La Bible en ses Traditions

Exode 1,10–22

M G V
S Sam

10 allons ! Montrons-nous sages envers lui

GUsons de ruse contre eux

VAyons la sagesse de le réprimer

de peur qu'il ne devienne plus nombreux 

Gde sorte qu'il ne se multiplie pas

Vde peur qu'il ne se multiplie

 et qu'il n'advienne, si survient une guerre, 

Get, lorsque nous surviendra une guerre, 

Vet, si une guerre survenait contre nous, qu'il qu'il se joigne lui aussi

Gqu'ils ne s'ajoutent eux aussi  

Vqu'il ne se joigne à nos ennemis

et combatte contre nous et

Gqu'après nous avoir fait la guerre, ils

Vqu'après nous avoir battus, il ne monte

Gsortent

V sorte du pays.

10 ...

11 Et ils lui imposèrent 

GEt il leur imposa

VIl établit donc sur eux des chefs de corvée pour l’

G Vles humilier par des travaux forcés 

Gmaltraiter par des travaux.

 et il bâtit

GEt ils bâtirent 

Vet ils bâtirent des villes , entrepôts au

Gfortes au

Vde résidence pour le Pharaon, Gcelle de Pithôm

VPhiton, celle de

M V et Ramsès

VRamsès [Ramesses]G et celle d'Ôn, qui est la ville du Soleil.

11 ...

12 Or plus ils l’humiliaient

Vles réprimaient, plus il multipliait et s’accroissait.

Gils devenaient nombreux et se renforçaient énormément.

Vils se multipliaient et s’accroissaient.

Et ils prirent en aversion les fils d'Israël.

GEt les Égyptiens prenaient en aversion les fils d'Israël.

12 ...

M G
S Sam
V

13 Les Égyptiens asservirent 

Gopprimaient les fils d’Israël avec dureté

Gpar la force

13 ...

13 Les Égyptiens prirent en aversion les enfants d'Israël

et ils les affligeaient en les rudoyant

M G V
S Sam

14 et ils leur rendaient la vie amère

Get accablaient de douleur leur vie 

Vet ils réduisaient leur vie à l'amertume

par de durs travaux : mortier, briques

V de mortier et de briques

 et tous travaux des champs, tous les travaux qu’ils leur imposèrent avec dureté.

Get tous les travaux dans les champs, tous les travaux par lesquels ils les rendaient esclaves avec force.

Vet par tout l'esclavage dont ils étaient écrasés dans les travaux de la terre.

14 ...

15 Le roi d’Égypte parla Vaussi aux sages-femmes des Hébreux

dont la première

Gla première d'entre elles

Vdont l'une se nommait « Šipᵉrāh »

G« Sepphôra »

V« Séphra» et la deuxième

Vl'autre « Pû‘āh »

G« Phoua »

V« Phua »

15 ...

16 et il [leur] dit :

Vleur ordonnant :

— Quand vous accoucherez les femmes des Hébreux, et que vous verrez les deux pierres

Get qu’elles seront sur le point d’enfanter 

Vet que sera venu le temps de la naissance

si c’est un fils,

G Vgarçon, faites-le mourir

Gtuez-le, mais

si c’est une fille, qu'elle vive !

Gépargnez-la !

Vlaissez-la vivre !

16 ...

17 Or les sages-femmes craignirent Dieu

et elles ne firent pas comme leur avait dit le roi d’Égypte ; elles laissèrent vivre les garçons.

Get elles ne firent pas selon [ce que] leur avait ordonné le roi d’Égypte ; elles laissaient vivtre les garçons...

Vet elles ne firent pas selon l'ordre du roi d’Égypte, mais elles laissaient  vivre les mâles...

17 ...

18 Le roi d’Égypte appela les sages-femmes et

GAprès les avoir appelées, le roi

VAprès les avoir mandées, le roi leur dit :

— Pourquoi avez-vous fait cette chose

V— Qu'est-ce que vous avez voulu faire, que vous ayez   et laissé vivre les garçons

Vépargné les fils ?

18 ...

M V
G
S Sam

19 Les sages-femmes dirent à Pharaon :

— Les femmes des Hébreux ne sont pas comme les Égyptiennes :

elles sont vigoureuses,

Velles connaissent elles-même la science de l'accouchement

et avant que la sage-femme n'arrive

Vnous arrivions auprès d'elles, elles ont accouché.

19 Les sages-femmes dirent à Pharaon :

— Les femmes des Hébreux ne sont pas comme les femmes d'Égypte : 

elles enfantent en effet avant que les sages-femmes n'arrivent auprès d'elles.

Et elles enfantaient.

19 ...

M G V
S Sam

20 Et Dieu fit du bien aux sages-femmes

et le peuple se multipliait

Vcrût et devint très puissant.

Gse fortifiait énormément.

Vse renforça énormément.

20 ...

21 Et voici, parce

G VEt parce que les sages-femmes avaient craint

Gcraignaient Dieu, il leur fit

Gelles se firent

Vil leur édifia des maisonnées.

G Vmaisons.

21 ...

22 Alors Pharaon ordonna 

Vdonna cet ordre à tout son peuple :

Tout fils qui naîtra, jetez-le au fleuve

GTout garçon qui naîtra aux Hébreux, jetez-le dans le fleuve

VTout enfant de sexe masculin qui sera né, jetez dans le fleuve

mais toute fille, laissez-la vivre !

Vtout enfant de sexe féminin, laissez-le vivre ! 

22 ...

Réception

Musique

8.11.13 ; 2,23 Israel en Égypte

18e s.

Georg Friedrich Händel (1685-1759), Israel in Egypt HWV 54 - Sinfonia 1. Now there arose 2. And the children of Israel, 1738

Matthias Beckert (dir.), Monteverdichor Würzburg

© License YouTube Standard→, Ex 1,8.11.13.2,23

11 ; 3,18 ; 4,1–33 ; 5,1–23 ; 7,1–25 ; 8,1–32 ; 9,1–17 ; 10,1–29,13 Let my people go

20e s.

Louis Armstrong (1901-1971), Go Down Moses, 1958

 © Licence YouTube standard→, Ex 3,18.4,1-33.5,1-23.8,1-32.7,1-25.9,1,13.17.1,11.10,1-29.13,15.17,1-16.11,1-10

Composition

Go Down Moses est un negro-spiritual, inspiré par l'Ancien Testament de la Bible, (Exode 5:1 et 8:1). Israël représente les esclaves africains d'Amérique alors que l'Égypte et le Pharaon représentent les maîtres esclavagistes. Cette chanson a été popularisée par Paul Robeson. Le 7 février 1958, elle est enregistrée à New York par Louis Armstrong avec Sy Oliver's Orchestra.

Paroles

Go down, Moses, way down in Egypt land, tell old Pharaoh to let my people go. Now when Israel was in Egypt land (Let my people go) oppressed so hard they could not stand (Let my people go), so the Lord said : go down, Moses way down in Egypt land, tell old Pharaoh to let my people go. So Moses went to Egypt land (Let my people go), he made old Pharaoh understand (Let my people go), yes the Lord said : go down, Moses way down in Egypt land, tell old Pharaoh to let my people go. Thus spoke the Lord, bold Moses said, (Let my people go), if not I'll smite your firstborn dead (Let my people go), 'cause the Lord said : go down Moses way down in Egypt land, tell old Pharaoh to let my people go, tell old Pharaoh to let my people go.

Contexte

Repères historiques et géographiques

11 Pithom et Ramsès Localisation et archéologie Localités situées à l'extrémité orientale du delta du Nil→. zone stratégique reliant l'Égypte continentale, la Route d'Horus→ (le « chemin du pays des Philistins » d'Ex 13,17). Les villes Pitom et Ramses étant considérées comme cités d'approvisionnement, on peut les associer à l'accès à la route d'Horus, à la nécessité de trouver des provisions, ainsi qu'à la voie naturel que constitue le wadi Tumilat.

Pithom (Pi-Atum: maison d'Atum)

Dans le sud du wadi Tumilat, près de l'actuel lac Timsah, on a retrouvé les vestiges archéologiques de  Tell Maskhutah→  et de Tell el-Retabeh→ (autour 15 km et 30 km. respectivement a l'est du lac Timsah), présentant de nombreux éléments de l'époque de Ramsès. Pithom pourrait être associée à l'un de ces tells, mais sans qu'on puisse le prouver définitivement.

  •  Les fouilles et la documentation littéraire identifient Tell el Maskhuta avec Pithom à partir du période Saïte avec les noms Patoumos, Heropolis, Heroonpolis, Hero, Ero, Ero Castra.
  • Mais Tell el Retaba présente des traces de la période ramesside et des Hyksôs qui permettent d'associer l'endroit avec une première localisation de Pithom.

Ramsès (Pi-Ramsès: maison de Ramsès)

Des fouilles archéologiques dans l'actuel Qantir (cf. Manfred Bietak→) identifient la Ramsès→ biblique avec l'antique Avaris→(Tell el Daba'a), capitale des Hyksos (15e-16dynasties)→ au bord du bras Tanitique du Nil et au nord du wadi Tumilat, vallée de 12 km (est-ouest) x 2 (nord-sud) qui file vers le désert. Ce fut la capitale de l'Égypte des 19e et 20e dynasties. La Ramsès biblique s'identifie avec la nouvelle capitale edifiée par Ramsès II au début de son règne.

Anonyme, Statue colossale de Ramsès II (fragment), (sculpture sur granit, règne de Ramsès II, 1279-1213 av. J.-C.), h. de la statue complète, ca 10 m, Pi-Ramsès, Basse Égypte, © Wikicommons

En raison de l'exploitation agricole intensive du delta permise par le grand barrage d'Assouan, le site archéologique est devenu indéchiffrable. Au milieu des champs sont éparpillés des socles de colonnes et des restes de statues en granit abandonnés là depuis des millénaires. Le soubassement d'un colosse dont il ne reste que les pieds et qui devait dépasser dix mètres de haut confirme les descriptions grandioses de la cité qui marqua les imaginations de l'époque.

Tanis ?

La version grecque donne encore une autre possibilité d'identification : Comparaison des versions Ex 1,11.

Réception

Comparaison des versions

11 Pithom et Ramsès : M | G : Pithom, Ramsès et On qui est la ville du Soleil

G : « On, qui est la ville du Soleil »

La version grecque ajoute Heliopolis comme troisième lieu : « celle de Pithôm, celle de Ramessê et celle d'On, qui est la ville du Soleil (Hêliou polis) ». Le but est d'aider le lecteur pour la localisation.

Targums palestiniens : « Tanis et Pelusium»

Les targums palestiniens ( Tg. Ps.-J. et Tg. Neof.) actualisent les anciens noms de « Pithom et Ramsès » par les noms « Tanis et Pelusium ». De nouvelles images se présentent alors à l'imagination, évoquant la puissance du Pharaon (cependant ternie, sur cette photographie, par d'indiscrets oiseaux) :

Statue colossale de Pharaon, (sculpture sur grès), Tanis (San el Hagar), Égypte

D.R. photograhie Riccardo Lufrani, 2013 © BEST AISBL

D'autres images du même site évoquent la vanité de ses grands travaux dont ne subsistent que quelques restes : 

Vestiges du pilon de Sheshonk III (837–798 av. J.-C.), (sculpture et architecture en grès), Tanis (San el Hagar), Égypte,

D.R. photographie Riccardo Lufrani, 2013 © BEST AISBL