La Bible en ses Traditions

Apocalypse 17,1–13

Byz V S TR Nes

Puis l’un des sept anges qui portaient les sept coupes vint

et me parla en ces termes :

— Viens, je te montrerai la damnation de la grande prostituée qui siège sur les grandes eaux

avec qui les rois de la terre se sont souillés

et qui a enivré les habitants de la terre du vin de son impudicité.

Et il me transporta dans un désert en esprit

et je vis une femme siégeant sur une bête écarlate pleine de noms de blasphème

ayant sept têtes et dix cornes.

Et la femme était vêtue

Vencerclée de pourpre et d’écarlate

dorée à l'or, [chargée] de pierres précieuses et de perles

tenant en main une coupe d’or remplie d’abominations et des souillures

Vde l'impureté de sa prostitution

 un nom mystérieux écrit au front :

« Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre. »

Je vis la femme ivre du sang des saints et du sang de martyrs de Jésus,

et en la voyant je fus saisi d’un grand étonnement.

V saisi, comme je l'avais observée, d'un grand saisissement. 

Et l’ange me dit :

— Pourquoi t’étonner ?

Moi je vais te dire le mystère de la femme et de la bête qui la porte

et qui a les sept têtes et les dix cornes.

Byz S TR Nes
V

La bête que tu as vue était et n’est plus

elle doit remonter de l’abîme puis s’en aller à la perdition.

Et les habitants de la terre seront étonnés

eux dont le nom n’est pas écrit dès la fondation du monde dans le livre de la vie

en voyant la bête parce qu’elle était, qu’elle n’est plus et qu’elle reparaîtra.

La bête que tu as vue était et n’est plus

elle doit remonter de l’abîme puis s’en aller à la perdition.

Et les habitants de la terre seront étonnés

eux dont le nom n’est pas écrit dès la fondation du monde dans le livre de la vie

en voyant la bête parce qu’elle était et qu’elle n’est plus.

C’est ici qu’il faut un esprit doué de sagesse :

les sept têtes sont sept montagnes sur lesquelles la femme est assise ;

C’est ici qu’il faut un esprit doué de sagesse :

les sept têtes sont sept montagnes sur lesquelles la femme est assise ;

ce sont aussi sept rois

10 ce sont aussi sept rois ;

les cinq premiers sont tombés

l’un subsiste

l’autre n’est pas encore venu

et quand il sera venu, il doit demeurer peu de temps.

10 les cinq premiers sont tombés

l’un subsiste

l’autre n’est pas encore venu

et quand il sera venu, il doit demeurer peu de temps.

Byz V S TR Nes

11 Et la bête qui était et qui n’est plus

en est elle même un huitième et elle est des sept et elle s’en va à la perdition.

12 Et les dix cornes que tu as vues sont dix rois

qui n’ont pas encore reçu la royauté

mais qui recevront un pouvoir de roi pour une heure avec la bête :

13 ceux-ci ont un seul et même dessein

et ils mettent au service de la bête leur puissance et leur autorité ;

Réception

Cinéma

1,1–22,21 Allusions à l'Apocalypse

  • Ingmar Bergman, Det sjunde inseglet [« le septième sceau »] (1957).
  • Vincente Minnelli, The Four Horsemen of the Apocalypse (1961).
  • Andrei Tarkovski, Offret [« le sacrifice »] (1985).
  • Peter Jackson, The Lord of the Rings (en particulier le 3e film, 2003).

Arts visuels

1–18 la grande prostituée Regardez-moi

Enluminure du 8e s. 

Beatus de Liébana (ca. 730-798), Commentaire sur l'Apocalypse (ca. 784), manuscrit, Latin 8878, folio 52v

Bibliothèque Nationale de France, Paris (France) © Domaine public→

L'inversion mariale caractérise ici la « grande prostituée », très couverte de bleu comme Marie. Seuls son voile écarlate, sa posture arrogante qui sied mal à l'intériorité de la Vierge et surtout son regard mauvais (sans oublier sa monture grimaçante) renseignent son identité infernale.

Enluminure du 15e s. 

Anonyme, Apocalipsis in dietsche (enluminure sur parchemin, 1401-1500), 84 x 24 cm, manuscrit, folio 20r, Département des Manuscrits. Néerlandais 3

Bibliothèque Nationale de France, Paris (France) © Domaine public→

Le jeu de regards est intéressant : la « grande prostituée » est dans une attitude de défi face à Jean qui la considère, indigné et « saisi » (Ap 17,6). Le tout n'échappe pas au regard du Christ au ciel, qui demeure impassible.