Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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9 Je regardais jusqu’à ce que des trônes furent
Veurent été placés
et que l'ancien des jours s’assit :
son vêtement était blanc comme neige
et la chevelure
Vles cheveux de sa tête était pure
Vétaient comme une toison ;
Vune laine pure ;
son trône était des flammes de feu,
ses roues, un feu ardent ;
9 ...
9 blanc c'est blanc Comment ne pas penser, devant tant de blancheur, si éblouissante même pour les traducteurs anciens (Comparaison des versions Dn 7,9), à un célèbre tableau ?
Premier monochrome de la peinture contemporaine, le tableau de Malévitch est aussi l'un des plus célèbres. Malevitch a utilisé deux pigments blancs différents, le carré en blanc froid se détache sur le fond en blanc chaud.
Le « suprématisme » artistique affirme la suprématie du sentiment pur dans l’équivalent visuel de la forme pure, dégagée de toute signification rationnelle ou irrationnelle. L’idéal recherché est un tableau ne renvoyant à aucune autre réalité que la sienne propre. L’artiste limite son lexique à des formes épousant la bidimensionnalité du médium. Le carré (forme préférée de Malevitch en tant que « scientifique » et non naturelle, basique, universelle), le cercle et la croix sont récurrents. Malevitch affirme vouloir capter une dimension qui fusionne et transcende le temps et l'espace, un univers infini en blanc, dans laquelle les formes évoluent librement : au spectateur de visualiser les formes, leurs positions multiples dans toutes les dimensions de l’œuvre.
L’étymologie et le sens de l’adjectif latin sublimis demeurent énigmatiques. On peut le dériver de sub + limis/us ou limen.
En faisant faire à l’Occidental l’expérience de la différence entre blanc et blanc, Malévich invite à un moment sublime : tout en restant dans le blanc, on dépasse le blanc.