Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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6 J’ouvre à mon bien-aimé ; mais mon bien-aimé avait disparu, il avait fui.
J’étais hors de moi quand il me parlait.
Je l’ai cherché et ne l’ai pas trouvé ; je l’ai appelé, il ne m’a pas répondu.
Les gardes m’ont rencontrée, ceux qui font la ronde dans la ville
ils m’ont frappée, ils m’ont meurtrie.
6 …
6 le verrou de la porte, je l'ouvris pour mon préféré... Las ! lui s’était dérobé et il était passé !
Mon âme se liquéfia quand il parla
je le cherchai sans le trouver, j'appelai et il ne me répondit pas ;
1,1–8,15 Le Cantique comme symbole de la révélation → (p. 235-242) interprète le caractère dialogal du Ct comme une instance de la structure dialogale de la révélation elle-même. Stern
La révélation n'est donc pas pour Rosenzweig la communication d'un ensemble d'informations sur Dieu, mais la naissance d'une relation entre Dieu et l'homme. Le Ct est pur dialogue — sans jamais de passage à la 3e pers. — et histoire au présent. Ces deux caractéristiques sont le fondement de la révélation : le dialogue et le présent.
Il ne s'agit donc plus de parler de la relation entre Dieu et l'homme, comme les prophètes qui décrivaient cette relation à l'aide de la métaphore des noces, mais de faire parler cette relation elle-même.
Le discours du Ct est donc tout entier porté par la subjectivité.
Dès le début du texte, la focalisation n'est pas celle d'une narration objective mais celle d'une subjectivité : les choses ne sont pas décrites pour elles-mêmes, l'enjeu est d'emblée perspectiviste.
Rosenzweig critique les analyses modernes du Ct (à partir des 18e et 19e s.) qui ont cherché à effacer cette dimension dialogale du texte.
1–16 Je dors mais mon cœur veille
Melchior Franck est un compositeur allemand de la Renaissance tardive et du début de l'époque baroque. Il composa plus de quarante livres de motets, dont cette œuvre sur le Cantique des Cantiques: « Je dors, mais mon cœur veille ».
6 Mon âme a fondu
Anima mea liquefacta est, ut dilectus locutus est. Quaesivi et non inveni illum; vocavi et non respondit mihi. Invenerunt me custodes civitatis, percusserunt me et vulneraverunt me. Tulerunt pallium meum custodes murorum. Filiae Hierusalem, nuntiate dilecto quia amore langueo.
1–16 LITURGIE JUIVE Un chant pascal Le Cantique est lu après la amida durant la semaine de Pessach. Le choix serait motivé par la mention des chars de Pharaon en Ct 1,9 où l'on voit une allusion à l'Exode.
Abraham Shmuelof né en 1913 dans le quartier Meah Shearim de Jérusalem, dernier de seize enfants dans une grande famille juive ultraorthodoxe de Bucharan qui avait émigré de Perse à la fin du 19e siècle devint une figure légendaire à Jérusalem, passant du statut de juif ultraorthodoxe au catholicisme romain, moine trappiste, bénédictin, retournant aux trappistes et enfin servant dans l'Église gréco-catholique de Galilée. Dans les années 1970, il trouva sa place à « La Maison Saint-Isaïe » fondée à Jérusalem par les Dominicains français, où il collabora au développement d'une liturgie catholique hébréophone avec le P. Jacques Fontaine. C'est à cette époque qu'il se chargea de la tâche d'enregistrer l'intégralité du Tanakh en hébreu.