Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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11 Mais lorsque Céphas vint
VMais comme Céphas était venu à Antioche je lui résistai en face
parce qu’il était blâmable
Vrépréhensible :
11 ...
12 en effet, avant que certains fussent venus
Vn'arrivassent d'auprès de Jacques, il mangeait avec ceux des
Vles nations,
mais lorsqu'ils furent venus
Vcomme ils étaient arrivés, il se dérobait et se mit à l'écart
craignant ceux Vqui étaient de la circoncision
12 ...
13 et les autres Juifs
Byz TRles autres Juifs aussi se dissimulèrent avec lui
en sorte que Barnabé aussi fut entraîné par eux dans Byz TR Nesleur dissimulation !
13 et à sa dissimulation, tous les autres Juifs apportèrent leur consentement
au point que même Barnabé fût entraîné par eux dans une telle dissimulation !
13 ...
14 Mais lorsque je vis
Vcomme j'avais vu qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Évangile
je dis à Céphas devant tous :
— Si toi, alors que tu es Juif, tu vis à la païenne et non à la juive,
comment peux-tu contraindre les nations à judaïser ?
14 ...
11–14 je lui résistai en face Une « concordia apostolorum » non sans effort
Pierre et Paul apparaissent seuls dans cette composition singulière dite « Concordia apostolorum » qui les représente face à face symétriquement comme dans un miroir. De beaux exemples nous sont parvenus, tels que certains verres dorés, en particulier celui du Musée Chrétien de Benoît XIV dans les Musées du Vatican, et le très célèbre relief d'Aquileia :
La position des deux apôtres reflète leurs pensées qui se font face symétriquement : la structure montre ainsi qu'elles se complètent mais aussi s'opposent, comme en témoignent les Actes des Apôtres qui relatent leur controverse ainsi que leur réconciliation (Ac 15,1-11) au sujet de la circoncision des païens. Les premiers chrétiens représentèrent cette frontalité de positions non pas comme une opposition mais comme une intégration spéculaire ramenée à l'unité par la couronne du martyre qui unit leur témoignage commun rendu à l'évangile. C'est pourquoi dans la concordia apostolorum, Pierre et Paul sont très souvent représentés avec la couronne du martyre, montrant ainsi le fondement unitaire de l'Église et la présence implicite du Christ qui les couronne lui-même. Dans d'autres cas, c'est le monogramme de son nom ou d'autres symboles qui signifient l'unité des deux apôtres.
L'embrassade des apôtres Pierre et Paul, célèbre épisode relaté dans les Actes apocryphes, est un reflet de cette concordia apostolorum.
L'iconographie chrétienne mêle souvent le récit des Actes canoniques avec celui des Actes apocryphes. La basilique de Saint-Paul-hors-les-Murs comportait, avant l'incendie qui la dévasta en 1823, un cycle des épisodes de la vie de Paul qui s'achève sur cette embrassade apocryphe qui l'unit à Pierre et qui symbolise la synthèse entre toutes les personnalités si diverses de l'Église antique.
Une reconstitution virtuelle permet d'imaginer la structure de ce récit imagé de la vie de Paul dans cette basilique, chef d'œuvre de l'art chrétien antique :