Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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10 Pourquoi donc tentez-vous Dieu maintenant en posant sur le cou des disciples un joug
que ni nos pères ni nous n’avons pu porter ?
10 ...
11 Mais c’est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés, de la même manière qu’eux.
11 ...
12 Or toute l’assemblée se tut
et ils écoutaient Barnabé et Paul
racontant tous les signes et les prodiges que Dieu avait faits par eux parmi les païens.
12 ...
1–11 Concordia apostolorum
Pierre et Paul apparaissent seuls dans cette composition singulière dite « Concordia apostolorum » qui les représente face à face symétriquement comme dans un miroir. De beaux exemples nous sont parvenus, tels que certains verres dorés, en particulier celui du Musée Chrétien de Benoît XIV dans les Musées du Vatican, et le très célèbre relief d'Aquileia :
La position des deux apôtres reflète leurs pensées qui se font face symétriquement : la structure montre ainsi qu'elles se complètent mais aussi s'opposent, comme en témoignent les Actes des Apôtres qui relatent leur controverse ainsi que leur réconciliation (Ac 15,1-11) au sujet de la circoncision des païens. Les premiers chrétiens représentèrent cette frontalité de positions non pas comme une opposition mais comme une intégration spéculaire ramenée à l'unité par la couronne du martyre qui unit leur témoignage commun rendu à l'évangile. C'est pourquoi dans la concordia apostolorum, Pierre et Paul sont très souvent représentés avec la couronne du martyre, montrant ainsi le fondement unitaire de l'Église et la présence implicite du Christ qui les couronne lui-même. Dans d'autres cas, c'est le monogramme de son nom ou d'autres symboles qui signifient l'unité des deux apôtres.
L'embrassade des apôtres Pierre et Paul, célèbre épisode relaté dans les Actes apocryphes, est un reflet de cette concordia apostolorum.
L'iconographie chrétienne mêle souvent le récit des Actes canoniques avec celui des Actes apocryphes. La basilique de Saint-Paul-hors-les-Murs comportait, avant l'incendie qui la dévasta en 1823, un cycle des épisodes de la vie de Paul qui s'achève sur cette embrassade apocryphe qui l'unit à Pierre et qui symbolise la synthèse entre toutes les personnalités si diverses de l'Église antique.
Une reconstitution virtuelle permet d'imaginer la structure de ce récit imagé de la vie de Paul dans cette basilique, chef d'œuvre de l'art chrétien antique :