La Bible en ses Traditions

Esther 10,0 ; 1,1–3,22

Crampon

1a La seconde année du règne d’Assuérus, le grand roi, le premier jour du mois de Nisan, Mardochée, fils de Jaïr, fils de Séméi, fils de Cis, de la tribu de Benjamin, eut un songe.

1b C’était un juif qui demeurait dans la ville de Suse, homme illustre et attaché à la cour du roi.

1c Il était du nombre des captifs que Nabuchodonosor, roi de Babylone, avait transportés de Jérusalem avec Jéchonias roi de Juda.

1d Voici quel fut son songe : Soudain on entendit des voix, un grand bruit et des tonnerres ; la terre trembla et fut bouleversée.

1e Puis soudain, deux grands dragons s’avancèrent, tous deux prêts à combattre.

1g Puis soudain ce fut un jour de ténèbres et d’obscurité ; il y eut angoisse, détresse, tribulation et grande épouvante sur la terre.

1l S’étant levé après avoir vu ce songe et ce que Dieu avait résolu de faire, Mardochée le retint gravé dans son esprit et, jusqu’à la nuit, il fit tous ses efforts pour le comprendre.

1m Puis Mardochée demeura à la cour avec Bagathan et Tharès, les deux eunuques du roi gardiens de la porte du palais.

1n Ayant connu leurs pensées et pénétré leurs desseins, il découvrit qu’ils s’étaient proposés de porter la main sur le roi Assuérus, et il en donna avis au roi.

1o Celui-ci fit mettre à la question les deux eunuques et, sur leur aveu, les envoya au supplice.

1p Le roi fit écrire dans les Chroniques ce qui s’était passé, et Mardochée en consigna aussi par écrit le souvenir.

1q Et le roi ordonna qu’il exercerait un office dans le palais, et il lui donna des présents pour sa dénonciation.

1r Mais Aman, fils d’Amadatha, l’Agagite, était en grand honneur auprès du roi, et il voulut perdre Mardochée et son peuple, à cause des deux eunuques du roi qui avaient été mis à mort.

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G
S

VICI COMMENCE LE LIVRE D'ESTHER

C'était au temps

VAux jours d’’Aḥšwérôš

VAssuérus, Mde cet Assuérus qui régnait depuis l’Inde et jusqu’à Kush

Vl’Éthiopie, sur cent vingt-sept provinces,

Et il arriva après ces événements, dans les jours d’Artaxerxès (cet Artaxerxès domina sur cent vingt-sept provinces depuis l’Inde),

Le livre d'Esther.

Et il arriva, aux jours d' ’Aḥšireš (cet Assuérus qui régnait depuis l'Inde et jusqu'à Kush sur cent vingt provinces),

M S
G
V

En ces jours-là, le roi Assuérus était assis sur le trône de son royaume,

qui est à Suse, la capitale,

En ces jours-là, quand le roi Artaxerxès fut placé sur le trône dans Suse la ville,

comme il siégeait sur son trône royal,

Suse était la capitale de son royaume,

M V
G
S

la troisième année de son règne,

il donna un banquet

Vun immense banquet pour tous ses princes

et pour ses serviteurs, l’armée de Perse et de Médie

Vles plus forts parmi les Perses et les Mèdes,

pour les grands et les princes

Vgouverneurs des provinces, en sa présence,

en la troisième année de son règne

il fit un banquet pour ses amis,

pour le reste des peuples

et pour les nobles des Perses et des Mèdes ainsi que pour les chefs des satrapes.

la troisième année de son règne

il donna un grand banquet pour tous ses princes

et ses serviteurs,

l'armée des Perses, Mèdes et Parthes,

les princes du royaume devant lui et les princes des provinces.

montrant

Vpour montrer les richesses de la gloire de son règneV,

et la rare magnificence de sa grandeur

Vla grandeur et l'étalage de sa puissance, pendant nombre de jours

pendant

Vc'est-à-dire pendant cent quatre-vingts jours.

Et après cela, après leur avoir montré la richesse de son royaume et la gloire de ses riches plaisirs pendant cent quatre-vingts jours,

pour faire voir la richesse et la valeur de son règne et la valeur de la gloire de sa grandeur durant des jours nombreux : cent quatre-vingt jours.

M S
G
V

Et comme ces jours étaient accomplis, le roi fit pour tout le peuple qui se trouvait dans Suse la citadelle, du plus grand jusqu'au plus petit

Sdu plus petit jusqu'au plus grand, un banquet de sept jours dans la cour du jardin du pavillon du roi.

quand les jours des noces furent accomplis, le roi fit une réception pour les peuples se trouvant dans la ville, pendant six jours, dans la cour de la maison du roi,

Lorsque s'achevèrent les jours du banquet,

il invita toute la population que l'on put trouver à Suse,

du plus grand au plus petit,

et il ordonna qu'un banquet de sept jours soit préparé à l'entrée du jardin et du bois,

qui avait été planté par la main et les soins royaux.

MCe n'était qu'étoffes blanches de lin et de poupre violette tenues par des cordes de byssus, étoffes pourpres sur des anneaux d'argent et des colonnes d'albâtre; lits d'or et d'argent sur un pavage de pierres précieuses, d'albâtre, de nacre et de mosaïques.

 

SEt des voiles de lin et de poupre violette étaient déployés, étendus par des cordes de byssus et de pourpre à des anneaux d'argent et à des colonnes de buis; et des lits d'or et d'argent étaient posés sur des pavés d'albâtre, et les draps étaient de byssus et de soie.

décorée de lin et de gaze fine tendus sur des cordes de lin et de pourpre, sur des chevilles d’or et d’argent, sur des colonnes de marbre et de pierres ; il y avait des lits d’or et d’argent sur un pavement de pierres semblable à de l’émeraude, à de la nacre et à de la pierre de marbre, et des couvertures translucides et tissées de couleurs variées, des roses éparpillées tout autour ;

De tous côtés avaient été dressées des tentes de couleur azur, lin et hyacinthe,

maintenues par des cordes de lin et de pourpre,

lesquelles étaient passées dans des anneaux d'ivoire et fixées à des colonnes de marbres.

Des divans d'or et d'argent étaient disposés sur un sol pavé d'émeraude et de marbre de Paros,

qu'ornaient des motifs merveilleusement bigarrés.

Pour boire, il y avait des coupes d’or, chaque coupe étant différente l’une de l’autre, avec un vin royal abondant à main de roi.

et le vin royal était abondant, selon la puissance du roi.

des coupes d'or et d'argent et un petit gobelet garni d'escarboucle établi à trente mille talents ; du vin abondant et doux, que le roi en personne buvait.

Les invités buvaient dans des coupes d'or,

et les plats étaient apportés dans des vaisselles toujours diverses ;

le vin aussi, comme il était digne de la magnificence royale,

était servi en abondance et de la meilleure qualité.

Mais la règle était de boire sans contrainte, car ainsi avait assigné le roi à toute son abondante maisonnée

Schaque grand en sa maison : faire selon le bon plaisir de chacun.

Et cette réception fut sans restriction, car ainsi avait voulu le roi et il avait ordonné aux maîtres de maison de faire sa volonté et celle de chacun.

Et il n'y avait personne pour forcer à boire qui ne le voulait pas,

mais le roi avait décidé de faire présider les tables par un seul de ses princes,

pour que chacun se servît comme il voulait.

M V S
G

La reine Vašᵉtî

VVasthi

SVashti également offrit un banquet aux

Sun grand banquet pour toutes les femmes

dans la maison royale qui est au roi Assuérus.

Vle palais où le roi Assuérus avait coutume de demeurer.

Et Astin la reine fit une réception pour les femmes dans les appartements royaux là où était le roi Artaxerxès.

10 Le

VAussi, le septième jour, comme le cœur du roi était réjoui par le vin,

Vroi était assez gai,

Vet qu'il était échauffé par le vin pur, après des excès de boisson, il ordonna à Mᵉhûmān

VMaüman

Saux eunuques, Bizᵉtā'

VBazatha

SBizzeta, Ḥarᵉbônā'

VArbona

SHarvona, Bigᵉtā'

VBagatha

SBigta, 'Ăbagᵉtā'

VAbgatha

SAgbuta, STarash, Zētar

VZéthar

SZétar et Karᵉkas

VCarcas

SBarkash,

les sept eunuques qui servaient à table, au devant du

Và la vue du roi Assuérus,

10 Et au septième jour, devenu joyeux, le roi dit à Aman et Bazan et Tharra et Bôrazè et Zatholtha et Abataza et Tharaba, les sept eunuques serviteurs du roi Artaxerxès,

11 de faire venir

Vd'introduire

Sde faire entrer la reine Vašᵉtî

VVasthi

SVashti devant le roi,

avec la couronne royale,

Vportant le diadème sur sa tête,

Savec un diadème de royauté, 

pour montrer aux peuples et aux grands sa beauté, car elle était belle de visage

Vparfaitement belle.

11 de faire conduire la reine vers lui pour qu’elle règne et pour qu’on la ceigne du diadème et pour qu’elle montre aux chefs et aux nations sa beauté, car elle était belle.

M S
G
V

12 Mais la reine Vashti refusa de venir selon la parole du roi transmise par les eunuques

Sne voulut pas entrer, selon l'ordre que le roi lui avait envoyé par les eunuques, et le roi se fâcha très fort et sa colère s’enflamma.

12 Mais la reine Astin refusa d’aller avec les eunuques. Et le roi fut chagriné et se fâcha ;

12 Mais elle refusa et reçut avec mépris l'ordre de venir que le roi lui avait transmis par ses eunuques.

Aussi, le roi, irrité et enflammé d'une excessive fureur,

13 Et le roi dit aux sages qui connaissaient les temps, car il était d’usage que les affaires du roi soient amenées devant tous ceux qui connaissaient la loi et le droit,

SEt le roi commanda aux sages qui connaissaient les temps, car ainsi était la loi du roi: il commandait devant tous ceux qui connaissaient les lois et les jugements, 

13 et il dit à ses amis : — C’est en ces termes qu’Astin a parlé, faites donc à ce sujet une loi et un jugement. 

13 interrogea-t-il les sages qui, selon l'usage royal, l'assistaient toujours,

car il faisait tout sur le conseil de ces savants des lois et du droit ancestral.  

M V S
G

14 VOr les premiers et les plus proches de lui étaient 

Karᵉšᵉnā'

VCarséna

SBarnashy, Šētār

VSéthar

SAshtar, 'Adᵉmātā'

VAdmatha

SAdmut, SDemos, Tarᵉšîš

VTharsis

STharsis, Meres

VMarès, Marᵉsᵉnā

VMarsana

SMasrya' et Mᵉmûkān

VMamucan

SMa'ukan 

sept

Sles princes de Perse

Vdes Perses et de Médie

Vdes Mèdes, qui voyaient la face du roi

et siégeaient au premier rang dans le royaume :

Vqui siégeaient d'ordinaire les premiers après lui :

Squi siègeaient devant le roi et paraissaient devant lui à la cour royale :

14 Alors s’approchèrent de lui Arkésaios et Sarsathaios et 

 Malèséar, les chefs des Perses et des Mèdes, les proches du roi, les premiers assis près du roi,

M S
G
V

15 M— D’après la loi, que faire avec la reine Vašᵉtî parce qu’elle n’a pas fait le dire du roi Assuérus transmis par les eunuques ?

 

SIls dirent : — Que faut-il faire à la reine Vashti, pour n'avoir pas fait la parole du roi Assuérus envoyée par les eunuques ?

15 et ils lui rapportèrent, d’après les lois, comment il fallait faire à la reine Astin, parce qu’elle n’avait pas exécuté les ordres du roi transmis par les eunuques.

15 — À quelle sentence la reine Vasthi est-elle soumise,

pour avoir refusé d'exécuter l'ordre du roi Assuérus transmis par les eunuques ?

M V S
G

16 Mᵉmûkān

VMamucan

SMa'ukan répondit, devant le roi et les premiers de la cour :

— Ce n’est pas seulement contre le roi que la reine Vasthi a mal agi

Vle roi que la reine Vasthi a offensé, mais aussi M Scontre tous les princes et les peuples

qui sont dans toutes les provinces du roi Assuérus.

16 Et Moukhaios dit au roi et aux chefs : — Astin la reine n’a pas lésé seulement le roi, mais aussi tous les chefs et les dirigeants du roi.

M S
G
V

17 Car l’affaire de la reine gagnera toutes les femmes pour les pousser à mépriser leurs maris ; et elles diront alors : — Le roi Assuérus a dit de faire venir Vašᵉtî la reine devant lui et elle n’est pas venue.

SEt lorsque la nouvelle se répandit, cette parole fut auprès de toutes les femmes : qu'elles méprisent et dédaignent leurs maris ; et qu'elles disent : — Le roi Assuérus a ordonné de faire entrer Vashti la reine devant lui et elle n’est pas entrée. 

17 (Et en effet, il leur avait raconté précisément les paroles de la reine, et comment elle avait contredit le roi). Donc de la même manière qu’elle a contredit le roi Artaxerxès,

17 Car le propos de la reine se répandra auprès de toutes les femmes, si bien qu'elles mépriseront leurs maris et diront :

— Le roi Assuérus a ordonné à la reine Vasthi de venir auprès de lui et elle n'a pas voulu.

18 Et ce jour-là, les princesses de Perse et de Médie qui ont entendu l’affaire de la reine répliqueront à tous les princes du roi ; et selon  le mépris, la colère !

Sdiront de tous les princes du roi : — À tout mépris, la colère !  

18 ainsi aujourd’hui les autres dames des chefs des Perses et des Mèdes entendant ce qui a été dit au roi par celle-ci, oseront dédaigner semblablement leurs maris. 

18 À son exemple, toutes les épouses des chefs des Perses et des Mèdes feront peu de cas des ordres de leurs maris.

Aussi l'indignation du roi est-elle légitime.

19 Si cela est bon pour le roi, que sorte une parole de royauté de sa part et qu’elle soit écrite dans les lois de Perse et de Médie et qu’on ne la transgresse pas, selon laquelle Vashti ne viendra plus en face du roi Assuérus,

Sun décret royal de sa part, qui soit écrit dans la loi de Médie et de Perse et qu’on ne transgresse pas, selon lequel Vashti la reine n'entrera plus chez le roi Assuérus,

 

et sa royauté, le roi la donnera à sa compagne meilleure qu’elle.  

19 Donc s’il paraît bon au roi, qu’il prescrive un décret royal, et qu’il l’écrive selon les lois des Mèdes et des Perses, et qu’il ne procède pas autrement, et que la reine n’entre plus chez lui, et sa royauté, que le roi la donne à une femme meilleure qu’elle.

19 Si cela t'agrée, qu'un décret sorte de devant ta face

et qu'il soit écrit, selon la loi des Perses et des Mèdes

qu'il n'est pas permis de transgresser,

que dorénavant Vasthi ne pourra plus jamais entrer auprès de toi,

mais qu'une autre, meilleure qu'elle, recevra sa dignité de reine.

20 Le décret du roi qui sera fait sera entendu

SEt le décret du roi sera entendu et réalisé dans tout son royaume (et il est grand !) et toutes les femmes rendrons honneur à leurs maris du plus grand au plus petit. 

20 Et que soit écoutée la loi établie par le roi, qu’il fera appliquer dans son royaume; et ainsi toutes les femmes couvriront d’honneur leurs maris, du plus pauvre au plus riche. 

20 Que soit diffusé dans tout l'empire (qui est si vaste) de tes provinces ce décret,

afin que toutes les femmes, celles des plus grands comme des plus petits, rendent honneur à leurs maris.

M V S
G

21 Et cette parole

VSon conseil

SEt ce décret agréa au roi et aux princes,

et le roi fit selon la parole de Mᵉmûkān

Vselon le conseil de Mamucan

Ssuivant le décret de Ma'ukan.

21 Et la parole plut au roi et aux chefs, et le roi fit suivant ce que Moukhaois avait dit ;

M G S
V

22 Et il envoya des lettres à toutes les provinces royales

Gtout le royaume

à chaque province selon son écriture et à chaque peuple

Gselon la province  selon sa langue

[portant] que tout homme serait maître dans sa maison et parlerait selon la langue de son peuple

Gafin qu'ils aient de la crainte dans leurs maisons.

22 Et il envoya des lettres à toutes les provinces de son royaume,

dans des langues et des écritures diverses, selon ce que chaque nation pouvait entendre et lire,

[déclarant] que les hommes seraient les premiers et les plus puissants dans leurs maisons,

et que cet [édit] était divulgué parmi tous les peuples.

M V S
G

2,1 Après cela, quand la colère du roi Assuérus se fut calmée

VLes choses s'étant passées de la sorte, après que l'indignation du roi Assuérus eut cessé de bouillonner,

il se rappela Vašᵉtî

VVasthi

Sla reine Vashti, Stout ce qu’elle avait fait et ce qui avait été décidé contre elle

Vqu'elle avait subi.

Et après cela, le roi calma sa colère

et il ne se souvint plus d'Astin au souvenir des choses qu’elle avait dites et comment il l'avait condamnée.

M G V S

2,2 Les jeunes gens du roi

GEt ses serviteurs qui le servaient

Vet ses serviteurs

Set ses servants dirent : 

— Qu’on cherche pour le roi des jeunes filles vierges

Gintactes et de belle apparence

Vjolies ;

M S
G
V

2,3 que le roi prépose des préposés dans toutes les provinces de son royaume

Svilles et qu’ils rassemblent toute jeune fille vierge belle

Stoutes les jeunes filles belles Mvers Suse la citadelle  à la maison des femmes dans la main d'Hégé l'eunuque du roi

Sà Hégé l'eunuque gardien des femmes et qu’on leur donne des polissoires

S ornements.

et le roi établira des chefs de village dans toutes les provinces de son royaume, et qu’ils choisissent des jeunes filles vierges de belle apparence pour Suse la ville, à la maison des femmes, et qu’elles soient confiées à l’eunuque du roi gardien des femmes, et qu'on leur donne de la crème et le reste des soins ;

qu'on envoie inspecter dans toutes les provinces les jeunes filles, belles et vierges,

qu'on les ramène à la ville de Suse, dans la maison des femmes

sous la garde d'Égé, l'eunuque

préposé et gardien des femmes royales ;

qu'elles reçoivent parures féminines et tout ce qui nécessaire à leur usage.

2,4 Et que la jeune fille qui sera bonne aux yeux du

Sdevant le roi soit reine à la place de Vašᵉtî

SVashti.

Et la parole fut bonne aux yeux du roi, et il fit ainsi.

et la femme qui plaira au roi régnera à la place d’Astin. Et la chose plut au roi, et il fit ainsi.

Et la jeune fille, quelle qu'elle soit entre toutes, qui aura plu aux yeux du roi, qu'elle règne à la place de Vasthi !

Leur propos plut au roi, et il ordonna qu'il fût fait ainsi qu'ils lui avaient suggéré.

M G V S

2,5 Il y avait à Suse, la capitale

Vcité

Scitadelle, un homme juif et son nom était Morᵉdŏkay

Vdu nom de Mardochée

Get son nom était Mardokhaïos

fils de Yā'ir

VJaïr

SYaïr

GJaïros, fils de Šimᵉ‘iî

VSéméi

SShim'i

GSéméias, fils de Qîš

VQuis

SQish

GKisaias, homme

Vde la descendance

G Sde la tribu benjaminite

G Sde Benjamin

Vde Jamin,

M S
G
V

2,6 qui avait été déporté

Slors de la déportation de Jérusalem, qui avait été déportée avec Yᵉkonᵉyāh, roi de Juda, qu'avait déporté Nᵉbûkadᵉne’çar, roi de Babylone,

qui était un déporté de Jérusalem, que Nabuchodonosor roi de Babylone avait déportée.

qui avait été déporté de Jérusalem

au temps où Nabuchodonosor, roi de Babylone, avait déporté Jéconias, roi de Juda,

M V S
G

2,7 Et il était

Vqui fut l'éducateur

Vle [père] nourricier

Sle maître de Hadassa

Vla fille de son frère, Édésse,

qui est Esther fille de son oncle,

Vétait appelée aussi d'un autre nom : « Esther », 

car elle n’avait ni père ni mère.

Vet qui avait perdu ses deux parents ;  

Et la fille

Velle était belle de taille

V belle à l'excès

Sbelle de visage et belle d'apparence,

Vd'une grâce majestueuse ; 

et à la mort de son père et de sa mère, Mardochée la prit auprès de lui, comme sa fille.

Vl'adopta pour sa fille.

Et celui-ci avait un enfant adoptif la fille d'Aminadab, le frère de son père

et son nom [était] Esthêr.

Quand ses parents furent décédés il l'éduqua pour lui pour femme

et la fille était belle d'apparence.

M S
G
V

2,8 Et il arriva, quand furent entendus la parole du roi et son décret

et qu'on eut rassemblé un grand nombre de jeunes filles à Suse, la capitale

sous la main d’Hēge’

SHégé l'eunuque

qu'Esther fut prise

Saussi conduite dans la maison du roi

sous la main d’Hēge’

SHégé, gardien des femmes.

Et quand l’ordre du roi fut entendu, beaucoup de jeunes filles furent rassemblées à Suse la ville, sous la main de Gaï, et Esther fut amenée à Gaï le gardien des femmes.

Et comme l'ordre du roi s'était répandu partout,

que, suivant sa directive, on amenait un grand nombre de jolies vierges à Suse,

et qu'elles étaient confiées à l'eunuque Égé,

Esther aussi, parmi les autres jeunes filles, lui fut confiée

pour être gardée au nombre des femmes.

2,9 Et la jeune fille fut bonne à ses yeux et elle éleva bonté  en face de

S devant lui et il se hâta de lui donner ses polissoirs

Sornements et ses portions, et de lui donner sept jeunes filles choisies Set justes de la maison du roi, et il la fit passer

Smit à part avec ses jeunes filles vers le meilleur [appartement] de la maison des femmes

Spour être mieux [traitées] parmi toutes les femmes.

Et la jeune fille lui plut et elle trouva grâce devant lui, et il se hâta de lui donner la crème

et la part (de nourriture)

et les sept jeunes filles désignées pour elle du palais

et il la traita bien ainsi que ses suivantes dans la maison des femmes.

Or elle lui plut et trouva assez grâce à ses yeux, pour qu'il lui dépêchât au plus vite la parure féminine,

lui attribuât son rang

et les sept plus belles jeunes filles de la maison du roi ; 

et se mît à les parer et honorer, elle-même aussi bien que ses suivantes...  

M G V S

2,10 Esther

G SEt Esther

VMais elle n’avait pas raconté

Gne présenta pas

Vne voulut faire connaître ni

Sn’avait pas montré son peuple ni sa parenté

G Vpatrie,

car Morᵉdŏkay

GMardokhaïos

VMardochée lui avait ordonné

Vrecommandé de ne pas raconter.

Gne pas l'annoncer.

Vgarder le silence à ce sujet.

Sne pas [le] montrer. 

M S
G
V

2,11 Et chaque jour Morᵉdŏkay se promenait en face de la cour de la maison

Sdevant la cour des femmes

pour connaître la santé

Sle sort d'Esther.

11 Et chaque jour Mardokhaïos se promenait près de la cour des femmes,

observant ce qui arriverait à Esther.

11 Il se promenait chaque jour devant l'entrée de la demeure

où les vierges élues étaient gardées,

ayant souci du sort d'Esther et voulant savoir ce qui lui arriverait...

2,12  Et comme arrivait le tour de chaque jeune fille de venir vers

Sle moment pour chaque jeune fille d'entrer devant le roi Assuérus, à la fin

Slorsque s'achevaient pour elle selon a loi des femmes Mdes douze mois

Sjours, car ainsi étaient remplis

Ss'accomplissaient les jours de leur polissage

Sornement : six mois

Sjours dans l'huile de myrrhe et six mois

Sjours dans les baumes et les polissoires

Sornements de femmes.

12  Et c’était le moment pour une jeune fille d'entrer auprès roi,

une fois qu'on complétait douze mois ;

car ainsi étaient complétés les jours de soins, six mois enduites d’huile de myrrhe et six mois dans les plantes aromatiques et dans les crèmes de femmes,

12  Or comme était venu le temps pour chacune des jeunes filles à son tour d'entrer auprès du roi

ayant fait tout ce qu'il fallait pour leur mise en beauté féminine,

le douzième mois se déroulait seulement ainsi :

pendant six mois on les enduisait d'huile de myrte,

et pendant les six autres elles usaient de fards et d'aromates,

2,13 Et ainsi la jeune fille allait vers

Sentrait devant le roi, tout ce qu'elle disait

Sdemandait lui était donné pour venir

Sentrer avec elle

de la maison des femmes à la maison du roi.

13 et alors elle pénètre auprès du roi ; et ce qu'elle a dit,  il lui accorde d'enter avec des appartements des femmes à ceux du roi.

13 puis, entrant auprès du roi, elles recevaient tout ce qu'elles avaient pu réclamer pour être élégantes ;

et apprêtées comme il leur avait plu, elles passaient de l'appartement des femmes à la chambre du roi ;

2,14 Le soir elle venait et le matin elle rentrait dans la seconde maison des femmes,sous la main de Ša‘ăšᵉgazi

SShangashgashyr, eunuque du roi, gardien des concubines ; elle ne reviendrait plus vers

Selle n'entrerait plus devant

le roi, sauf si le roi avait plaisir en elle et si elle était appelée nommément.

14 Elle pénètre le soir, et vers le jour elle s'en retourne au deuxième appartement des femmes, où Gaï l’eunuque du roi [était] le gardien des femmes, et elle ne pénètre plus auprès le roi, à moins d'être appelée par son nom. 

14 et celle qui était entrée le soir en ressortait le matin

et, de là, elle était conduite dans des résidences secondaires

qui étaient sous l'autorité de l'eunuque Sasagazi qui était préposé aux concubines du roi ;

et elle n'avait aucun pouvoir de revenir près du roi

à moins que le roi ne l'eût voulu et ne lui eût enjoint de venir nommément.

2,15 Et quand arriva le tour d'Esther, fille d'Ăbîḥaîl

SAbihayli/Abnhayil, oncle de Morᵉdŏkay qui l'avait prise pour fille, d'entrer chez le roi

elle ne demanda pas une chose/une parole que ce que dit Hēge’

SHégé, eunuque du roi et gardien des femmes ; mais Esther emportait la faveur aux yeux de tous ceux qui la voyaient.

15 Et à l'accomplissement du temps d’Esther la fille d’Aminadab, frère du père de Mardokhaïos, d’entrer auprès du roi, elle ne refusa rien de ce qu’avait ordonné l’eunuque gardien des femmes, Esther trouvant grâce parmi tous ses spectateurs.

15 Or, au moment venu, suivant l'ordre, se tenait le jour

où Esther, fille d'Abiaïl, frère de Mardochée, qui l'avait adoptée pour sa fille,

devait pénétrer près du roi.

Et elle ne demanda pour toilette de femme

que ce que voulut Égé, l'eunuque, gardien des vierges :

cela lui fut donné comme ornement.

Elle était en effet tout à fait séduisante, et par son incroyable beauté paraissait aux yeux de tous gracieuse et aimable.

2,16 Et Esther fut prise vers

S entra devant

le roi Assuérus vers la maison de sa royauté

S du roi

durant le dixième mois, c’est le mois Tébét,

S le dernier Kanwn (janvier)

dans l’année sept de sa royauté.

16 Et Esther entra chez le roi Artaxerxès le douzième mois, qui est Adar, la septième année de son règne.

16 Elle fut donc conduite dans la chambre du roi Assuérus lors du dixième mois, qui est appelé « Tebeth », en la septième année de son règne.

M V S
G

2,17 Et le roi aima Esther

Vl'aima plus que toutes les femmes

et elle emporta grâce et  faveur

Vmiséricorde

Sbonté en face de lui

Vdevant lui plus que toutes les vierges

Vfemmes,

et il posa

Selle reçut le diadème royal sur sa tête et la fit reine à la place de Vasthi.

17 Et le roi s'éprit d'Esther, et elle trouva grâce parmi toutes les jeunes vierges, et il lui mit le diadème des femmes.

2,18 Le roi donna

VIl ordonna que l'on préparât un banquet magnifique,

pour tous ses princes et ses esclaves, le banquet d’Esther,

Vpour célébrer l'union et le mariage avec Esther, 

il accorda une rémission aux

Vun repos dans toutes les

Sun congé pour les provinces

et fit des largesses selon la puissance royale.

Vselon une magnificence princière.

Sà main de roi.

18 Et le roi fit une réception pour tous ses amis et pour les puissants pendant sept jours et il célébra les noces d’Esther et il fit une exemption d’impôts pour ceux qui étaient sous son règne.

2,19 Et alors que des vierges étaient Vcherchées et rassemblées une seconde fois,

Morᵉdŏkay

VMardochée était assis

Vdemeurait à la porte du roi.

19 Et Mardokhaïos servait à la cour.

M S
G
V

2,20 Et Esther n’avait pas encore révélé sa parenté

Snaissance et son peuple, comme Morᵉdŏkay lui avait commandé, et Esther fit le dire de Morᵉdŏkay, comme quand elle était nourrie par lui

Sfaisait comme il [en] était dans la foi de son peuple.

20 Et Esther ne présenta pas sa patrie ; car ainsi lui avait ordonné Mardokhaïos, de craindre Dieu et de faire ses commandements, comme lorsqu’elle était avec lui ; et Esther ne changea pas sa conduite.

20  Et Esther n’avait pas encore révélé sa patrie et son peuple, suivant son commandement,

car tout ce que celui-ci lui prescrivait, Esther l'observait,

et elle agissait ainsi en tout, comme elle en avait pris l'habitude, au temps où, alors toute petite, il l'avait nourrie.

2,21 En ces jours-là, Morᵉdŏkay étant assis à la porte du roi, Bigᵉtān et Tereš, deux des eunuques du roi Md'entre les gardiens du seuil,

se mirent en colère

Sse fâchèrent

et cherchèrent à porter la main sur

Sétendre les mains contre le roi Assuérus.

21 Et les deux eunuques du roi, chefs des gardes du corps, furent chagrinés que Mardokhaïos soit promu, et ils cherchaient à tuer Artaxerxès le roi.

21 En ce temps-là, donc, où Mardochée s'attardait au seuil de la porte du roi,

Bagathan et Tharès, deux eunuques du roi qui étaient portiers

et avaient charge du premier seuil du palais, se mirent en colère,

ils voulurent se dresser contre le roi et le tuer.

2,22 Et la chose fut sue par

Srévélée à

Mordocaï et il raconta

Srévéla

à Esther la reine et Esther (le) dit au roi au nom de Mordocaï.

22 Mais le propos fut dévoilé à Mardokhaïos, et il le signifia à Esther et celle-ci révéla au roi ce qui concernait la conspiration.

22  Mais cela n'échappa pas à Mardochée, et il l'annonça aussitôt à la reine Esther, et celle-ci au roi, au nom de Mardochée qui lui avait rapporté la chose. 

2,23 Et la chose fut examinée et fut trouvée [telle] et eux deux furent pendus sur un bois

Sélevés sur des croix, et il fut écrit dans le livre des paroles des jours en face du

Sdes jours devant le roi.

23 Et le roi interrogea les deux eunuques et il les pendit. Et le roi enjoignit d[e l']inscrire en souvenir dans la bibliothèque royale à cause de la bonne volonté de Mardokhaïos, en éloge.

23 On fit une enquête et on fit la découverte ;

chacun d'eux fut pendu à la potence.

On commanda de le rapporter dans les histoires et les annales en présence du roi.  

M V S
G

3,1 Après cela, le roi Assuérus rendit grand

Véleva Hāmān

VAman, fils d’Hamᵉdātā’

VAmadath, 

l'Agagite,

Vqui était de la descendance d'Agag, 

Mil le fit élever et plaça son siège au-dessus de tous les princes qui étaient avec lui

Vqu'il avait [autour de lui].

Après ces événements, le roi Artaxerxès glorifia Aman (fils) d'Amadathos Bougaïos/l'orgueilleux et l'éleva et il était assis au premier rang de tous ses amis.

3,2 Tous les esclaves du roi, qui étaient à la porte du roi

Vdemeuraient aux portes du palais,

fléchissaient le genou et se prosternaient devant

Vadoraient Hāmān

VAman,

car ainsi l'avait ordonné le roi à son sujet.

Vtelle était la règle qu'avait fixée l'empereur. 

Mais Morᵉdŏkay

VSeul Mardochée ne fléchissait pas le genou et ne se prosternait pas devant lui

Vne l'adorait pas.

et tous ceux qui étaient à la cour se prosternaient devant lui ; car ainsi le roi avait ordonné de faire. Mais Mardokhaios ne se prosternait pas devant lui.

M V
G S

3,3 Les esclaves du roi, qui étaient

Vse tenaient à la porte du roi, dirent à Morᵉdŏkay

Vpalais, lui dirent

— Pourquoi vas-tu transgressant l'ordre du roi

Vn'observes-tu pas les commandements du roi, contrairement aux autres ?

Et ceux qui étaient à la cour du roi parlèrent à Mardokhaïos :

— Mardokhaïos, pourquoi n'écoutes-tu pas ce qui a été dit par le roi ?

M V S
G

3,4 Comme ils lui parlaient jour après jour

Vdisaient cela assez souvent et que lui ne les écoutait pas

Vles voulait pas entendre,

ils en informèrent Hāmān

VAman, pour voir

Vdésireux de savoir si les paroles de Mardochée se maintiendraient

Vs'il persévérerait dans sa résolution

car il leur avait dit qu’il était juif.

Chaque jour ils lui parlaient,et il ne leur obéissait pas. Et ils firent savoir à Aman que Mardokhaïos s'opposait aux paroles du roi, et Mardokhaïos leur fit savoir qu'il était juif.

M S
G
V

3,5 Et Hāmān vit que Morᵉdŏkay ne s'agenouillait et ne se prosternait pas pour lui et Hāmān fut rempli de colère.

Et Aman, ayant appris que Mardokhaïos ne se prosternait pas devant lui, fut fortement irrité

Lorsqu'Aman eut entendu et vérifié par lui-même que Mardochée ne fléchissait pas le genou et ne se prosternait pas devant lui,

Aman s'en irrita fort.

M V
G S

3,6 Mais il parut méprisable à ses yeux

Vil tenait pour rien de porter la main Morᵉdŏkay

VMardochée seul,

car on l'avait informé du peuple de Morᵉdŏkay

Vil avait appris qu'il était du peuple juif

et Hāmān chercha à

Vil voulut plutôt faire périr tous les

Vtoute la nation des Juifs qui étaient dans tout le

Vle royaume d’AssuérusM, le peuple de Morᵉdŏkay.

et il décida de faire disparaître tous les juifs qui [étaient] sous la royauté d'Artaxerxès

M V S
G

3,7 Au premier mois qui est le mois de

Vdont le nom est

Squi est nisan,

dans la douzième année du roi 

Vrègne d’Assuérus, on jeta le pur,

Vle sort dans une urne,

Sles sorts, devant Hāmān

VAman 

jour par jour et mois par mois,

V[pour savoir] en quel jour et en quel mois la nation des Juifs devrait être tuée, 

jusqu’au douzième [mois] qui est le mois d’adar 

Vet le douzième mois en sortit, qui est appelé adar

Sdans le douzième mois qui est adar

Et il fit un décret

dans la douzième année du règne d'Artaxerxès et il jeta les sorts

jour après jour et mois après mois

pour faire périr en un seul jour la race de Mardochaios

et le sort tomba sur le quatorzième du mois qui est Adar. 

M S
G
V

3,8 Et Hāmān dit au roi Assuérus :

— Il y a un peuple, dispersé et séparé parmi les autres peuples, dans toutes les provinces de ton royaume,

et ses lois sont différentes [de celles] de tous les autres peuples,

et les lois du roi, ils ne les pratiquent pas.

Il n’y a pas d'intérêt pour le roi à les laisser en repos.

Et il parla au roi Artaxerxès en disant :

— Il y a un peuple dispersé parmi les peuples dans tout ton royaume, et leurs lois sont très différentes de tous les peuples, et ils n'écoutent pas les lois du roi, et il ne convient pas au roi de leur permettre.

Et Aman dit au roi Assuérus :

— Il y a un peuple, dispersé par toutes les provinces de ton royaume,

et qui s'est séparé de lui-même,

pratiquant de nouvelles lois et de nouveaux rites,

et qui plus est, méprisant les décrets du roi,

et tu sais très bien qu'il n'est pas dans l'intérêt de ton royaume qu'il s'enorgueillisse à force de licence.

3,9 S'il est bon au roi, que soit écrit [l'ordre de] les détruire, et je pèserai dix mille talents d'argent dans les mains de ceux qui font les affaires pour les faire venir vers le trésor du roi.

S'i paraît bon au roi, qu'il décide de les faire périr, et moi j'inscrirai pour le trésor du roi dix mille talents d'argent.

S'il te paraît bon, décrète qu'il périsse ;

de mon côté, je ferai peser dix mille talents aux contrôleurs de ton trésor.

M V S
G

3,10 Le roi ôta son anneau

Vl'anneau dont il se servait de son doigt

Vsa main et le remit à Hāmān

V Aman, fils d’Hamᵉdātā’, l'Agagite

VAmadath, de la descendance d'Agag, l'adversaire

Vl'ennemi des Juifs.

10 Et le roi, ôtant l'anneau, le donna dans la main d'Aman pour qu'il appose le sceau sur les lettres contre les juifs.

M S
G
V

3,11 Et le roi dit à Aman : — L’argent t’est donné,

et ce peuple aussi, pour en faire ce qui te paraîtra bon.

11 Et le roi dit à Aman: — Tiens, l'argent, d'une part, et d'autre part, uses-en pour le peuple comme tu veux.

11 Et il lui dit : — Que l'argent que tu promets soit à toi,

du peuple, fais ce qui te paraît bon.

3,12 Et les scribes du roi furent appelés au premier mois, au treizième jour de celui-ci, et il fut écrit selon tout ce qu'ordonna Hāmān aux satrapes du roi et aux gouverneurs qui (sont) sur chaque province et aux princes de chaque peuple, chaque province selon son écriture et chaque peuple selon sa langue ; au nom du roi Assuérus il fut écrit et il fut cacheté avec le sceau du roi.

12 Et les scribes du roi furent appelés au premier mois, le treize, et ils écrivirent comme l'ordonna Aman, aux généraux et aux chefs de chaque province, de l'Inde jusqu'à l'Ethiopie, aux cent vingt-sept provinces, et aux chefs des peuples selon leur langue, au nom du roi Artaxerxès.

12 Les scribes du roi furent convoqués au premier mois, le mois de nisan, le treizième jour du mois,

et, sur l'ordre d'Aman, des lettres furent écrites au nom du roi Assuérus et signées de son sceau, à tous les satrapes du royaume

et aux juges des diverses provinces et nations,

afin que chacune des nations puisse les lire et les comprendre malgré la variété de leurs langues.

M V S
G

3,13 Les lettres

VElles furent envoyées par les coursiers Vdu roi dans toutes les provinces du roi,

pour détruire, tuer et anéantir

Vtuer et détruire tous les Juifs, depuis l'enfant jusqu'au vieillard, aux nourrissons et aux femmes,

en un seul jour, le treizième du douzième mois, qui est le mois d'Adar,

Vqu'on appelle adar,

et pour piller leurs biens.

13 Et on envoya par des porteurs de courrier dans le royaume d'Artaxerxès pour détruire la race des juifs en un seul jour du douzième mois, qui est Adar, et pour piller leurs biens.

Crampon

3,13a Voici une copie de cette lettre : Assuérus, le grand roi, aux satrapes et aux gouverneurs des cent vingt-sept provinces, de l’Inde à l’Ethiopie, lesquels sont soumis à ses ordres, mande ce qui suit :

M V S
G

3,13b  

13b Quoique je commande à un très grand nombre de peuples et que j’aie soumis tout l’univers, je veux, non pas abuser de ma puissance pour m’enorgueillir, mais, par un gouvernement toujours clément et doux, assurer continuellement à mes sujets une vie sans trouble ; et, procurant à mon royaume le calme et la sécurité jusqu’à ses extrêmes frontières, faire refleurir la paix chère à tous les mortels.

Crampon

3,13c Ayant donc demandé à mes conseillers de quelle manière mes intentions pouvaient être réalisées, l’un d’eux, nommé Aman, supérieur à tous les autres en sagesse et en fidélité, et le premier après le roi,

3,13d m’a fait connaître qu’il y a un peuple mal intentionné, mêlé à toutes les tribus qui sont sur la terre, et se mettant en opposition avec les coutumes de tous les peuples, méprisant continuellement les commandements des rois, de façon à empêcher la parfaite harmonie de l’empire que nous dirigeons.

3,13e Ayant donc appris que ce seul peuple, en contradiction perpétuelle avec tout le genre humain, pervertissant les mœurs par des lois étrangères et mal affectionné à nos intérêts, commet les derniers excès et empêche ainsi la prospérité du royaume,

3,13f nous avons ordonné que ceux qui vous sont désignés dans les lettres d’Aman, lequel est à la tête de toutes les affaires et honoré comme notre second père, soient tous, avec femmes et enfants, radicalement exterminés par le glaive de leurs ennemis, sans miséricorde ni clémence, le quatorzième jour du douzième mois, le mois d’adar, de la présente année ;

3,13g afin que ces hommes, autrefois et maintenant encore hostiles, descendant le même jour, par mort violente, aux enfers, rendent pour l’avenir à notre royaume une prospérité et une paix parfaites.

M S
G
V

3,14 Une copie du document fut publiée, pour que le décret soit transmis dans toutes les provinces,

à tous les peuples, pour qu'ils soient prêts ce jour-là.

14 Les copies de la lettre étaient exposées par territoires, et prescrivaient à tous les peuples d'être prêts pour ce jour-là.

14 Ce fut l'essentiel de la lettre,

pour que toutes les provinces en aient connaissance et se préparent au jour fixé.

M V
G
S

3,15 Les courriers partirent en toute hâte, pressés par la parole

Vqui étaient envoyés pour accomplir l'ordre du roi.

L’édit fut aussitôt transmis

Vaussitôt affiché dans Suse, la capitale et

Valors que le roi et Aman étaient assis à boire

Vcélébraient un banquet,

et la ville de Suse était dans la consternation

Vque tous ceux qui étaient dans la ville pleuraient.

15 On dépêcha l'affaire à Suse ; alors que le roi et Aman s'enivraient, la ville était dans le trouble.

15 ...

M S
G
V

3,16  ...

16 ...

16 

Réception

Tradition chrétienne

1,1 Commence le livre (V) Les titres de la bible latine Un des grands intérêts de traduire la version latine produite par saint Jérôme, est d’entrer avec lui dans l'atelier des passeurs de l'Écriture de l'Antiquité. En effet, Jérôme continue l’usage de ceux qui transmettaient les écritures : il y laisse des traces de ses interventions.

Dans la tradition hébraïque, les transmetteurs de l'Écriture sont appelés « massorètes » et c'est à eux qu'est dû le texte hébraïque le plus fiable, dit →« texte massorétique » (cf. Tradition juive Dt 31,24). Leurs interventions descriptives et prescriptives sont codifiées dans des notes marginales, infra ou suprapaginales, ou de fin de livre, qu'on appelle respectivement la « petite massore », la « grande massore » et la « massore finale ».

Dans la tradition latine, c'est d’abord en indiquant le début et la fin de chaque livre que le traducteur intervient, mais pas seulement comme on va le voir.

1. Les titres ou : « incipit » et « explicit ».

Voici par exemple les titres des premiers livres dans la Bible selon Théodulfe. Ce proche de Charlemagne devenu évêque d’Orléans puis abbé de quelques abbayes travailla à l'édition des Écritures latines et l'on conserve au moins six bibles composées sous sa direction. Ces titres apparaissent dans un manuscrit de la Bibliothèque nationale de France (Mss BnF lat. 9380 et 11937) :

  • Incipit beresith qui grece genesis dicitur / Explicit liber genesis
  • Incipit ellesmoth qui grece exodus dicitur / Explicit liber hellesmoth id est exodus
  • Incipit vaiecra qui grece leuiticus dicitur / Explicit liber leuiticus id est uaiecra
  • Incipit vaiedaber qui grece numeri dicitur / Explicit liber numerorum id est baieddaber
  • Incipit helleaddabbarim qui grece deuteronomium dicitur / Explicit helleaddabbarim qui graece deuteronomium dicitur
  • (Incipit praefatio hieronimi in libro iosue ben nun) / Explicit liber iosue
  • Incipit liber iudicum / Explicit liber iudicum
  • Incipit liber ruth / Explicit liber ruth 

Comme on le voit, ce ne sont pas de simples titres mais de véritables phrases, commençant par des verbes : incipit (du verbe latin incipere : « commencer ») et explicit (du verbe latin explico : « déployer, dérouler », d'où « développer, expliquer »). 

  • Littéralement, les titres se traduisent sur le modèle : « commence 'beresite' qui, en grec, se dit : 'genèse'. » Et à la fin du livre : « a été complètement déroulé le livre de genèse ».Voyez nos propositions de traduction en Gn 1,1 et Gn 50,25

Aux lecteurs sensibles, ces indications disent bien plus de choses que le simple nom donné au livre. Ponctuant la bible latine livre après livre, elles y conservent le double souvenir de son origine linguistique et des modes de transmission des traces écrites de la révélation. 

Histoire des langues de la Bible : la mémoire vive de la Torah hébraïque

À l'imitation de saint Jérôme, Théodulfe a travaillé avec un juif (peut-être devenu chrétien, et qui pourrait être l’auteur anonyme des Quaestiones in libros Regum et Paralipomenon, recueil sur les livres des Rois et des Chroniques attribuée ... à saint Jérôme !). Suivant l’usage juif, Théodulfe translittère comme titres le ou les premiers mots de chacun des livres de la Torah en hébreu. Il se permet cependant des variations :

  • il donne pour l’Exode, Hele shemot, « voici les noms », alors que l’usage courant retient seulement Shemot, « noms » ; pour le Deutéronome aussi, il propose Hele ha-debarim, « voici les paroles », alors que l'usage rabbinique est Debarim, « paroles » ; pour les Nombres, il retient strictement le premier mot, waydaber, « et il parla », alors que la désignation juive traditionnelle a choisi un mot plus significatif du livre : ba-midbar ou be-midbar, « dans le désert ». 

Au-delà du Pentateuque, on peut remarquer que chez Théodulfe les deux livres des Rois n’ont qu’un titre en hébreu, Malachim. Dans les bibles latines, les livres de Samuel et des Rois sont souvent appelés Regum primus, secundus, tertius, quartus : il y a pour elles 4 livres des Rois). Jérôme, lui, semble avoir été plus pédagogue sur ce point : voyez par ex. ses titres en 1S 1,1 (cf. 2S 1,1) ; 1R 1,1 (cf. 2R 1,1).  

Histoire des supports écrits des Écritures : une allusion aux temps du rouleau ?

Explicit (de explicare) garde peut-être dans son étymologie la mémoire de l'utilisation des livres antiques qui avaient la forme du rouleau (volumen), avant de se couler dans la forme moderne du codex.

  • En latin classique volumen explicare signifie « ouvrir un rouleau » ; en latin plus tardif, explĭcit, à la fin d'un livre, est probablement une abréviation de : explicitus (est liber), « le livre est complètement déroulé », ou « édité » (selon une signification secondaire d'explicare : « démêler, mettre de l'ordre, arranger, régler »). 
  • Jérôme Ep. 28,4 explique tout simplement : solemus completis opusculis ad distinctionem rei alterius sequentis medium interponere Explicit aut Feliciter aut aliquid istius modi : « Nous avons coutume, une fois les œuvres achevées, pour [les] distinguer d'autre chose qui suit, d'y interposer Explicit, ou Bonne chance, ou quelque chose de ce genre ». 

Anonyme, instruments d'écriture romaine, (fresque, 1er s. apr. J.-C.)

Pompéi, Musée archéologique national de Naples, Italie

© Domaine public→ 

De g. à dr. : calame sur son pot à encre, volumen (rouleau) de papyrus, codex (livre) sous forme de tablette de cire, et tablette en bois.

En théorie littéraire

Incipit et explicit ne sont pas seulement de vieux termes de paléographie. Ils sont couramment utilisés en théorie littéraire contemporaine, en particulier dans la science de l’analyse des récits (la « narratologie ») :

  • incipit est devenu un nom, qui désigne les premiers mots d'une œuvre ;
  • explicit (parfois orthographié excipit, en latin de cuisine !) est lui aussi employé comme nom pour désigner les dernières lignes d'une œuvre.

L'incipit et l'explicit d’une œuvre sont cruciaux pour qui cherche à la comprendre, car en début et en fin de livre leurs auteurs donnent souvent des clés d’interprétation et laissent paraître plus ou moins clairement quelles étaient leurs intentions en le composant.

Anonyme, Évangéliaire de Schuttern, détail : incipit de l'évangile de Marc, (enluminure sur velin, Schuttern (Baden), Allemagne, ca 816-825), 30 x 21,5 cm,

MS Add. 47673, Folio 71v, British Library, Londres (Royaume-Uni) © Domaine public→

Les incipits des livres bibliques devinrent des lieux privilégiés où les enlumineurs déployèrent leur art, non seulement pour marquer visuellement la séparation entre les livres par un élément surtout décoratif (comme c'est le cas ici), mais aussi, parfois, pour introduire des personnages, des thèmes ou des scènes caractéristiques du livre qui commence, l'image devenant déjà une exégèse, comme dans ... l'incipit d'un roman moderne.

2. Les didascalies 

Le traducteur antique ne se contente pas d'indiquer ainsi le début et la fin de chaque livre. Il intervient parfois au milieu, pour donner son avis sur les textes qu'il transmet. Ainsi Jérôme prend-t-il soin d'indiquer qu'il n'a pas trouvé tel ou tel passage dans les manuscrits hébreux qu'il a pu consulter, dans les milieux juif de la Palestine du 4e siècle, et de dire à partir de quelles sources il a travaillé. C'est le cas dans deux livres, Esther et Daniel :

  • Regardez à partir d'Est 10,3, en majuscules barrant toute la page, les didascalies de saint Jérôme qui présente divers épisodes très attachants du livre, qu'il n'a pas trouvés en hébreu, mais que les croyants connaissaient déjà grâce à la version grecque, et que par respect pour leur pieux usage il décide d'intégrer dans sa version latine, mais en les regroupant en fin de livre : « J'AI TRADUIT FIDÈLEMENT CE QUI SE TROUVE DANS LE TEXTE HÉBREU. MAIS CE QUI SUIT, JE L'AI TROUVÉ ÉCRIT DANS L'ÉDITION COURANTE, OÙ IL EST CONTENU EN LANGUE GRECQUE ET EN CARACTÈRES GRECS. CEPENDANT IL Y AVAIT, APRÈS LA FIN DU LIVRE, LE CHAPITRE QUI SUIT, QUE NOUS AVONS MARQUÉ SELON NOTRE COUTUME D'UN OBÈLE, C'EST-A-DIRE D'UNE PETITE BROCHE » (cf. Comparaison des versions Est 10,3).

(nota bene : Parce que notre édition numérique est fondée sur la versification massorétique, les chapitres 11 à 16 du livre d'Esther apparaissent comme des ajouts même sur le plan technologique, les numéros de chapitre et de versets étant comme ajoutés « à la main »).

  • En Daniel  un passage aussi célèbre que le fameux Cantique des trois enfants dans la fournaise reçoit le même traitement de la part de saint Jérôme : Dn 3,23 ; c'est encore le cas de la si belle histoire de Suzanne : Dn 12,13

Les interventions des transmetteurs latins des Écritures ne se sont pas limitées aux titres et aux didascalies sur le texte lui-même. On devra y ajouter des considérations sur les prologues, les sommaires, les « canons » et les listes d'interpretationes, qui finirent par être parfois intégrés au texte même de l'Écriture, au fil de leurs éditions manuscrites... 

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Pour aller plus loin :

 N. M. Sarna, notice « Bible », Encyclopaedia Judaica, t. IV, Jérusalem, 1971, col. 820-821—— Chr. Ménage, « Théodulfe d’Orléans », dans Histoire littéraire de la France, t. XLII, Paris, 2002, 237-267 ——  Gilbert Dahan, La Bible latine du XIIIe siècle, à par. coll. « Patrimoines thomistes», Paris : Cerf, 2025.