plus tard par un nouvel amphithéâtre. Des entrepôts ont également été érigés le long du front de mer. Au 3e s. ap. J.-C., un de ces entrepôts fut transformé en mithraeum.
Des fouilles sous-marines ont révélé l'existence d'un port artificiel. À la fin du 1er s. ap. J.-C., il commença à s'effondrer, ce qui provoqua quelques naufrages.
De la période byzantine restent un grand manoir avec jardin en contrebas et un atelier ; plusieurs villas ; un établissement de bains ; le cardo maximus ; des greniers ; des latrines publiques ; un bâtiment d'archives ; une rue pavée ; une église et plusieurs synagogues et superposées, dont une peut être datée du 1er s. av. J.-C.
Deux aqueducs approvisionnaient la ville d'eau. Celui du niveau supérieur fut construit entre le règne d'Hérode et le milieu du 1er s. ap. J.-C., et élargi sous Hadrien. Celui du niveau inférieur fut érigé au 4e s. ap. J.-C.
Les murs et les portes de la ville croisée sont encore debout. Une église croisée a également été fouillée, ainsi qu'une maison et une forteresse du port.