La Bible en ses Traditions

Apocalypse 1,17–20

Byz V S TR Nes

17 Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort

et il posa sur moi sa main droite en disant :

— N'aie pas peur

je suis le premier et le dernier

18 et le Vivant et j’ai été mort et voici, je suis vivant aux siècles des siècles

Byz TRaux siècles des siècles, amen 

je tiens les clefs de la mort et de l’enfer.

TRl'enfer et de la mort.  

19 Écris Byz V S Nesdonc les choses que tu as vues et celles qui sont et celles qui doivent arriver ensuite

20 le mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite

et les sept chandeliers d’or :

les sept étoiles sont les anges des sept Églises

et les sept chandeliers sont les sept Églises.

Réception

Cinéma

1,1–22,21 Allusions à l'Apocalypse

  • Ingmar Bergman, Det sjunde inseglet [« le septième sceau »] (1957).
  • Vincente Minnelli, The Four Horsemen of the Apocalypse (1961).
  • Andrei Tarkovski, Offret [« le sacrifice »] (1985).
  • Peter Jackson, The Lord of the Rings (en particulier le 3e film, 2003).

Musique

12–17 Vision méditée dans la musique populaire

Musique country alternative

16 Horsepower (texte David Eugene Edwards, Jean-Yves Tola), "Golden Rope", (CD album Low Estate, piste 12, CD, A&M (prod. John Parish), 1997.

David Eugene Edwards – Vocals, Banjo, Guitar, Hurdy-gurdy, Concertina ; Jeffrey-Paul Norlander – Back-up Vocals, Fiddle, Cello, Organ ; Jean-Yves Tola – Drums, Percussion, Piano ; Pascal Humbert – Bass guitar, Bass fiddle, Guitar ; John Parish – Additional Percussion, Organ, Guitar, Xylophone ; Steve Taylor – Guitar on "Phyllis Ruth", enregistrés aux Dockside Studios, Lafayette, Louisiana.

© Licence YouTube standard, paroles © Warner/Chappell Music, Inc.

Paroles

Fire is the color of my true love's hair — Near to the father sits his golden chair — By prayer and petition to the king on his left — Light is the burden that I bear — O so enchanting are these — Lovely chains that bind you — 'Neath their deadly weight — The Lord's eye did find you — With fear and tremblin' — Before the one with your wounds — Your eyes as empty as my savior tomb — Warm is the breath of his Holy Spirit — He who has ears to hear let 'm hear it — Torn were the hands of the worthy lamb — May you know his name and fear it — There you are hangin' by the golden rope — There you lie no hope.

Du feu, voilà la couleur des cheveux de mon bien-aimé. Près du Père se tient son trône doré, à force de prières et de demandes au roi à sa gauche. Je porte le fardeau de la lumière. Ô qu'elles sont enchanteresses ces jolies chaînes qui te lient. Sous leur poids de mort, l'œil du Seigneur t'a finalement trouvé, affolé et tremblant, devant celui qui porte tes blessures, tes yeux aussi vides que le tombeau de mon Sauveur. Le souffle de son Saint Esprit réchauffe. Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende. Les mains du digne agneau furent déchirées. Puisses-tu connaître son nom et le craindre. Te voilà pendu à la corde d'or — là tu gis sans espoir. 

Arts visuels

17ss Quand je le vis + Écris donc les choses que tu as vues ... Enluminer : voir et écrire

8e s. 

Les Beatus sont des manuscrits ibériques des 10e, 11e et 12e s., plus ou moins abondamment enluminés, où sont copiés notamment les Commentaires de l'Apocalypse rédigés au 8e s. par le moine Beatus de Liébana. Le Beatus de Ferdinand et de Sancha appelé aussi Beatus de Facundus, fut écrit et peint vers 1047.

Ce manuscrit contient 114 miniatures d'influence mozarabe. Elles illustrent un commentaire de l'Apocalypse de saint Jean écrit par Beatus de Liébana au 8e s. Les miniatures sont inspirées d'autres manuscrits antérieurs du 10e s. comme le Beatus de Valladolid ou le Beatus de Morgan. Elles reproduisent notamment les mêmes bandes de couleur de fond. Cependant, leur style plus délicat et élégant dénote peut-être une influence romane à laquelle a sans doute été sensible Ferdinand Ier

Beatus de Liébana (ca. 730-798), Commentaire sur l'Apocalypse (ca. 784, manuscrit, Latin 8878, folio 31v)

Bibliothèque Nationale de France, Paris (France) © Domaine Public→

De nombreux objets de la vision sont ici représentés, notamment les sept étoiles et les sept chandeliers d'or (avant les lettres aux « sept Églises », que symbolisent ici sept autels, chacun au-dessous du nom de leur Église correspondante). Mais on voit aussi la « ceinture d'or à la hauteur des seins » et les « clefs de la mort et de l'enfer » sur le personnage central. Figurent les personnages suivants : l'« ange » du premier verset, ainsi que le duo formé par Jean et ce « quelqu'un semblable à un Fils d'homme », aux pieds duquel Jean tombe et qui pose sa main droite sur lui. Ce personnage mystérieux est représenté en train de trôner : ce n'est pas présent dans le texte, mais cela permet d'illustrer l'autorité du personnage. À l'inverse, ses caractéristiques physiques spectaculaires décrites en détail dans le texte (blancheur des cheveux, yeux « comme une flamme de feu », pieds « semblables à de l'airain qu'on aurait embrasé », « glaive » sortant de la bouche et visage « comme le soleil ») ne sont pas représentées. Elles sont en effet à la limite du représentable. Les omettre permet par ailleurs d'humaniser ce personnage surnaturel et de le faire ressembler à Jésus en son humanité, identifiable sans erreur possible grâce à son auréole crucifère.