La Bible en ses Traditions

Apocalypse 6,1.2.5.7.12

Byz V S TR Nes

Et je vis l’Agneau qui ouvrit le premier des sept sceaux

et j’entendis l’un des quatre animaux qui disait comme d’une voix de tonnerre : — Viens et vois !

V Nes— Viens !

TR— Viens, regarde

TR Neset vois ! Et je vis :

et voici un cheval blanc.

Celui qui le montait avait un arc

on lui donna une couronne

et il partit en vainqueur et pour vaincre.

Et quand il eut ouvert le troisième sceau

j’entendis le troisième animal qui disait : — Viens et vois !

TR— Viens, regarde et vois !

Et voici

Byz S TR Nesje vis paraître un cheval noir.

Et celui qui le montait tenait à la main une balance

Et quand il eut ouvert le quatrième sceau

j’entendis la voix du

Byzle quatrième animal qui disait : — Viens et vois !

Nes— Viens !

TR— Viens, regarde

12 Et je vis quand il eut ouvert le sixième sceau

qu’il se fit un grand tremblement de terre

et le soleil devint noir comme un sac de crin

la lune entière 

TRla lune parut comme du sang

Réception

Cinéma

1,1–22,21 Allusions à l'Apocalypse

  • Ingmar Bergman, Det sjunde inseglet [« le septième sceau »] (1957).
  • Vincente Minnelli, The Four Horsemen of the Apocalypse (1961).
  • Andrei Tarkovski, Offret [« le sacrifice »] (1985).
  • Peter Jackson, The Lord of the Rings (en particulier le 3e film, 2003).

Arts visuels

12–17 les étoiles du ciel tombèrent sur la terre Le 6e sceau : enluminé ou enjolivé ?

Enluminure du 8e s.

Beatus de Liébana (ca. 730-798), Commentaire sur l'Apocalypse (ca. 784), manuscrit, folio 116r

Bibliothèque Nationale de France, Paris (France) © Domaine Public→ 

C'est surtout l'ouverture du sixième sceau que l'on retrouve ici. L'ensemble est moins effrayant que dans le texte, avec une mention spéciale au beau ciel bleu roulé « comme un livre », à la lune plutôt changée en fleur qu'en « sang », au soleil plutôt éclipsé que devenu « noir comme un sac de crin » et aux étoiles qui forment comme un tapis de fleurs, elles qui sont dites tomber « comme le figuier projette ses figues non encore mûres lorsqu'il est secoué par le vent ».

1–8 un cheval blanc Farandole apocalyptique

Enluminure du 8e s. 

Beatus de Liébana (ca. 730-798), Commentaire sur l'Apocalypse (ca. 784), manuscrit, folio NP

Bibliothèque Nationale de France, Paris (France) © Domaine Public→

Jean figure quatre fois, à chaque fois pris par la main par un des « quatre animaux » (auxquels la Tradition fait correspondre les quatre évangélistes), qui semblent effectivement lui dire : « viens et vois  » et l'entraîner dans une ronde équestre ...

12–16 ; 20,12–15 ; 22,7–10.18s comme un livre qu'on roule + le livre de la vie + ces choses ... Le livre plus solide que le monde L'apocalypticien compare volontiers le monde à un livre : →Apocalyptique (littérature —), 6.

Ici, il évoque la fragilité du cosmos ; à la fin du livre, qui coïncide avec celle du cosmos, tout laisse place à des livres (Ap 20,12-15) et le livre se termine comme il a commencé avec une insistante thématisation de l’écrit et livre eux-mêmes : Procédés littéraires Ap 6,12–16 ; 20,12–15 ; 22,7–10.18s

Si les savants ont peine à entrer dans le langage du cosmos, les artistes, eux, le connaissent bien. Plusieurs peintres ont été sensibles à cette inscription du livre et du paysage l’un dans l’autre. (Cf. Poussin, Arts visuels Ap 1,11 ; 12,1 ; 15,1 ; 19,13).

Sur cette petite peinture méconnue de Botticelli, par exemple, le livre que Jean est en train d’écrire et les rochers sur lesquels il s’appuie ne ressemblent-ils pas à des tomes sur une étagère dérangée ?

Sandro Botticelli (1445-1510), Saint Jean à Patmos (tempera sur panneau de bois, ca. 1490 -1492), 21 x 269 cm (prédelle entière), partie inférieure d'une prédelle

Galleria degli Uffizi, Florence (Italie) © Domaine public→

Et ne nous font-ils pas porter un regard nouveau sur les rochers volcaniques de Zouloufi, au nord de Patmos ?

Νικολίτσα Τσίτσικα, Zouloufi (photographie numérique, 2013), laves solidifiées

 Patmos (Grèce) © Domaine public→