La Bible en ses Traditions

Apocalypse 1,12–16

Byz V S TR Nes

12 Alors je me retournai pour voir quelle était la voix qui me parlait

et quand je me fus retourné, je vis sept chandeliers d’or

13 et au milieu des

Byz V TRdes sept chandeliers, quelqu’un de semblable à un fils d’homme :

VFils d’homme :

il était vêtu d’une longue robe, portait à la hauteur des seins une ceinture d’or

14 mais sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la neige

et ses yeux étaient comme une flamme de feu

Byz V TR
S
Nes

15 ses pieds étaient semblables à de l'airain qu'on aurait embrasé dans une fournaise

et sa voix était comme la voix des grandes eaux ;

15 ...

15 ses pieds étaient semblables à de l'airain dans une fournaise ardente

et sa voix était comme la voix des grandes eaux ;

Byz V TR Nes
S

16 il tenait dans la main droite sept étoiles

de sa bouche sortait un glaive aigu, à deux tranchants

et son visage était comme le soleil lorsqu’il brille dans sa force ...

16 ...

Réception

Cinéma

1,1–22,21 Allusions à l'Apocalypse

  • Ingmar Bergman, Det sjunde inseglet [« le septième sceau »] (1957).
  • Vincente Minnelli, The Four Horsemen of the Apocalypse (1961).
  • Andrei Tarkovski, Offret [« le sacrifice »] (1985).
  • Peter Jackson, The Lord of the Rings (en particulier le 3e film, 2003).

Musique

12–17 Vision méditée dans la musique populaire

Musique country alternative

16 Horsepower (texte David Eugene Edwards, Jean-Yves Tola), "Golden Rope", (CD album Low Estate, piste 12, CD, A&M (prod. John Parish), 1997.

David Eugene Edwards – Vocals, Banjo, Guitar, Hurdy-gurdy, Concertina ; Jeffrey-Paul Norlander – Back-up Vocals, Fiddle, Cello, Organ ; Jean-Yves Tola – Drums, Percussion, Piano ; Pascal Humbert – Bass guitar, Bass fiddle, Guitar ; John Parish – Additional Percussion, Organ, Guitar, Xylophone ; Steve Taylor – Guitar on "Phyllis Ruth", enregistrés aux Dockside Studios, Lafayette, Louisiana.

© Licence YouTube standard, paroles © Warner/Chappell Music, Inc.

Paroles

Fire is the color of my true love's hair — Near to the father sits his golden chair — By prayer and petition to the king on his left — Light is the burden that I bear — O so enchanting are these — Lovely chains that bind you — 'Neath their deadly weight — The Lord's eye did find you — With fear and tremblin' — Before the one with your wounds — Your eyes as empty as my savior tomb — Warm is the breath of his Holy Spirit — He who has ears to hear let 'm hear it — Torn were the hands of the worthy lamb — May you know his name and fear it — There you are hangin' by the golden rope — There you lie no hope.

Du feu, voilà la couleur des cheveux de mon bien-aimé. Près du Père se tient son trône doré, à force de prières et de demandes au roi à sa gauche. Je porte le fardeau de la lumière. Ô qu'elles sont enchanteresses ces jolies chaînes qui te lient. Sous leur poids de mort, l'œil du Seigneur t'a finalement trouvé, affolé et tremblant, devant celui qui porte tes blessures, tes yeux aussi vides que le tombeau de mon Sauveur. Le souffle de son Saint Esprit réchauffe. Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende. Les mains du digne agneau furent déchirées. Puisses-tu connaître son nom et le craindre. Te voilà pendu à la corde d'or — là tu gis sans espoir. 

Arts visuels

14 blancs comme de la laine blanche Blanc au carré Comment ne pas penser, devant tant de blancheur, si éblouissante même pour les traducteurs anciens de la prophétie qui inspire ici le voyant de l'Apocalypse (Comparaison des versions Dn 7,9), à un célèbre tableau ? 

Kasimir Malevitch (1879-1935), Composition suprématiste : carré blanc sur fond blanc (huile sur toile, 1918), 79,4 × 79,4 cm 

Museum of Modern Art, New York (États-Unis) © Domaine public→ 

Premier monochrome de la peinture contemporaine, le tableau de Malevitch est aussi l'un des plus célèbres. Malevitch a utilisé deux pigments blancs différents, le carré en blanc froid se détache sur le fond en blanc chaud.

Une expérience psycho-spirituelle ?

Le « suprématisme » artistique affirme la suprématie du sentiment pur dans l’équivalent visuel de la forme pure, dégagée de toute signification rationnelle ou irrationnelle. L’idéal recherché est un tableau ne renvoyant à aucune autre réalité que la sienne propre. L’artiste limite son lexique à des formes épousant la bidimensionnalité du médium. Le carré (forme préférée de Malevitch en tant que « scientifique » et non naturelle, basique, universelle), le cercle et la croix sont récurrents. Malevitch affirme vouloir capter une dimension qui fusionne et transcende le temps et l'espace, un univers infini en blanc, dans laquelle les formes évoluent librement : au spectateur de visualiser les formes, leurs positions multiples dans toutes les dimensions de l’œuvre.

Une expérience « sublime » ?

L’étymologie et le sens de l’adjectif latin sublimis demeurent énigmatiques. On peut le dériver de sub + limis/us ou limen.

  • Sub ne désigne pas seulement en latin un rapport d'infériorité, de voisinage ou de soumission : il marque un déplacement vers le haut et est rattaché à « super », comme en grec « hupo » [ὑπό] à « huper » [ὑπέρ].
  • Limis (ou limus), « oblique, de travers ». L’adjectif qualifie le regard indirect et porté à la dérobée (tel celui de l'Athéna qui louche), ou bien un mouvement d'élévation non orthogonal au sol.
  • Limen, « limite, seuil ». Festus : le « sublime » vient du seuil supérieur, parce qu'il est au-dessus de nous. Serait ainsi désignée une expérience de dépassement « par en dessous », un moment et « surliminal » et subliminal, à la fois en-deçà et au-delà d’un seuil donné.

En faisant faire à l’Occidental l’expérience de la différence entre blanc et blanc, Malevitch invite à un moment sublime : tout en restant dans le blanc, on dépasse le blanc.

16 de sa bouche sortait un glaive Tranchante tapisserie La célèbre Tapisserie de l'Apocalypse d'Angers fut commandée vers 1375 par le duc Louis Ier d’Anjou.  

Nicolas Bataille (1330-1405), Tapisserie d'Angers (tenture de laine, 1373-1387 ; détail : Le Christ au glaive)

Château d'Angers (France) © Domaine public→

La tapisserie représente de façon extrêmement littérale le texte de l'Apocalypse sur une centaine de mètres de long. Tout y est : le Fils de l'Homme est ici représenté sur fond des sept chandeliers, les cheveux blancs, vêtu d'une longue robe, les pieds et le visage rougeoyants. Il porte dans sa bouche le glaive à deux tranchants, symbole de la Parole de Dieu, et sa main droite tendue vers Jean prostré à ses pieds tient les sept étoiles évoquant les sept anges.