Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
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1,1–8,15 Le Cantique comme symbole de la révélation → (p. 235-242) interprète le caractère dialogal du Ct comme une instance de la structure dialogale de la révélation elle-même. Stern
La révélation n'est donc pas pour Rosenzweig la communication d'un ensemble d'informations sur Dieu, mais la naissance d'une relation entre Dieu et l'homme. Le Ct est pur dialogue — sans jamais de passage à la 3e pers. — et histoire au présent. Ces deux caractéristiques sont le fondement de la révélation : le dialogue et le présent.
Il ne s'agit donc plus de parler de la relation entre Dieu et l'homme, comme les prophètes qui décrivaient cette relation à l'aide de la métaphore des noces, mais de faire parler cette relation elle-même.
Le discours du Ct est donc tout entier porté par la subjectivité.
Dès le début du texte, la focalisation n'est pas celle d'une narration objective mais celle d'une subjectivité : les choses ne sont pas décrites pour elles-mêmes, l'enjeu est d'emblée perspectiviste.
Rosenzweig critique les analyses modernes du Ct (à partir des 18e et 19e s.) qui ont cherché à effacer cette dimension dialogale du texte.
12 sœur fiancée Amour fraternel ou fraternité incestueuse ? « Mon enfant, ma sœur, — Songe à la douceur ... »
« L'Invitation au voyage », Les Fleurs du Mal, Spleen et Idéal, XLIX, 1857)
Charles ; elle est un jardin fermé, et une fontaine scellée. » (Ct 4,12)
(1821-1867) ouvre son poème — lu en général comme l'un des plus apaisés de la section « Spleen et Idéal » — par une référence au Cantique des cantiques, qu'il a sans doute lu dans la traduction de Lemaistre de Sacy : « Ma sœur, mon épouse, est un jardin ferméDans sa version en prose (Le Spleen de Paris, XVIII, 1869), il reprend cette juxtaposition, belle et trouble à la fois, de l'amante et de la sœur :
« Un musicien a écrit l’Invitation à la valse ; quel est celui qui composera l’Invitation au voyage, qu’on puisse offrir à la femme aimée, à la sœur d’élection ? »